LES MORSURES DE L'OMBRE, de Karine GIEBEL
Publié le 8 Février 2019
Thriller - Editions Pocket - 279 pages - 6.95 €
Parution d'origine chez Fleuve Noir en 2007
L'histoire : Benoit est flic... Au retour d'un stage à Dijon, il s'arrête sur la route pour secourir une femme en panne de voiture. Une très jolie femme... Ce qui n'est pas pour déplaire à Benoit, dont la réputation de Don Juan n'est plus un secret pour personne. Evidemment, il la reconduit chez elle et accepte un "dernier verre", qui lui sera peut-être fatal. En effet, le lendemain, il se réveille endolori enfermé dans une cage, dans une cave. Sa géôlière est prête à tout pour le faire avouer. Avouer quoi ? Benoit devine vite le moindre aveu signera son arrêt de mort. Avouer, nier ? Combien de temps résistera-t-il aux persécutions, sévices et
tortures de la belle rousse ?
Tentation : Envie d'un bon thriller
Fournisseur : Ma PAL !
Mon humble avis : Quatre pattes de chat et non cinq, juste parce que je n'ai pas aimé la fin... Ce qui est secondaire et très subjectif, en fonction des sensibilités personnelles.
Parfois, je me demande si je ne vis pas sur une autre planète. Ce thriller n'est pas récent, et n'est pas le premier de Karine Giebel... Certes, je sais depuis un moment que cette auteure existe, mais c'est la première fois que je me plonge dans une de ces histoires. Erreur, j'aurais dû le faire depuis bien longtemps...Même si, j'avoue, je ne lirais pas Giebel tous les jours pour deux raisons : trop addictif (on ne veut rien faire d'autre temps que l'on n'est pas à la dernière page) et puis son terrain de prédilection malmène sacrément les âmes sensibles. Pour ce genre de littérature, ce roman est assez court, et c'est parfait pour moi : la psychologie des personnages est très bien travaillée et étant donné la nature des tortures infligées à Benoît, je n'aurais pas supporté des centaines de pages de plus qui n'aurait qu'ajouter de la longueur à un récit qui n'en n'a pas besoin. C'est concis, concentré et terriblement efficace ainsi !
Ce thriller est diabolique et son intrigue on ne peut plus machiavélique. Nous sommes presque dans un huit clos, dans cette cave, avec un Benoit de plus en plus mal en point (à tous les niveaux) et cette belle rousse de Lydia à l'imagination de plus en plus débordante et toujours plus décidée. De temps à autre, Karine Giebel nous sort de là, comme pour nous permettre de reprendre un peu notre respiration, pour nous laisser accompagner les copains flics de Benoit, qui évidemment, le recherchent. C'est un peu la différence avec Misery de King. Le lecteur sort de temps en temps de l'antre cauchemardesque.
Tout au long du roman, le lecteur se questionne : Coupable le Benoit ou innocent. Pourtant, dès le début, l'auteure donne un indice qui oriente bien vers une machination. Après, les indices ne mènent pas toujours dans la bonne direction et de toutes façon, Karine Gielbel maîtrise manifestement l'art de balader son lecteur, tout en le tenant prisonnier !
Karine Giebel nous montre ici qu'un bourreau peut facilement devenir victime et une victime devenir bourreau. Victime de quoi ? Coupable de quoi ?
Vous le découvrirez en lisant ce thriller, qui après un suspense insoutenable et tenace, offre un dénouement inimaginable et génialement imaginé !