LA MEMOIRE DES MURS, de Tatiana de ROSNAY

Publié le 22 Novembre 2022

Roman - Editions Livre de Poche - 160 pages - 7.20 €

Parution Poche 2010 (Ed. Héloïse d'Ormesson 2008)

L'histoire :  Pascaline, la narratrice, vient juste de divorcer. A 40 ans, elle s'installe seule dans un nouvel appartement parisien, un deux-pièces qu'elle trouve charmant. Dès les premiers jours, un profond malaise l'envahit, ainsi que des cauchemars. Elle apprendra par une voisine bavarde qu'un véritable drame s'est produit dans sa chambre il y a des années de cela. Pascaline réalise qu'elle est sensible à la mémoire des murs. Ce drame et ceux qui l'entourent vont devenir une obsession pour elle, et faire remonter sa propre tragédie, enfouie depuis 15 ans.

 

 

Tentation : Ma PAL

Fournisseur : Ma PAL

Mon humble avis : Dans ma PAL, j'ai des pavés... Et aussi des livres fins... L'un de mes plaisirs est d'en choisir un comme je le ferai d'une séance de cinéma ou d'une activité d'après-midi, pour passer quelques prochaines heures...

La mémoire des murs nous emprisonne donc pour un soir, et les pages se tournent toutes seules, tant l'intrigue est prenante, obsédante, que la tension monte...

Le drame qui s'est déroulé dans nouvelle chambre de Pascaline est le meurtre d'une jeune femme par un tueur en série... Inutile de chercher bien loin, Tatiana de Rosnay fait référence à Guy Georges. Donc en tout, ce n'est pas une, mais sept victimes. Obsédée par ses malaises, Pascaline va en fait enquêter, presque sous forme de pèlerinage sur ses sept jeunes femmes. Elle va même errer autour de la prison où l'assassin purge sa peine...   Cette obsession va tourner à la folie et faire rejaillir le drame qu'elle a elle-même vécu : le décès de sa petite fille, de la mort subite du nourrisson, un soir où elle était absente, où son mari veillait la petite.

Tatiana de Rosnay, d'une écriture fluide et limpide, tout à fait adaptée au sujet, a le talent de nous inclure dans le malaise de son héroïne, et de rendre très palpable des faits divers qui ont fait la une des journaux mais qui, pour la plupart d'entre nous, sont restés à leur place de fait divers. Dans ce roman, ils redeviennent réalité proche, sous le prisme d'une personne comme vous et moi, qui n'était en rien liée ni aux victimes, ni au coupable, ni à la justice etc... A travers l'enquête de Pascaline, Tatiana de Rosnay, au-delà d'un nom et d'une fin terrible, redonne une identité, et une vie à ces jeunes femmes. Et par delà, à toutes les personnes oubliées, victimes de drames, ou au contraire heureuses, qui ont vécu dans les lieux que nous fréquentons et piétinons sans y penser, qu'ils soient réputés ou à priori anodins (La romancière évoque les bâtiments qui remplace le Vel d'Hiv, à Grenelle.) Le message est clair : n'oublions pas le passé... mais que cela ne devienne pas une idée fixe.

Et puis, toutes ces victimes avaient des parents... hors Pascaline a eu une fille... Cette histoire fait rejaillir ce deuil inachevé, enfoui, la perte, l'inconcevable... Nous assistons donc à la descente aux enfers de Pascaline, sans que nous ne puissions rien faire, jusqu'à la toute fin glaçante qui laisse sans voix.

Cette histoire est sombre, mais parfaitement menée, elle ne s'étend pas en longueur pour rien. Tout est dense, et très prenant, mais pas trop long. En même temps, heureusement, car c'est une lecture qui remue et met plutôt mal à l'aise. J'ai vraiment bien aimé ! J'ai dévoré !

 

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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A
Juste d'après le titre, je n'aurais jamais imaginé ce genre d'histoire ! Toujours pas lu cette auteure mais peut-être un jour. Étonnant en tout cas, les trésors que nos PAL peuvent recéler.^^
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G
>C'est le roman que j'ai publié ce matin qui devrait vraiment t'intéresser ;)
V
Je ne la lis plus depuis "Elle s'appelait Sarah" que je n'ai pas apprécié pour diverses raison mais c'est une des autrices préférées de ma maman
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P
Je l'ai lu il y a une dizaine d'années et je ne l'ai pas apprécié autant que toi. 6/10 environ pour moi ! <br /> C'est pourtant une auteure que je suis assez régulièrement...
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