CHRONIQUES HIMALAYENNES, de Jean Michel ASSELIN
Publié le 16 Janvier 2009
Résumé : Vingt ans d'expéditions sur les plus hauts sommets de la terre ont inspiré à la plume écorchée de Jean-Michel Asselin quarante récits où luttent l'amour, l'amitié, la mort. Loin des comptes-rendus sportifs et vaguement prétentieux, l'auteur, exaspéré par sa propre incongruité en ces hauts lieux, transforme l'altitude en émotion, le manque d'oxygène en euphorie et nous invite à contempler le monde, à bout de souffle.
Mon humble avis : J'ignore s'il sera objectif car je connais ce grand Monsieur qu'est Jean Michel Asselin.
Il y a 3 ans, par un incentive à mon travail, je gagnais un trek de10 jours au Népal, trek devant nous mener, avec les 10 autres gagnants, à l'ABC : Annapurna Base Camp, vers 4300 mètres d'altitude, à mi chemin de ce 8000 mètres... Accompagnaient notre expédition un médecin, un cameraman et journaliste, Jean Michel Asselin, dont je découvrirais plus tard qu'il est l'un des plus grand journaliste de montagne et Himlayiste Français (Dixit Alexandre Poussin). Il faisait avec nous son 36ème voyage au Népal...
Je considère Jean Mi comme un ami, même si nous ne nous sommes pas revus depuis, nos vies ne nous menant pas aux mêmes endroits sans doute. Mais nous sommes en contact via messagerie mail de temps en temps. Car une véritable rencontre spirituelle s'est passée entre nous, donnant naissance a un attachement inexplicable.... J'ai mis mes pas dans celui de l'alpiniste chevronné qui me soutenait dans mes moments difficiles (si,si, c'est dur le Népal ). Nous avons écrit un soir chacun notre résumé de la journée. Le sien était bien plus poétique que le mien. Normal me direz vous, il est journaliste ! Journaliste oui, mais aussi romancier. J'ai lu 2 de ces romans ("Nil, Sauve toi" et "l'éveil et l'absence" que je chroniquerais lorsque je les aurais relus). Les livres de Jean Mi, dès que vous ouvrez les premières pages, ils vous rendent poètes, vous donnent l'envie farouche de vous saisir d'un stylo et d'écrire, d'écrire, d'écrire...
Vous l'aurez compris, ce billet parle autant de l'auteur que du sujet. Revenons donc aux chroniques, revenons à nos montagnes !
Ces chroniques se lisent si possible confortablement installé sous une couette bien chaude, une théière fumante à vos côtés. A chaque chapitre, notre admiration grandit pour ces marcheurs du ciel, puisque seul le ciel les arrête. Ces hommes qui repoussent leurs limites chaque jour un peu plus et qui, parfois, sont obligés de renoncer à quelques mètres de l'objectif. C'est ce qui est arrivé à Jean Mi, obligé à 15 mètres du sommet de l'Everest de faire demi tour : Ces yeux commençaient à geler. Déception, mais ce sera pour une prochaine fois. Tout le monde se retrouve au camp... Tout le monde, non, ils en manquent. Qui, par où sont ils passés, quand sont il partis ? L'accident mortel, certainement. C'est la vie de ces montagnards de l'extrême, de l'enfer même, que nous conte ici Jean Michel Asselin avec son coeur, ses sentiments, ses peurs, ses joies,ses pleurs, sa rage de vaincre, son courage, sa persévérance. Et puis il y a l'amitié, l'entraide incontournable, le code d'honneur du montagnard, comme dans une communauté. C'est écrit avec une poésie, une jolie pudeur, une sensualité caressante, comme une douce confidence chuchotée à l'oreille. Et le tout, dans des paysages à vous couper le souffle. Une magnifique aventure humaine racontée par l'un des plus grands Hommes que la vie m'a donné de rencontrer !
Que je sois subjective ou objective, ce livre est de toute façon à lire par tout les amoureux de la montagne, des grands espaces, de la liberté, du défi, du challenge, de l'aventure de l'homme contre et avec la nature !
Extraits :
"J'essaie de respirer, comme si ça ne voulait plus, comme si l'air manquait soudain. On a peur. Puis ça revient tout doucement, puis on se dit qu'on ne va pas mourir."
"Tous les gens qui ont fui des pays confortables pour des contrées hostiles sont des tendres. C'est parce qu'il ne supporte pas le combat social qu'ils ont choisi de se colleter avec la nature. Ce sont des tendres qui vont vers l'Everest"