MADAME PYLINSKA ET LE SECRET DE CHOPIN, d'Eric-Emmanuel SCHMITT

Publié le 26 Avril 2018

Roman - Editions Albin Michel - 126 pages - 13.50 €

 

Parution le 26 mars 2018 (Nouveauté)

 

L'histoire : A 9 ans, lors d'une réunion familiale, Eric tombe amoureux de ... Chopin. Sa tante ne vient-elle pas d'en jouer une interprétation magnifique. Il se met alors à étudier le piano. Mais Chopin ne s'offre pas à qui veut. Dès années plus tard, étudiant à Paris, Eric se met en tête de reprendre son apprentissage pour, faute de bien jouer Chopin, au moins le jouer mieux... Il rencontre alors Madame Pylinska, une professeur de piano aux méthodes quelque peu particulières, voire surprenantes.

 

Tentation : Un Schmitt ne se refuse jamais

Fournisseur : Gilles Paris, merci pour l'envoi !

 

 

Mon humble avis : Quel délicieux roman, si doux qu'il se déguste et non se dévore. Et qui donne à réfléchir sur comment l'on appréhende la musique, comment on l'apprécie, comment on la connaît, comment on la vit, comment on la ressent.

Madame Pylinska et le secret de Chopin a de quoi ravir un grand nombre de lecteurs...

Les mélomanes bien sûr (ou pour commencer). Puisque dans ces pages, il est question des plus grands compositeurs de tous les temps, Brahms, Bach, Mozart entre autre et bien sûr Chopin. Madame Pylinska offre à son élève Eric (et aux lecteurs évidemment) de belles leçons sur les oeuvres respectives de ces grands maîtres. Comment ils composaient, pourquoi ? Que transmet leurs musiquent, que transpirent-elles, que disent-elles de leurs créateurs ? En quoi se différencient-elles les unes des autres ? Tout cela, Madame Pylinska le dit avec une verve bien à elle, teintée de poésie, de passion, d'enthousiasme proche de la transe.

Les musiciens ensuite ! Les pianistes et les autres ! Car je pense que l'exigence, les méthodes peu académiques et les conseils de Madame Pylinska s'adaptent et peuvent s'adresser à tout autre instrument. Avant de vouloir mieux jouer (faute de bien jouer, ce qui aux yeux de Madame Pylisnka relève de la prétention, il faut savoir voir l'infiniment petit, fragile et subtile, percevoir, observer, écouter, aimer. Pour cela, le meilleur terrain d'apprentissage est la nature... Et non le tabouret devant le piano. Je n'en dis pas plus, histoire de laisser planer un certain mystère..

Les fans d'Eric-Emmanuel Schmitt enfin ! J'adore ! Sa simplicité, son humilité, sa fantaisie, son humour, sa délicatesse. Un style qui parait simple mais qui est à chaque phrase mesuré. Une écriture qui coule toute seule en douceur, comme l'eau d'un ruisseau. Point de violence, point de vulgarité, point d'auto-apitoiement ni de détails ou de longueurs inutiles. D'autres auteurs qui se seraient frottés à une telle histoire auraient sans doute allongé leur roman de quelques centaines pages. Ici, Eric-Emmanuel Schmitt livre tout ce qu'il y a à dire en 126 pages... Qui de ce fait, ne tombent pas dans la rengaine, ne s'encombre pas d'intermèdes, gardent la même rythmique et n'endorment pas le lecteur.

Et évidemment, ce roman ravira aussi tout lecteur potentiel de toutes ces qualités que je viens de citer. Nul besoin donc d'être mélomane, musicien ou Schmittien pour apprécier cette lecture qui est avant tout tout public et parfaitement divertissante.

Pour tout avouer, je ne connais rien à la musique classique, qui n'a pas encore trouvé place dans ma playlist. Peut-être... un jour viendra. Mais à l'heure actuelle, je suis incapable de différencier une oeuvre de Mozart, de Beethoven ou de Schumann. Je ne reconnais que Verdi et ses quatre saisons grâce aux musiques d'attente de multiples répondeurs téléphoniques ! Et pourtant, je me suis régalée de cette histoire. Et lorsque le jour viendra, grâce à ce livre dans lequel je me replongerai alors, je serai mieux armée pour appréhender ces classiques. Armée de sens et non de savoir encyclopédiques.

Mais attention, certes, il est question ici de Chopin et des classiques, mais c'est une ode à la musique que nous offre Eric-Emmanuel Schmitt. La musique est un meuble à plusieurs tiroirs, c'est bien connu. Aussi, Schmitt nous propose donc, quelque part, d'écouter la musique autrement.

 

PS : Le personnage de Tante Aimée m'a beaucoup touchée... Feindre l'extravagance pour rester dans la discrétion... Mais une fois encore, je n'en dis pas plus.

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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M
peut-être que je ne reconnais pas l'hiver de l'automne , mais je sais au moins que c'est du Vivaldi et non pas du Verdi !!!! sans rancune ! bises
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S
Et bien pourquoi pas. Contrairement à Noukette, j'ai été agréablement surprise par des lectures assez récentes (des nouvelles notamment).
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N
J'ai beaucoup lu Schmitt à une époque... et puis je l'ai trouvé assez inégal dernièrement. Du coup j'hésite...
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A
Je crois que je le dis toujours à chaque fois que tu sors un Schmitt de ta PAL mais j'aimais bien à une époque et là il faudrait que je retente un de ses derniers pour voir. Dis donc, c'était parfait pour le mois belge.:-)
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K
Jamais lu cet auteur, mais je pourrais bien craquer, c'est le deuxième billet enthousiaste que je lis
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