LA MAISON DES HAUTES FALAISES, de Karen VIGGERS

Publié le 30 Juin 2024

Roman - Editions Audilolib - 12h40 d'écoute - 21.50 €

Parution en France en 2016 (2008 en Australie)

Mon pitch : Après un événement traumatisant, Lex quitte Sydney et vient s'installer dans une petite bourgade côtière... Il compte s'y "cacher", tenter d'oublier, et de se reconstruire. Au large, depuis sa maison, il voit les baleines passer.

Il rencontre Callista, une peintre bohème qui vit dans le bush, qui elle aussi, essaie de surmonter une épreuve de la vie. Vont ils s'apprivoiser, alors que Lex s'intègre un peu plus chaque jour dans la communauté locale.

Jusqu'au jour où Lex et Callistra trouve une baleine échouée sur la plage... Sans qu'ils en aient conscience, cet incident pourrait être révélateur et les aider dans leur réparation personnelle.

 

Tentation : A l'époque, la blogo..

Fournisseur : Ma PAL audio (Bib de Rennes)

 Mon humble avis : Aller, un petit tour littéraire en Australie pour changer. Petit, mais costaud, plus de 12h d'écoute...

Et au final, je ne suis pas franchement convaincue par ce roman : une lecture facile et divertissante, mais, mais...

Les dialogues entre les personnages m'ont paru assez souvent gnangnans saupoudré de pathos, d'autant que dans cette bourgade, la paroisse est très fréquentée et les bigotes nombreuses. Après, peut-être que cela représente vraiment la mentalité et le mode de vie d'un village côtier et isolé en Australie, je l'ignore. De même, le côté "je t'aime" "moi non plus", "un pas en avant, trois pas en arrière" entre Lex et Callista m'a plutôt agacée à la longue. Je ne me suis attachée ni à eux, ni à leur potentielle relation. Certes, si les personnages de romans s'aimaient tout de suite sans problème, il n'y aurait que des nouvelles dans les rayons des librairies, mais tout de même...

Pourtant, il y a une sacrée galerie de personnages et franchement, on a l'impression de vivre dans ce bled, d'y prendre son essence, de participer aux fêtes etc. Le côté immersif fonctionne plutôt bien.

Je dirai que l'intérêt principal de ce roman, puisque l'histoire en elle-même ne déborde pas d'originalité, ce sont les baleines.  Et comme l'autrice est aussi et avant tout vétérinaire, spécialiste de la faune sauvage, elle y connaît un rayon et sait ce qu'elle dit. Cet ouvrage fourmille donc d'informations sur le comportement, mode de vie etc de ces cétacés, et est un plaidoyer pour leur protection... et surtout, leur respect...

En effet, quand advient l'échouage de la baleine, c'est toute une organisation qui est mise sur pied pour son sauvetage, qui durera des heures et des heures, attirant quelques spécialistes mais surtout une foule de curieux qui pensent bien faire en voulant participer absolument à ce sauvetage.

Karen Viggers alerte donc et interroge sur une époque où achever un animal sauvage en très mauvaise posture n'est plus moralement concevable aux yeux du grand public, sans penser une seconde aux effets ravageurs niveau stress pour l'animal, ni sur le fait que si la baleine s'est échouée, c'est peut-être qu'il y a une raison et que son avenir est compromis... Bref, Karen Viggers met parfaitement le doigt sur le problème de l'homme qui se croit supérieur à la nature, qui mêle Dieu à tout cela et qui pense devoir tout sauver, alors qu'il n'est pas capable de prendre soin de l'ensemble. Dommage que le récit de ce sauvetage soit aussi long et développé (à priori 100 pages dans la version papier ! ). Mais c'est peut-être aussi pour rendre compte de ce que représente vraiment, sur le terrain, le sauvetage d'un cétacé, qui ne se fait donc pas en 2.2, qui use autant l'humain que l'animal, et que les bonnes volontés qui s'imposent dans l'équipe font pire que mieux.  D'autant que les médias sont là, et que tout le monde attend la bonne nouvelle, et qu'il ne faut pas décevoir le public !

Pour le reste, La maison des hautes falaises m'a paru plutôt superficiel, survolant les relations entre les personnages, et les pourquoi du comment... Encore du "demi-teinte" donc ! Je me souviendrai de la baleine, mais sans doute pas de l'histoire en elle-même...

 

 

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature d'ailleurs, #Livres audio, lectures audio

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T
Bonsoir Géraldine<br /> Je viens de vérifier: il existe une édition "papier" de 512 pages, ce billet est donc éligible pour le challenge "Le pavé de l'été 2024" chez Sibylline (à partir de 500 pages). Si le coeur vous en dit: un commentaire sous son billet récapitulatif, rajout du logo et du lien dans votre billet, et hop!<br /> (s) ta d loi du cine, "squatter" chez dasola
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M
Pourquoi pas l'Australie en effet, cela nous fait voyager. Je ne connais l'autrice que de nom mais même si c'est léger cela doit se laisser lire pendant des vacances par exemple
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P
De l'auteure, j'ai beaucoup aimé "La mémoire des embruns"
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F
Elle aurait peut-être dû se contenter de faire un essai sur les baleines et ne pas tenter d'en faire un sujet romanesque.
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G
En même temps, un essai sur les baleines, pas sûr que je l'aurais lu ! La littérature permet de toucher les profanes dans plein de sujets!
L
Un billet qui decrit bien le plus et le moins de ce roman. Merci de l'avoir écouté pour moi.
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S
J'avais bien aimé Le bruissement des feuilles de Karen Viggers et j'ai enchaîné avec ses autres romans, mais ils étaient nettement moins intéressants, beaucoup plus convenus et comme toi je ne retiendrai de celui-ci que l'histoire de la baleine 😉.
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G
ah oui, c'est vrai !!!! C'est involontaire de ma part !!!
J
Dis donc, tu es attirée par les falaises en ce moment ! Je pense au Festin de Margaret Kennedy que tu as lu récemment.