LA FEMME PERIPHERIQUE, de Sophie POINTURIER

Publié le 13 Mai 2022

Roman - Editions Harper Collins - 368 pages - 18 €

Parution le 12 janvier 2022 

L'histoire : Peter et Pétra Wolf forment le couple le plus en vue de la scène artistique allemande depuis les années 90. Lui le transfuge de l'Est, elle, la "typique" allemande de l'Est. Lui le discret, elle qui prend et assume la lumière. Leurs toiles sont exposées dans les plus grands musées et leur côte atteint des sommets.

Alors qu'une rétrospective de leur oeuvre doit avoir lieu au MET de NEw York, qu'une maison d'édition Française entreprend d'écrire la biographie du couple, il semble que Peter Wolf soit porté disparu. Le monde de l'art s'affole et une enquête est ouverte, qui nous mène de l'Allemagne, à Paris et jusqu'à New York.

Tentation : Le billet de Luocine

Fournisseur : Luocine, merci pour le prêt !

Mon humble avis : Voici un premier roman mené tambour battant, très convaincant, et dont je me suis délectée. 

Premier point pour Sophie Pointurier : son écriture, absolument fluide, qui ne fait aucune ombre à l'intrigue. Captivé, on tourne les pages sans buter contre des tournures alambiquées, ou un style à pleurer comme je l'ai rencontré récemment.

Deuxième point pour l'auteure, l'histoire est originale et nous emmène dans les coulisses de l'Art pictural, des musées, des critiques d'Art... Nous fréquentons ici ces gens qui construisent ou démolissent la réputation d'un artiste, nourris à l'égo et à l'avidité financière. Mais avec Sophie Pointurier, nous remontons dans le temps, à l'époque de la RDA, de la Stasi, de la chute du Mur de Berlin... Pour nous autres Français, cet événement historique est déjà lointain et très ancré dans le quotidien... Mais on découvre ici qu'il y a encore des conséquences à Berlin pour les contemporains du Mur.

Enfin, il y a l'intrigue avec la disparition de Peter Wolf qui nous tiens en haleine, même si par moment, des indices nous donnent des éléments de réponses, si on lit entre les lignes...

Mais le sujet de ce roman, c'est vraiment le monde de l'Art, que Sophie Pointurier, qui, manifestement bien documentée, le décrit comme machiste, et terriblement sexiste. Les femmes sont reléguées au second rang et doivent se battre deux fois plus pour s'imposer et sont sous-représentée dans galeries et musées. Des dialogues entre le directeur du MET et une journaliste font froids dans le dos, qui étalent les préjugés, les à priori et l'égo surdimensionner de cet homme... Et cet homme, qui pense tout savoir et tout connaitre, et bien c'est lui qui fait la pluie et le beau temps sur la côte des artistes.

Que faut-il pour vendre dans l'Art ? Qu'est-ce qui fait vendre ? Le talent ? La réputation ? Où la légende autour de l'artiste ? La romancière interroge aussi sur la notoriété, les fantasmes et affabulations qu'elle génère, qui se répandent et deviennent ainsi vérité absolue que ce soit pour les médias ou le grand public. "Vérité absolue" dont il est difficile de se défaire, voire même impossible d'en prouver son non fondement, son impossibilité, tant elle est ancrée dans l'esprit collectif.

Un roman aussi intéressant que captivant, à découvrir... Et une romancière à surveiller de près je pense !

 

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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V
si ça parle d'art, comment résister? Je suis très tentée !!
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G
SI vous vous y mettre à deux !
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A
Tout comme le monde des livres, le monde de l'art m'attire aussi assez irrésistiblement. Merci pour cette découverte ! Je suis très très curieuse de ce livre et je pense qu'il pourrait me séduire aussi.
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K
Coup de coeur carrément!!! A ma bibli, et hop, noté!
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P
Le sujet ne m'attire pas plus que ça, mais si tu en fais un coup de coeur, je le retiens...<br /> Bon weekend.
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L
je suis ravie que ce roman t'ai beaucoup plu, tu le sais moi j'ai beaucoup aimé aussi.
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