FRAPPER L'EPOPEE, d'Alice ZENITER

Publié le 6 Décembre 2024

Roman - Editions Flammarion - 352 pages - 22 €

Parution le 14 août 2024 : Rentrée littéraire

L'histoire : Malgré tous les récits qu'elle a entendu enfant, Tass n'a jamais bien su où commençait l'histoire des siens ni expliquer la Nouvelle Calédonie à Thomas, son compagnon resté en métropole.  Revenue à Nouméa, Tass retrouve son poste de professeur de Français. Dans l'une de ses classes, deux jumeaux, Kanaks, l'intriguent... Que signifie le petit tatouage qu'ils portent sur la main. Un signe de ralliement indépendantiste. Quelque temps plus tard, les deux jumeaux disparaissent. Tass part à leur recherche, sans savoir que ce chemin la conduira à l'histoire de ses ancêtres.

Tentation : Le sujet

Fournisseur : La bib

 

Mon humble avis : J'étais enthousiaste à l'idée de découvrir enfin la plume d'Alice Zeniter, et de partir avec elle en Nouvelle Calédonie, et c'est avec élan que je me suis lancée dans cette lecture... L'écriture m'a vite parue agréable, soignée, et les descriptions de la vie, des décors et de la végétation ultramarines me ravissaient. Puis, puis j'ai commencé à trouver le temps long, la disparition des fameux jumeaux annoncée en quatrième de couverture n'advenant qu'à mi roman. Je pensais que celle-ci génèrerait une sorte de quête, avec moult rencontres et témoignages, mais pas du tout, ou très peu.

Avec Frapper l'épopée, Alice Zeniter nous soumet des clés pour appréhender un peu mieux la complexité sociale de la Nouvelle Calédonie, et sa fracture politique. On en apprend énormément sur "le caillou", depuis le premier drapeau Français planté en son sommet sans se soucier de ses habitants premiers : les Kanaks. Très vite, l'archipel est devenu une colonie pénitentiaire de plan B... Pour pallier la Guyane où les prisonniers mourraient trop vite à cause du climat. C'est toute l'histoire et le peuplement de la Nouvelle Calédonie qu'Alice Zeniter balaie ici, à travers la vie d'un ancêtre de Tass. Cet ancêtre, algérien qui s'est rebellé contre le colon a été condamné au bagne et aux travaux forcés en Calédonie. Le passé des aïeuls de Tass lui est livré de façon très particulière, à laquelle je n'ai pas adhérée et qui s'appuie sur les croyances kanakes très fortes. Ces révélations durent quatre plus de quatre-vingt pages, m'ont paru interminables. J'ai eu la sensation que ma lecture devenait laborieuse, avec l'envie d'en finir au plus vite sans en trouver l'énergie.

Et je m'interroge... Comment un roman peut-il être aussi intéressant et instructif tout en étant aussi peu passionnant et captivant. A mes yeux, cette histoire manque d'allant et de force narrative. Je ne me suis pas attachée aux personnages, et leur histoire, qui nous garde à distance sans réelles émotions, ne m'a semblé qu'être un prétexte bien secondaire pour placer la grande Histoire. Je trouve ce roman plutôt maladroit dans son objectif qui reste flou pour moi. A part le panorama kaléidoscopique passé et présent de la Nouvelle Calédonie, où a voulu me mener l'autrice à travers ce que vivent ses personnages, et surtout Tass, l'héroïne ?

Première rencontre avec Alice Zniter plutôt manquée pour moi, même si j'ai appris énormément au cours de ma lecture sans avoir à lire un essai encyclopédique, forme littéraire pour laquelle je ne suis hermétique.  Vraiment intéressant, mais pas du tout captivant, j'ai l'impression que c'est une première pour moi un tel ressenti.

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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F
Ah ben mince, c'était donc celui-ci le pavé dans lequel tu traînais. Je n'ai toujours pas lu cette autrice, mais j'étais convaincue que ses romans ne décevaient pas. Bon, eh bien, je vais me fier à ton avis pour préserver ma PAL. Je tenterai peut-être quand même un autre de ses livres un jour.
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V
Ah zut, il m'attend dans ma PAL... Lis quand même L'Art de perdre qui est une merveille pour ne pas rester sur une mauvaise impression avec cette autrice.
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J
Bon,, j'ai tellement de lectures en attente que je vais passer mon chemin
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M
Et bien nos avis divergent ! Perso comme toi j'ai beaucoup appris mais je ne me suis pas ennuyée car il m'a captivée. Dommage pour ta première découverte de l'auteur que tu sois déçue, je trouve qu'elle mérite d'être lu. J'avais préféré cependant les deux premiers romans que j'ai lu d'elle et en particulier "l'art de perdre".
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S
Ah zut, je l'avais noté, n'ayant vu que des avis positifs pour l'instant. Ma curiosité pour la culture kanake devrait quand même me pousser à lire ce roman, mais j'aurai moins d'attente grâce à toi.
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