FAIS DE MOI LA COLERE, de Vincent VILLEMINOT
Publié le 13 Octobre 2018
Roman - Editions Les Escales - 288 pages - 17.90 €
Parution le 30 août 2018 : Rentrée Littéraire
L'histoire : Au bord du lac Leman... Ismaëlle perd son père, pêcheur de métier. Dès lors orpheline et émancipée, la jeune fille prend la place de son père. Une femme dans un monde d'homme.
C'est à cette époque que des corps sont retrouvés flottants sur le lac. Quelques uns, puis des dizaines et enfin, des centaines.
C'est aussi à cette époque qu'Ezéchiel, le fils de l'Orgre, reprend possession du palais dévasté de son père sur les hauteurs du lacs. Les deux jeunes gens vont se rencontrer.
Tentation : Le pitch
Fournisseur : #Rakuten & Joseph Gibert via les Matchs de la Rentrée Littéraire 2018 (#MRL18), merci pour l'envoi
NB : Chaque année, je participe avec joie à l'événement annuel de la blogosphère littéraire : Les matchs de la rentrée littéraire proposé par Rakuten (ex Priceminister)... Quelques blogueuses marraines de l'événement nous proposent une série de titre... parmi lesquels nous en choisissons un que l'on reçoit très vite... sous condition de le lire bien sûr, mais surtout dans faire l'article de la façon la plus originale possible sur le média ou réseau social de notre choix.
J'ai été couronnée ces deux dernières années, remportant ainsi deux "smartbox" Zen... En 2016 et 2017, les livres que j'avais choisis dans LA liste m'avaient beaucoup plu, donc forcément bien inspirée. Je ne pense pas que le miracle se reproduise cette année... Quoiqu'il en soit, j'ai fait de mon mieux, tout en restant honnête sur mon ressenti.
Mon humble avis : Parfois, en lisant, je me fais colère. Car lorsque j'ouvre une oeuvre, c'est pour l'aimer, puisque l'envie et la gourmandise littéraire m'ont menée vers elle. J'y trouve l'occasion de la paresse que j'aime, chez moi... Lire pour ne pas avoir à faire autre chose de plus contraignant. Lire par avarice de soi-même, pour ne pas se partager, pour rester dans ma luxure livresque. Et, de temps à autre, il y a mon orgueil qui fait de moi la colère...
Parce que je ne comprends pas un livre, que je ne parviens à y pénétrer, à le saisir, que je suis sans doute trop "petite" pour apprécier sa puissance, et trop ignare pour en repérer les fondements, les références. Parce que ma sensibilité et mes goûts ne me laissent pas le loisir d'apprécier sa poésie. Parce que j'aime qu'une histoire s'ouvre sur un mystère qui se dévoile au fil des pages... Dans "fais de moi la colère", l'énigme n'a fait que s'épaissir de plus en plus, jusqu'à me conduire dans l'obscurité.
Sans doute ce roman trouve nombre de racine dans la culture biblique... Le prénom des personnages déjà (Ismaëlle et Ezéchiel), les sept péchés capitaux disséminés ça et là, mais laissant l'avidité (l'envie) au premier plan, la bête aquatique (Mammon) qui avale et pourrait rappeler l'histoire de Jonas. Mais ce n'est que peut-être, je ne suis sûre de rien.
L'écriture de Vincent Villeminot est très poétique... Hors, je ne suis pas sensible à ce genre littéraire surtout lorsqu'il est décrit par l'adverbe "très" ! La poésie m'ennuie le plus souvent et, par exemple, jamais je ne plonge dans un recueil. La poésie est sans doute là pour atténuer la violence des propos et situations, mais je l'aurais préférée absente, d'autant plus qu'elle y est très hachée... Le texte étrange aurait gagné en force et en portée dans ma chair. Il m'aurait saisie et placée alors que nageais sans direction dans des métaphores le plus souvent indéchiffrables pour moi. Car oui, il est question, de dictature, de génocides, des exactions criminelles et à grandes échelles des dictateurs africains, du blanchiment de l'argent de ces mêmes monstres dans des coffres d'une Suisse bien tranquille, de ce fait complice, même si chacun y dort tranquillement.
Mais quid de cette bête, la Mammon, qui hante le lac et avale les corps ? Serait-elle le mal qu'il y a au fond de chacun de nous et qui nous rend près à tout pour "nous", pour avoir toujours plus ? Et tous ces corps qui remontent par centaines du lac, voire par milliers ? Tout cela, je ne l'ai pas vraiment saisi. D'autres lecteurs ont fait le lien avec les migrants qui se noient dans la Méditerranée devant l'indifférence quasi générale et la peur de tous. Cette idée ne m'est pas venue lors de ma lecture, qui a fait de moi la colère, parce que je n'ai pas su apprécier le travail et l'art d'un auteur sans doute à sa juste valeur. Ai-je compris ce que j'ai lu ? Je ne le pense pas, en tout cas, pas en profondeur.