UNE ROSE SEULE, de Muriel BARBERY
Publié le 7 Décembre 2020
Roman - Editions Actes Sud - 157 pages - 17.50 €
Parution le 19 août 2020 : Rentrée Littéraire
L'histoire : Rose, jeune quadragénaire, se rend à Kyoto au Japon, pour réceptionner le testament de son père, marchand d'art contemporain... un homme qu'elle n'a jamais rencontré. Mais avant de rencontrer le notaire, Rose doit suivre un parcours préparé par son père et accompagné de son homme de confiance : aller de temple en temples et peut-être ainsi aux confins d'elle-même.
Tentation : La GBL et ma libraire
Fournisseur : Ma CB
Mon humble avis : Pour une déception, c'en est une ! La preuve, les premières pages lues, je me suis déjà mise à lire certains passages en diagonale... Et tout au long de ma lecture, c'est plus de l'exaspération que j'ai ressenti que calme et sérénité liés aux visites des temples bouddhistes et zen... et je n'avais qu'une envie, en finir au plus vite.
L'écriture est raffinée. Trop, car elle en devient précieuse, étudiée, recherchée... Ce qui nuit à la fluidité et l'émergence d'émotions. Il me semble que normalement, c'est le style qui vient au service du sujet. Dans Une seule Rose, j'ai l'impression que c'est le sujet qui sert de prétexte pour développer un style sophistiqué et de ce fait, pas du tout fluide. C'était comme si je m'étais trouvée devant une vitrine d'objets fragiles où un petit carton prévient : "ne toucher qu'avec les yeux"... J'ai donc lu avec mes yeux, mais pas avec mon coeur, pas avec mes tripes. J'ai traversé sans émotion ce roman qui semble miser sur l'esthétisme à tout prix... Ce qui nuit à la beauté naturelle et n'apporte que froidure.
On est sensé assister à la métaphore d'une femme, que je ne suis pas parvenue à aimer, qui m'a même franchement agacée (je n'ai d'ailleurs éprouvé d'empathie pour aucun des personnages).... Je l'ai constatée certes, mais pas vécue, pas ressentie, elle ne m'a pas émue.
Et que dire de la narration ? Répétitive et monotone à souhait, tant dans les actions des personnages, leurs émois, que dans les descriptions des temples et la météo. J'ai frôlé l'indigestion. Et à côté de cela, Muriel Barbery use de métaphores sentencieuses pour sans cesse décrire la végétation et ces métaphores, je les aurais peut-être trouvé délicieuses si j'avais été sous LSD ou autres substances (Ex :" il fendait l'espace devenu liquide, y naviguait entre deux eaux de réel" - "il fendait l'espace devenu liquide, y naviguait entre deux eaux de réel"...) Pour moi, cela tourne plus au grotesque qu'à la poésie.
Bref, je suis passée complètement en dessous ou à côté de ce roman qui est pour moi proche de la "masturbation" cérébrale... Muriel Barbery s'est sans doute fait plaisir, mais méritait elle d'ouvrir cette nouvelle année de La Grande Librairie ? Je m'interroge vraiment sur le mérite de sa présence sur le plateau : François Busnel a -t-il vraiment aimé "Une rose seule" où est-ce une histoire de petits arrangements avec les attachés de presse ?
L'avis de Luocine