NOUS ETIONS LES ENNEMIS, BD de George TAKEI
Publié le 3 Septembre 2023
BD - Editions Futuropolis - 208 pages - 25 €
Parution en Mai 2020
Le sujet : Alors que les familles des États-Unis s'apprêtent à fêter Noël, une terrible nouvelle tombe à la radio : l'attaque surprise du Japon à Pearl Harbor. Le lendemain, le 8 décembre, l'Amérique entre dans la Seconde Guerre mondiale. Rapidement, le président Roosevelt signe un décret accordant aux commandants militaires le pouvoir d'arrêter et d'incarcérer "certaines personnes, voire toutes" d'origine japonaise, craignant la présence d'un ennemi de l'intérieur. La famille de George est américano-japonaise. Si sa mère est née aux États-Unis, son père, lui, n'a pas pu obtenir la citoyenneté alors qu'il vivait dans le pays depuis cinquante ans. George Takei, âgé de 4 ans suit alors sa famille pour le Fort Rohwer, l'un des dix camps d'internement établis par ordre du président.
Tentation : Le billet de Lectures sans frontières et de Violette
Fournisseur : La bib de St Lunaire
Mon humble avis : George Takei est connu dans le monde entier du capitaine Sulu dans la célèbre série Star Trek... Série que je n'ai jamais regardée, donc je ne connaissais pas George Takei ! Voilà pour les présentations !!!
A travers cet album, j'ai découvert un fait historique dont j'ignorais tout... Après l'attaque nippone de Pearl Harbor le 7 décembre 1941, la plupart des citoyens américains d'origines japonaises (qu'ils soient nés ou non sur le sol américain) se sont vu confisquer leur bien (maison, entreprise etc), et interner dans des camps plus que rudimentaires... Entassés dans des stalles puantes de chevaux etc... Le tout, gardé par l'armée et ceinturé de barbelés. Le Président Roosevelt, son gouvernement et certains gouverneurs estimaient élevé le risque qu'il y ait dans cette population des espions à la solde du Japon. Les sino américains sont donc devenus des ennemis intérieurs : racisme primaire, internement suite à une liste de lois et de décrets parfois ubuesques issus d'une réelle hystérie politique.
Nous suivons donc George Takei, alors âgé de 4 ans, durant la confiscation des biens familiaux et dans les différents camps dans lesquels il vivra jusqu'à la fin de la guerre avec son père, sa mère, son jeune frère et sa petite soeur. Au cours de ce récit à hauteur des yeux d'enfants, c'est George Takei adolescent, puis adulte et maintenant sénior, qui intervient.
George Takei parcourt le monde, invité et intervenant dans moult conférences sur son histoire, les relations sino-américaines, et aussi les droits LGTB. Sa notoriété lui permet de défendre des causes honorables et d'être écouté.
Cet album est résolument intéressant et instructif... Donc à lire bien sûr. Cependant, je ne peux pas dire qu'il m'est réellement emballée. Les interventions du George Takei adulte, mais non chronologiques, coupent le rythme du récit. Graphisme et dessins sont parfaits pour le sujet, et très évocateurs. Par contre, j'ai été comme surprise par le style des bulles... Vocabulaire assez basique, phrases pas forcément fluides à mes yeux, un peu comme si la traduction avait été faite de façon littérale.
Une lecture en demi-teinte donc, mais que je conseille vraiment, car elle relate une page d'Histoire très méconnue par chez nous en Europe. Malgré mes réserves, "Nous étions les ennemis" reste un excellent documentaire.