L'ENIGME DE LA CHAMBRE 622, de Joël DICKER
Publié le 4 Janvier 2021
Roman - Editions Audiolib - 17h20 d'écoute - 23.45 €
Parution d'origine aux Editions de Fallois en mai 2020
L'histoire : Une nuit de décembre, un meurtre a lieu au Palace de Verbier, dans les Alpes suisses. L’enquête de police n’aboutira jamais.
Des années plus tard, au début de l’été 2018, lorsqu’un écrivain se rend dans ce même hôtel pour y passer des vacances, il est loin d’imaginer qu’il va se retrouver plongé dans cette affaire.
Que s’est-il passé dans la chambre 622 du Palace de Verbier?
Tentation : J'adore Joël Dicker
Fournisseur : Bib N°3
Mon humble avis : Cela fait maintenant quelque temps que lis en format audio toutes les parutions de Joël Dicker avec toujours la même impatience et le même enthousiasme. Cette année, mon empressement était encore plus intense car enfin, Joël Dicker ne situe plus son intrigue aux Etats-Unis, mais à Genève, sa ville natale.
Et là, déception ! Pire que ça même. Au fil de mon audio lecture, c'est même de l'agacement qui m'emplissait. Je n'avais pas hâte de finir, mais hâte d'en finir... Nuance de taille !
Certes, Joël Dicker a une fois de plus abattu un énorme travail pour pour développer son histoire (dans le milieu bancaire suisse) qui parait bien ficelée si ce n'est que l'on peut se demander si elle est vraiment probable. Certes, les révélations finales sont pour le moins surprenantes et inattendues. Mais quel interminable chemin pour y parvenir, que de longueurs aussi bien dans l'écriture (à quoi bon préciser moult fois que le commissariat se trouve à Genève alors qu'on le sait, à quoi bon redire à chaque fois "ils prenaient leur petit déjeuner sur la terrasse de la maison en bord de mer" etc...) et dans le déroulement de l'action. Ajoutez à cela une narration épuisante, qui sans cesse vous fait voyager dans le temps, et qui ressemble à ceci, sans trop exagéré : quinze ans plus tôt, aujourd'hui, la veille du meurtre, le lendemain du meurtre, 4 mois après le meurtre, trois jours avant le meurtre, 15 ans avant le meurtre, 14 ans avant le meurtre, six mois après le meurtre, un jour et une heure avant le meurtre, le soir du meurtre, re quinze ans avant le meurtre, une semaine avant le meurtre... Bref, et c'est ainsi durant 17h30 d'audiolecture. J'en avais vraiment ras-le bol... Surtout que ces "vas et viens" dans le temps, qui prennent du temps, oblige le romancier à renouveler des rappels au cas où le lecteur serait perdu.
Qui plus est, Joël Dicker se met lui-même en abyme dans ce roman (où ce dernier figure également en abyme), ce qui permet au romancier de revenir sur son succès fulgurant de ces dernières années et rendre un bel hommage à feu son éditeur. Ces passages sont intéressants, mais ne sont là que pour nous éloigner du sujet.
Enfin, c'est comme au cinéma... Quand je m'ennuie, cela m'énerve, et quand je suis énervée, je deviens implacable et à l'affut du moindre défaut. Et cette fois-ci, j'ai trouvé l'écriture très convenue, très attendue, pour même lire des phrases que j'ai l'impression d'avoir déjà rencontrées dans des dizaines d'autres romans (ex : leurs pas étaient étouffés par l'épaisse moquette des couloirs du palace). A d'autres moments, le style devient flamboyant et grandiloquent pour décrire les sentiments des personnages, alors qu'en tant que lectrice, mon coeur est restée de marbre. Aucun des protagonistes n'a éveillé en moi la moindre sympathie.
Dommage, car sans les incessantes rallonges, et condensée sur 300 pages, cette histoire, bien travaillée aurait pu être captivante. Au lieu de cela, j'ai une la sensation de lire un roman trop lécher, comme si Dicker avait voulu trop bien faire. Mais de mon côté, je suis proche du divorce avec l'un de mes auteurs chouchous...