WINDOWS ON THE WORLD, de Frédéric BEIGBEDER
Publié le 28 Juillet 2008

« Le seul moyen de savoir ce qui s'est passé dans le restaurant situé au 107e étage de la Tour Nord du World Trade Center, le 11 septembre 2001, entre 8 h 30 et 10 h 29, c’est de l'inventer. » FB
Résumé : Beigbeder retrace à la minute près le petit déjeuner au "Windows on the World" (d'où le titre du livre), restaurant du 107e étage de la tour Nord du World Trade Center, entre un père divorcé et ses deux fils. Pour se mettre en situation, l'auteur est monté au restaurant du 56e étage de la tour Montparnasse, "Le Ciel de Paris". De là vont se mêler le destin tragique de cette famille américaine (inventé, réinventé) et l'itinéraire affectif, familial et culturel de l'auteur.
Mon humble avis : Et bien il est partagé !
C'est mon premier livre de Beigbeder. Le style est efficace et moderne. Il jongle entre émotions et sarcasmes. J'apprécie cela. Comme le culot de tirer de l'événement géopolitique le plus tragique des X dernières années un roman on ne peut plus réaliste. D'ailleurs, on a parfois l'impression de ne plus être dans un roman mais au plus profond de l'horreur de la réalité. L'atrocité vécue par les victimes du 11 septembre, on l'a certainement tous imaginée d'une façon ou d'une autre. Beigbeder y met des mots, et pas n'importe lesquels : des mots justes. C'est dur à lire. Mais nous lisons cela confortablement installé dans un canapé et on l'espère, à l'abri d'une telle folie meurtrière... Alors...
Par contre, les vas et viens entre le héros dans le World Trade Center et l'auteur au sommet de Montparnasse sont laborieux et à mon sens déplacés. Le roman en devient long. L'histoire de ce père et de ces deux enfants prisonniers de l'enfer aurait suffi à faire un roman prenant. Et je me demande : pourquoi mélanger une traumatisme mondial avec les petits problèmes de Frédéric himself ? Par provocation, pour remplir, par narcissisme.... A moins que quelque chose me soit passer par dessus la tête...J'ai fermé ce livre avec un certain scepticisme même si je le reconnais, l'écriture est percutante.
Les attentats du 11 septembre m'ont bouleversée comme vous tous j'imagine. Je m'attendais à ce que les artistes soient nombreux à évoquer ou à developper ce thème obsédant. Certes, les séries américaines y font quelques allusions au cours d'épisodes, des reportages sont diffusés régulièrement, Oliver Stone a réalisé un film. A ma connaissance, c'est à peu près tout. Sauf, sauf cette chanson duo Renaud / Axelle Red
MANHATTAN / KABOUL