LES BOTTES SUEDOISES, d'Henning MANKELL
Publié le 2 Novembre 2018
Roman - Editions Sixtrid - 9h32 d'écoute - 19.99 €
Parution d'origine en 2016 aux éditions Seuil, existe aussi en format poche !
L'histoire : Nous retrouvons Fredrik Welin, le personnage principal des "Chaussure" Italiennes. Il vit toujours sur son île, sauf qu'une nuit, il échappe de justesse de sa maison en flammes... Et puis, quelque temps plus tard, il apprend qu'il va être grand-père, alors que d'autres maisons brûlent dans l'archipel suédois.
Tentation : Retrouver Fredrik, suite à ma lecture des Chaussures Italiennes
Fournisseur : La bib'
Mon humble avis : Une nuit, la maison de Fredrik, héritée de ses grands-parents, brûle sur l'île. Elle est réduite en cendre et Fredrik pense que sa vie est à l'image de sa maison, réduite à néant et si proche de la fin. C'est l'occasion pour le personnage et l'auteur d'approfondir les sujets de la vieillesse, de la mort qui approche, des liens familiaux, des racines, de l'héritage, de ce qu'on laisse aux siens etc. Et puis, alors que les relations avec sa fille (rappel, qu'il n'a connu que lorsqu'elle approchait la quarantaine) sont toujours chaotiques, celles-ci vont se trouver modifiées par une nouvelle donne... Louise va être maman, donc Fredrick grand-père. Alors, pour Fredrick, l'idée d'un avenir fait peu à peu son chemin, suivie de près par celle de la reconstruction, au sens propre comme au sens figuré.
Petite précision avant de développer mes impressions de lecture. Nul besoin d'avoir lu les chaussures italiennes pour chausser les bottes suédoises et s'y sentir à l'aise. Les faits principaux du premier tome sont rappelés et ne sont pas forcément utiles. "Les bottes suédoises" pourrait tout aussi bien être un roman "indépendant".
J'ai aimé bien sûr me retrouver sur cette île avec Fredrick, partager ses peurs, ses doutes, ses petites joies et la vie de la petite communauté de l'archipel. Les personnages sont évidemment attachants et approfondir leur connaissance est bien sûr plaisant, tout comme l'écriture de l'auteur, ceci n'est plus à prouver. Les bottes Italiennes est le dernier roman écrit par Mankell juste avant sa mort, on peut donc fortement imaginer que les questionnements de Fredrick sont ceux de l'auteur...
Au début du roman, on pense que l'incendie de la maison de Fredrick est un cas isolé... Quelques chapitres plus tard, nous apprenons que d'autres maisons brûlent dans l'archipel. Vient donc le mystère de l'identité du pyromane. Mais attention, si vous êtes habitués à Mankell auteur de polar, il n'est point question d'enquête ou de policiers ici.
Mes premiers temps d'écoute m'ont bercée et captivée. Il y régnait une douce nostalgie, presque langoureuse. Puis, la langueur est devenue lenteur à mes oreilles, puis presque lassante. Comme si Mankell s'était laissé aller à quelques remplissages inutiles. Et j'ai pu souvent reprocher des descriptions trop factuelles (comme j'ai pris un café, je suis descendu de la voiture etc...)
Autant Les chaussures italiennes m'avaient embarquée sur une autre planète et une autre dimension peuplées de moult symboles et servies d'une construction romanesque génial, autant ces bottes suédoises m'ont paru plus fades... Même si le message est là, à travers ces fameuses bottes suédoises : patience et la vie reprend, il faut du temps pour trouver ne vie à la bonne taille...
Cette lecture reste tout de même de bon cru, mais n'est pas, à mes yeux ou mes oreilles, un millésime de Mankell.