CES JOURS QUI DISPARAISSENT, BD de Thimothé LE BOUCHER
Publié le 3 Septembre 2019

BD - Editions Glénat - 192 pages - 22.50 €
Parution en septembre 2017
L'histoire : Une course poursuite contre le temps perdu...
Que feriez-vous si d'un coup vous vous aperceviez que vous ne vivez plus qu'un jour sur deux ? C'est ce qui arrive à Lubin Maréchal, un jeune homme d'une vingtaine d'années qui, sans qu'il n'en ait le moindre souvenir, se réveille chaque matin alors qu'un jour entier vient de s'écouler. Il découvre alors que pendant ces absences, une autre personnalité prend possession de son corps. Un autre lui-même avec un caractère bien différent du sien, menant une vie qui n'a rien à voir. Pour organiser cette cohabitation corporelle et temporelle, Lubin se met en tête de communiquer avec son « autre », par caméra interposée. Mais petit à petit, l'alter ego prend le dessus et possède le corps de Lubin de plus en plus longtemps, ce dernier s'évaporant progressivement dans le temps... Qui sait combien de jours il lui reste à vivre avant de disparaître totalement ?
Tentation : La blogo
Fournisseur : Bib N°1

Mon humble avis : J'ai ADORE cet album. Tout m'a plu, sauf peut-être la fin qui m'a laissée le coeur serré, mais c'est sûrement voulu par l'auteur. Et oui, l'émotion, la belle émotion ne nuit pas à la santé !
Le sujet de l'histoire est génialement trouvé et déroulé par un maître. Univers science-fiction ou trouble de la personnalité subi par Lubin, le personnage principal ? Allez savoir ? D'ailleurs, il me semble que chaque lecteur peut interpréter la vie de Lubin comme il le souhaite, en fonction des échos qui résonnent en lui.
Tout au long de cette BD, nous ne sommes qu'avec le vrai Lubin. Son double, nous ne le voyons et le lisons qu'à travers des vidéos et des mails échangés.
Au début, les mésaventures de Lubin, avec ce double qui lui vole son corps et sa vie amusent beaucoup et feraient presque rêver. Oh oui, un autre moi qui un jour sur deux ferait tout ce qui me répugne, comme le ménage, la paperasse etc... Le pied non ?
Mais, de un jour sur deux, les jours de vie de Lubin s'espacent de plus en plus. Un jour sur trois, par semaine, par mois etc. Là, Timothée Le Boucher nous emmène dans une autre dimension et une autre palette de sentiments. Notre empathie pour Lubin devient totale, notre inquiétude s'installe, le drame semble inéluctable, l'album ne se lâche plus et nous tient captifs ce cette histoire. Nos réflexions personnelles s'approfondissent encore... Car évidemment, le cas de Lubin peut-être un trouble de la personnalité, mais peut aussi être la métaphore de n'importe maladie grave...Et le message serait : lutter contre l'envahisseur, ne pas lui laisser la victoire sans batailler.
Puis vient la visite chez ce "psy qui guérit" qui ébranle toutes les convictions que l'on a pu se forger. L'ensemble pourrait presque se résumer à "Etre ou ne pas être"... mais pour quelle raison.
Vraiment, j'ai tout aimé dans "ces jours qui disparaissent" : le suspens, le rythme, l'histoire très humaine qui y est contée, les personnages, principaux ou secondaires, sont tous très bien croqués et attachants.
Je vous recommande vivement cette lecture émouvante autant que divertissante, et maîtrisée de A à Z. Ce roman graphique se penche sur la dualité qui est en chacun de nous et surtout incite à profiter du moment présent, à se rapprocher de l'essentiel, à vivre chaque jour comme s'il était le dernier !