UN SOIR DE DECEMBRE, de Delphine de VIGAN
Publié le 9 Février 2021
Roman - Editions Points - 195 pages - 6.90 €
Parution Points 2016, JC Lattès 2005
L'histoire : Matthieu, 45 ans et père de deux garçons, mène une vie équilibrée, sans problème. Il a écrit un premier roman qui a rencontré un vif succès. Il est désormais habitué à lire le courrier de ses lecteurs. Parmi ces lettres, une missive, non signée. Une femme, qui manifestement le connais personnellement. Dans ces lignes, Matthieu reconnait Sara, avec qui il a vécu une fulgurante aventure dix ans plus tôt. L'évocation de ses souvenirs charnels foudroient peu à peu Matthieu, qui se noie dans l'écriture d'un nouveau roman.
Tentation : J'aime beaucoup Delphine de Vigan
Fournisseur : Ma PAL
Mon humble avis : Un soir de décembre est le deuxième roman de Delphine de Vigan. Je pense que si elle n'en n'avait été l'auteure je n'aurais apprécier cette histoire. Mais il y la la magnifique plume de Delphine de Vigan : soignée mais fluide, qui percute et résonne, qui n'a pas son pareil pour écrire l'intime, le rapport au corps, celui de l'autre, mais surtout, le sien, le nôtre.
Il est beaucoup question ici de l'activité de l'écriture romanesque, du lien avec la matière, le papier, le stylo, mais de la relation avec les mots, les phrases. Je pense qu'à ce titre, ce livre devrait séduire les auteurs en herbe, confirmés ou en passe de l'être. Ces passages sont très beaux et intenses, mais personnellement, ils ne me bouleversent pas plus que cela.
Comme le reste d'ailleurs... Cet homme qui va se perdre et perdre les siens lorsque ressurgit du passé une passion fougueuse qu'il a vécu dix ans plus tôt, juste avant son mariage avec Elise. Cette souvenance se fait de façon épistolaire en sens unique, il n'empêche qu'elle obsède Matthieu, qui va plonger dans une sorte de dépression obsédante, ou une obsession déprimante... Revoir Sara, elle lui avoue dans ces lettres qu'elle fréquente son quartier parisien. La chercher, mais non, pas tout de suite, il faut d'abord finir le nouveau roman...
Les faits deviennent vite redondants, lassant pour moi qui ne m'émeut pas (plus) devant les passions "amoureuses" dévastatrices. Et pourtant c'est sublimement consigné par Delphine de Vigan, qui exploite ici vraiment tous les sens du corps. Mais Matthieu ne m'a pas paru sympathique, je ne l'ai pas plaint, son histoire ne m'a pas atteinte.