DANS L'OEIL NOIR DU CORBEAU, de Sophie LOUBIERE

Publié le 10 Juillet 2018

Polar - Editions Pocket - 427 pages - 7.50 €

 

Parution d'origine au Cherche Midi en 2009

 

L'histoire : A San Francisco, il y a Bill, un flic à la retraite penchant bien sur le Whisky. A Paris, il y a Anne, animatrice d'émissions culinaires à la télé. Depuis 25 ans, Anne attend que Daniel, son amour fulgurant de jeunesse vienne de Californie la rechercher, comme promis... Elle se décide alors à traverser l'Atlantique pour comprendre pourquoi Daniel n'est jamais revenu... Elle découvre là-bas que Daniel a été assassiné. Sa route traversera celle de Bill, qui accepte pour elle de rouvrir le dossier "Daniel Harling", sur lequel il a vaguement travaillé à l'époque.

 

Tentation : Ma PAL

Fournisseur : Ma PAL

 

 

Mon humble avis : Mon enthousiasme sans limite pour "L'enfant aux cailloux" (enthousiasme quasi général d'ailleurs) de Sophie Loubière m'a naturellement menée sur cet autre roman de l'auteure : "Dans l'oeil noir du corbeau". D'autant plus que celui-ci est estampillé de la mention "Thriller"... Autre motivation pour en faire une lecture estivale qui m'emmènerait à San Francisco.

C'est maintenant que cela se gâte et je rappelle que mon billet est un ressenti de lecture en fonction de mes goûts et qui n'engage que moi...

Déception totale. La cata... Lecture subie... Ennui...Jamais dans ma vie de lectrice je n'ai lu autant de pages en diagonale histoire de finir par en voir le bout... donc l'issue.

Thriller ? Pas du tout. Polar ? A peine, peut-être pour l'ambiance terne et le flic alcoolo. Drame personnel/passionnel certainement, mais intérêt romanesque très limité. A mes yeux en tout cas, ce livre déçoit à cause d'une mauvaise orientation éditoriale. Quand on attend un thriller, les frissons et les nuits raccourcies qui vont avec et qu'on ne trouve rien de cela au fil des pages, ben forcément, cela énerve et déçoit.

Je n'ai éprouvé aucune empathie pour Bill et Anne, les deux principaux protagonistes de cette histoire. Pire même, ils m'ont agacée, malgré leurs problématiques personnelles. D'enquête il n'est quasiment pas question, mise à part une relecture du dossier de l'époque.

Par contre, que de détails inintéressants, qu'ils soient architecturaux, vestimentaires, gestuels. Que de répétitions dans les vagues à l'âme et les pensées intimes des deux personnages !

En fait, toutes les cinquante pages, j'ai eu l'impression que l'intrigue allait enfin commencer, pour repartir pour cinquante pages de blablas.

A mes yeux, ce "thriller" se rapproche beaucoup plus d'un guide touristique des bonnes adresses culinaires de San Francisco que d'un polar. Les pages sont truffées de références musicales et/ou vaguement historiques qui donnent un aspect étalage de confiture sur une tartine... Quand le sujet est faible, on l'étale pour qu'il prenne de la place, en l'occurrence ici 427 pages.

Amateurs de thrillers/polars, je vous conseille de passer votre chemin. Par contre, les fins gourmets et les cordons bleus se régaleront sans aucun doute, la romancière ayant voulu écrire un polar (raté pour moi) culinaire (sans doute réussi) : descriptions de plats, de recettes conçues par des chefs, listes de courses et d'ingrédient tous plus fin les uns que les autres prennent une large place dans ces pages... Trop large pour moi, qui suis tout sauf fin-gourmet ! Donc pour l'aspect culinaire, ce roman peut trouver son lectorat !

 

 

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Thrillers - polars français

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A
J'ai l'impression que overblog a chaud aujourd'hui, du mal à commenter sur les blogs de cette plateforme. Mince pour cette déception Géraldine !! Voilà qui arrive. Rien de grave.
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S
Chère Géraldine, ce roman (finaliste du Prix ELLE des lectrices à sa parution) n'est pas un thriller mais on roman noir. Je n'écris pas de thriller mais explore plutôt les fêlures intimes des êtres. Surtout ne vous forcez pas à lire mes livres si dès les premières pages vous n'accrochez pas. L'intrigue ne se résume pas à un cold case mais bien à l'énigme que porte en elle Anne (que l'on ne découvre qu'à la fin du livre), à ce qu'elle ne dit pas ou ne peut dire, au combat de Bill contre son passé et ce secret de famille qui le hante (la mort de son père et le rôle que sa mère a pu y jouer).Ce roman est tout sauf simpliste... L'histoire d'Anne et de son amant américain es d'ailleurs inspirée de ma propre histoire (j'ai cru comme elle rencontrer l'amour de ma vie sur les pistes de ski dans les Vosges lorsque j'avais 16 ans, à une époque où un drame terrible touchait ma famille...) Bref! Vous êtes passée à côté, j'en suis désolée. Mais ne réduisez pas mon roman à un livre de cuisine ou à un guide touristique, s'il vous plait, à moins que vous ayez quelque chose de personnel contre moi. Je n'écris que sur des faits réels qui me touchent, et c'est au creux de ces vérité que je tisse ma toile, sans chercher à en rajouter côté "thriller". Le père Noël à la fin du roman est d'ailleurs tiré d'un fait réel survenu au moment où j'écrivais la fin du manuscrit, et il en a totalement changé l'issue. Enfin, concernant "l'arme du crime", aviez-vous vu qu'elle était "sous votre nez" depuis le début?... Mon roman est noir et romanesque, oui, comme chez Hitchcock. N'y cherchez rien d'autre qu'un hymne à l'amour trahi et à la vérité qui vaut mieux qu' un silence trop lourd à porter. Bien sincèrement à vous, Géraldine.
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G
Bonsoir Sophie, merci pour le temps que vous avez mis à me lire et m'écrire. Je n'ai absolument rien contre vous personnellement, bien au contraire. J'avais tellement adoré "l'enfant aux cailloux" que j'espérais des sensations similaires avec ce roman. Hélas, j'en fus très loin. Et sur la 4ème de couv de mon édition "Pocket, il est bien mentionné "Thriller". Je sais forcément que je vous ai quelque part peinée en écrivant mon billet, je le serais aussi si auteure, je découvrais qu'une lectrice avait aussi peu apprécié un roman écrit avec sincérité. Mais comme vous le savez, on ne peut pas plaire à tout le monde et ce roman ne m'a pas plu. Parce que mauvaise orientation par la mention thriller. Parce que je ne suis pas du tout fin gourmet. Si on m'offre un resto 4* au michelin ou 4 soirs en pizzeria, je choisis directe les pizzas. Donc tous les passages culinaires me sont passés largement au dessus de la tête et les personnages ne m'ont pas touchée. Les sensibilités étant tellement diverses, on ne peut pas toucher tout le monde. Enfin, depuis toujours sur mon blog, je ne mens pas sur mes avis qui ne sont que des ressentis de plaisir de lecture. Et comme je ne sors jamais d'une salle de ciné lors d'un film qui ne me plait pas, je n'abandonne que très très rarement un livre qui me plait pas... Car parfois, il arrive que la fin me donne une autre lumière sur l'histoire et me la fasse ressentir différemment, ce qui fut par exemple le cas pour "histoire vraie" de Delphine de Vigan. Mais encore une fois, je n'ai rien contre vous du tout, bien au contraire. Sincèrement, Géraldine
A
J'adore tellement les avis déçus. La déception des autres et la manière dont ils en rendent compte me font toujours hurler de rire. Chez toi, cette phrase en particulier : "D'enquête il n'est quasiment pas question, mise à part une relecture du dossier de l'époque."<br /> Bon, ben je passe, hein !
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