DANSER AU BORD DE L'ABÎME, de Grégoire DELACOURT
Publié le 20 Octobre 2020
Roman - Editions Audiolib - 6h54 d'écoute - 19.45 €
Parution d'origine chez JC Lattès en décembre 2016
L'histoire : Emma vit à Bondues, travaille à Lille. Mère de trois enfants, elle dépasse juste la quarantaine. Lors d'un déjeuner dans une brasserie, elle croise le regard d'un homme. Aussitôt, elle sait. Elle sait qu'elle irait pour lui au bout du monde, au bout d'un monde, même s'il n'est pas très loin.
Tentation : Pourquoi pas
Fournisseur : La bib'
Mon humble avis : Il est plus subjectif que jamais ! Car je reconnais qu'il y a là une véritable oeuvre, formidablement écrite et l'antagonisme et la force dévastatrice des sentiments très bien analysés. Mais voilà, je ne suis pas (ou plus) faite pour ce genre de roman, à moins que ce soit ce genre de roman qui ne soit plus fait pour moi... Ce qui revient au même résultat.
Les histoires d'amours passionnelles ne m'émeuvent plus, pire, elles m'agacent... Surtout quand tout y est si délicat, si subtile, si contemplatif, si minimaliste dans les échanges, si implicite, si intérieur... et si maniéré dans les descriptions qui en sont données. Les lèvres à peine effleurer une fois décident de tout quitter : travail, enfants, mari. Personnellement, je trouve cela très romanesque... mais je n'y crois pas trop, où je ne comprends pas (plus), cette confiance aveugle et ce don total de soi. Ceci représente la première partie du roman, première partie qui n'est pas épargnée par les drames présents ou passés.
La deuxième partie n'est pas plus joyeuse et je l'ai vraiment subie, puisqu'elle m'a "obligée" à revivre une expérience douloureuse : une longue agonie suite à un cancer. Dans le livre, celui d'Olivier, le mari d'Emma. Dans ma vie, celle de mon père, il y a vingt-cinq ans... Que je n'ai pas su vivre correctement à l'époque (si toute fois il y a une façon correcte d'affronter ce genre de situation) et que je n'ai pas envie de revivre, même en littérature. Grégoire Delacourt ne lésine pas sur les détails de cet déchéance (in)humaine et pourtant, parvient à mettre de la poésie là où pour moi il n'y en a pas. Et que c'est long ! A croire que Grégoire Delacourt aime se regarder écrire. D'ailleurs, je n'ai pas apprécié le style de narration choisi par l'auteur... Un décompte numéraire qui annonce chaque petit chapitre, puis ensuite, un compte progressif jusqu'à la fin... Je n'en n'ai pas compris l'utilité, sauf que cela alourdit l'ensemble. Reste le parallèle avec l'histoire de la chèvre de Monsieur Seguin qui ne profite qu'une journée de sa liberté. Assez sympa.
Bref, je n'ai ressenti aucune empathie pour Emma, qui au contraire m'a agacée au plus haut point. Les personnages secondaires (surtout ceux de "L'hôtel de plein air) sont caricaturaux. Je n'ai pas adhéré à ce roman sur l'adultère, l'envie de liberté, la passion, le désir mais surtout la maladie et m'y suis ennuyée. Pas pour moi donc, trop irréaliste et trop de pathos. Pas d'émotion ni d'instruction à travers cette lecture pour moi. Dommage. J'avais tant aimé la fraîcheur "La liste de mes envies", je n'ai jamais retrouvé un tel plaisir de lecture avec les autres romans de Grégoire Delacourt qui j'ai pu lire depuis.