J'AIMAIS MIEUX QUAND C'ETAIT TOI, de Véronique OLMI
Publié le 22 Août 2019
Roman - Editions Audiolib - 3h09 d'écoute - 20.90 €
Parution d'origine chez Albin Michel en 2015
L'histoire : Une femme est assise sur un banc, en pleine nuit, en gare de l'Est. Elle confie ce qui l'a amenée sur ce banc. Quelques heures avant, Nelly était sur la scène d'un théâtre et jouait une pièce de Pirandello... lors que dans la salle, elle a aperçu un homme qu'elle pensait avoir oublié.... C'est alors la crise de panique attaque, et la comédienne s'effondre.
Tentation : Pourquoi pas ?
Fournisseur : Bib N°3
Mon humble avis : Ce roman n'est pas du tout un coup de coeur, et je ne pense pas qu'il me restera longtemps en mémoire. Et pourtant, j'ai pris énormément de plaisir à l'écouter. Parce que la lecture qu''en fait Véronique Olmi est magistrale, très habitée mais aussi très enveloppante. J'ai appris via l'interview de Véronique Olmi en fin d'enregistrement qu'elle est aussi auteure de pièces de théâtre et comédienne, ceci explique cela. L'interprétation du texte vaut à elle-seule cette écoute.
L'écriture aussi est magnifique, soignée, ciselée, chaque mot semble choisi avec précision. Le style est pénétrant, envoûtant. L'ensemble m'a paru... voluptueux... Oui, c'est le mot qui me vient à l'esprit.
J'ai aimé me sentir comme la confidente de Nelly, cette femme de 47 ans, qui se raconte sur un banc de la gare de l'Est, en pleine nuit. J'ai aimé la façon dont elle fait dérouler ses réflexions, ses observations sur la vie, la sienne, celle de ses proches... ou des inconnus. Nelly nous parle aussi de théâtre, son métier qui l'habite entièrement, jour et nuit, sauf le lundi. Chaque jour de la semaine est vécu par Nelly la comédienne comme un cheminement vers LE moment extrême, celui du lever de rideau, où tout disparaît, même le trac...
Mais ce soir-là, elle l'a aperçu, l'homme qu'elle avait enfoui au fond d'elle pour l'oublier, au point de ne même plus jamais prononcer son prénom. Et là voilà qui s'effondre, qui ne peut plus jouer... La panique attaque, le cauchemar de tout acteur de théâtre. La pièce s'interrompt.
Ce court roman est donc un bel hommage au théâtre et à celles et ceux qui le font. Il se concentre sur le fameux moment de "la bascule", ce moment et ses ingrédients qui font que plus rien n'est possible comme avant. J'aimais mieux quand c'était toi plonge dans l'âme et le corps, car il s'interroge sur la question : que faisons-nous de ceux que nous avons aimé après la rupture. Jusqu'à quelle profondeur les enfouissons-nous, et que faut-il pour les faire re surgir ? Cette deuxième partie, qui touche à l'amour passionnel, m'a moins beaucoup parlé que la première. Mais le style et l'interprétation étaient toujours aussi délicats et agréables à écouter.
J'aimais mieux quand c'était toi fait donc partie pour moi des romans agréables, mais qui ne me marquent pas au fer rouge, que l'on peut lire sans le regretter, et que l'on peut ignorer sans s'en mordre les doigts !