PETITS DESORDRES AU CHATEAU, de S. MESNIER
Publié le 23 Décembre 2008
Résumé : Jamais le célèbre psychiatre Baumffel Girard n'aurait imaginé tomber sur un tel concentré de barjots en acceptant de se rendre en Touraine pour y évaluer l'état mental du comte Des Rancins. Mais comment dire non au président de la République qui songe à nommer ministre cet excentrique châtelain ?
Un comte faussement tranquille, une comtesse aux dents longues, une milliardaire qui communique avec l'au delà, la fille cachée de l'évêque d'Eveux, une femme de chambre qui veut devenir chanteuse, une cuisinière alcoolique, un neveu à priori désoeuvré sont les héros de cette comédie déjantée.
Mon humble avis :J'ai reçu ce livre par la poste, envoyé par Silvana Bergonzi, attachée de presse Des Editions du Rocher. J'étais flattée que Madame Begonzi me demande mes coordonnées postales afin de m'envoyer un livre dont j'ignorais tout ! Mais ma curiosité était piquée !!!
Lorsque j'ai découvert le titre et la quatrième de couverture, mon avis s'est divisé en 2 ! D'un côté, j'étais ravie de me lancer dans la découverte d'un livre qui se veut léger. De l'autre, comme je reste encore traumatisée par l'extrême nullité du film "Les Aristos" (avec De Turckeim...), je craignais de m'embourber dans le même marasme, le sujet de fond de "Petits Désordres au château" s'attaquant lui aussi aux aristocrates. Fort heureusement, la comparaison s'arrête ici !
J'ai vraiment passé un bon moment de lecture. C'est une bonne comédie, parfois loufoque, mais qui ne frise jamais le ridicule ni le vulgaire. Moqueur certes, mais méchant, jamais ! Et point majeur pour tenir tout lecteur entre ses pages, on se demande vraiment comment cela va se terminer.
Impossible de nier que Stéphanie Mesnier maîtrise bien le milieu, les manières, les codes, les coutumes, les petits travers, les convictions de l'aristocratie Française. Peut-être en vient elle ? Peut-être s'y est elle frottée ? A moins qu'elle en ait fait une longue étude. En tout cas, le rendu est parfait ! Le style, l'histoire et la morale sont très nobles, avec ou sans particule. D'ailleurs, les plus nobles de l'âme ne sont pas forcément à particules et certains titulaires de particule se moque éperdument de leur référence noblière. Nombreuses sont les phrases et réparties qui, vraiment ciselées de pierres précieuses, pourraient devenir symboles d'armoiries ou de devises familiales. Les personnages sont truculents et leur caricature flagrante les rend attachants, gaffeurs et bien sûr, amusants !. D'ailleurs, n'est pas psy qui croit, n'est pas ministre qui veut, et qu'est-ce qu'un comte sans comtesse. Ce roman regorge de malentendus, d'imbroglios, de rebondissements, de quiproquos jubilitatoires, de personnages qui se croient, se croisent et se décroisent, croissent et décroissent, et croassent au lieu de parler, oubliant qu'une mauvaise parole peut les transformer de comtesse en crapaud !!.
J'ai passé quelques journées sympathiques avec ces personnages divertissants, me télé portant par l'esprit dans ce château et son parc, dans lequel il doit faire bon flâner. J'aimerais y être invitée à boire le thé, je promets de bien me tenir !
Et, au fil des pages, une idée me trottait dans la tête... Qu'il serait plaisant de retrouver ces personnages et leurs mésaventures dans une bonne pièce de théâtre. Car vraiment, à mon goût, ce livre en contient tous les ingrédients.
Je remercie encore Sylvana Bergonzi, Cécile Bourhis et les Editions du Rocher pour leur confiance.