L'AMOUR SOUDAIN, d'Aharon APPELFELD
Publié le 11 Juin 2021
Roman - Editions Point - 206 pages - 6.50 €
Parution Point 2006, L'olivier 2004
L'histoire : En Israël. Ernest est à l'automne de sa vie. Iréna est sa jeune dame de compagnie. Depuis toujours, Ernest s'essaie à l'écriture, sans être ravi du résultat. Sa relation avec Iréna se transforme en un amour aussi fulgurant qu'improbable. C'est cet amour qui va ouvrir les portes de la genèse de l'écriture, toutes ces portes sur le passé qu'Ernest avait fermées, ce passé qu'il avait enfoui.
Tentation : Ma PAL
Fournisseur : Ma PAL
Mon humble avis : Comme je suis déçue par cette lecture, qui fut pour moi d'un mortel ennui, ce genre d'ennui qui se transforme souvent en agacement, qui vous presse d'en finir mais ne vous en donne pas l'énergie. Même les dix dernières pages ont provoqué chez moi un "on verra demain".
Comme ma déception me déçoit de moi-même, qui n'ai su apprécier ce roman aux avis élogieux, écrit par un auteur réputé pour ses chefs d'oeuvre... Mais non, je prends pas plaisir à ce style de littérature, même si j'y trouve quelques moments lumineux, une certaine originalité, quelques passages forts et un style soigné. C'est "trop haut" pour moi sans doute, je ne vois pas le chef d'oeuvre.
Ce sont les incessantes répétitions qui ont principalement provoqué mon ennui mortel... La répétition du quotidien, des actes (combien de bougies allumées ?), des comportements, des réflexions intérieures, des récits dans le récit.... Puisqu'Ernest finit par lire à voix haute, pour Iréna, les feuillets qu'il écrit chaque jour. Dans ses mots, son histoire et donc l'Histoire... Les Carpates, ses parents et grands-parents, sa participation aux "Jeunesses communistes" qui pratiquaient nombre d'exactions sur les juifs riches de l'époque... Ernest le juif lui-même, en première ligne. Puis survient la seconde Guerre Mondiale, à laquelle Ernest participera dans le camp de l'Armée Rouge.
Ce qui aurait pu être intéressant n'est pas développé, le reste l'est de façon trop implicite pour moi, comme s'il fallait trop lire entre les lignes, les non-dits, les silences. Il est question de la foi, de la perte d'identité juive, du fait que ce peuple ne s'aime pas assez lui-même. Les rites religieux et les fêtes hébraïques sont très présents, cités et répétés, mais sans être expliqués. Et comme je n'y connais pas grand-chose dans le domaine, je ne me suis pas enrichie d'un frémissement de culture. Il est aussi grandement question de l'écriture, de la genèse de l'écriture, et non pas de l'écriture de la Genèse (haha !), même si Ernest se réfère à la Bible pour la perfection de son écriture. Epurée, des faits, pas de broderie inutile.
Quant à la relation amoureuse entre Ernest et Iréna, même si elle est du domaine de l'absolu, elle est faite de silence, de dialogues très parcimonieux (qui sont proches du radotage) et du dévouement béat et sans borne d'Iréna envers son employeur... Elle n'a provoqué en moi aucune émotion. Je n'ai pas vécu ce roman.
Bref, vite des lectures plus captivantes, plus vivantes, plus légères !