LA DISPARUE DE LA CABINE N°10, de Ruth WARE
Publié le 3 Novembre 2020
Thriller - Editions Pocket - 457 pages - 8.20 €
Parution d'origine chez Fleuve Noir en 2018
L'histoire : Lo est "petite" journaliste dans un magazine de tourisme. Sa rédac chef étant enceinte, elle dépêche Lo pour la remplacer lors de croisière inaugurale sur un yatch de luxe : l'occasion pour Lo de gagner des galons !
Sauf que, lors de la première nuit à bord, Lo entend un cri dans la cabine voisine de la sienne, puis un "Plouf" et aperçoit une trace de sang sur la terrasse. A priori, voici Lo témoin d'un meurtre... Sauf qu'aucun passager ne manque à l'appel le lendemain et que le personnel de bord se montre très sceptique quant à l'histoire de Lo. Peu importe, Lo insiste... Sans doute un peu trop !
Tentation : Une invitation à une croisière !
Fournisseur : Les étagères d'Armelle, merci pour le prêt !
Mon humble avis : Etrange étrange... Sur internet, ce thriller a le vent en poupe et des avis battent pavillons plutôt bien positifs... Et le mien est plus que tempéré...
Pourtant, l'intrigue tient vraiment le cap ! On ne sait jamais comment sera la prochaine vague ni si les embruns éclabousseront au point de mener au frisson. Cependant elle se perd dans les filets de la rédaction, à moins que l'écueil résulte de la traduction. Quoiqu'il en soit le style m'a souvent donné le mal de mer... au point, par moments, que je veuille quitter le navire. Mais c'est un thriller, alors on s'accroche au bastingage jusqu'à connaitre le nom de l'éventuel coupable ! Le texte est irrégulier, truffé de répétitions et de quelques incohérences, développe un vocabulaire aussi peu varié qu'un banc de corail désaffecté, des coquilles, une pêche surabondante de verbes auxiliaires ou d'autres aussi peu iodés que "faire", "sentir", "aller"... Lo frisonne toutes les pages et demie, et sursaute de terreur presque aussi souvent. Parfois, les mêmes verbes ou noms communs se retrouvent dans des phrases accolées. Aussi énervant qu'une mèche de cheveux rabattue sur le visage par un vent du nord... Voilà ce qui m'a le plus empêchée de voguer "tranquillement" dans cette histoire.
D'ailleurs, on met bien du temps à monter à bord et à atteindre la pleine mer, le coeur du sujet. Le fameux "plouf" entendu par Lo n'advient qu'à la page 122 ! Auparavant, nous assistons au cambriolage que Lo doit affronter chez elle. Certes, il laisse quelques séquelles traumatiques sur l'héroïne, mais il n'est pas exploité vraiment par la suite. Donc une longue présentation des personnages qui, au final, donne l'impression d'écoper à l'envers. Un remplissage pour assurer un certain tonnage, oups, un certain nombre de pages. Et cela se poursuit ensuite avec les monologues intérieurs de Lo qui sont plus que redondants, qui coupent les déferlantes de tension que l'on pourrait se prendre dans la figure et donne au final une sensation de mer bien trop plate par rapport aux prévisions météo maritimes. En tant que lectrice, je n'ai pas tangué plus que ça, et globalement, même pas vraiment peur. A vouloir trop soigner et remplir son embarcation, la capitaine du navire perd plutôt ses passagers.
Heureusement, dans la huitième et dernière partie, la mer s'agite un peu, les balises entrevues ne sont que des chimères et toucher terre ne suffit pas à clore l'affaire, d'autres mésaventures et surprises attendent aussi bien Lo que les bouquineurs. L'arrivée au port est donc un peu plus glorieuse que la traversée. C'est vraiment dommage car je le répète, l'intrigue est bien pensée et manigancée, mais mal développée. Après, ce thriller se lit vite et divertit assez pour un après-midi sur la plage ! Et tout ceci n'est que mon humble avis !