BELLE-ÎLE "AMERE", de Serge LE GALL
Publié le 6 Décembre 2012
Polar - Editions Alain Bargains - 254 pages - 8 €
Parution en Juin 2010
L'histoire : Elle commence en Argentine, ou Draner, journaliste Free Lance, enquête sur les vols de la mort perpétrés lors des tristement mémorables événement argentins 30 ans avant, ainsi que sur le placement des enfants des révolutionnaires assassinés par les militaires...
Une piste le mène rapidement à Belle île, où tout ira beaucoup trop vite... Le journaliste sera lui aussi assassiné quelques minutes après avoir posé le pied sur l'île.... Le commissaire Landowski étant dans les parages, il se mêle à l'enquête, comme qui dirait à l'insu de son plein gré.
Tentation : achat lors de mon séjour à Belle Île, histoire de se replonger dans l'atmosphère.
Fournisseur : Ma PAL
Mon humble avis : J'ai frétillé de plaisir à la lecture des premières pages qui me surprenaient agréablement. Un sujet intéressant, même si difficile : les enfants volés en Argentine il y a 30 ans, les "vols de la mort" et les mères de la place de Mai. Le tout, dans un style alerte et vif... Comme chez les plus grands.... Ces pages nous ramènent d'ailleurs à l'époque et nous rapprochent de quelques victimes etc.... Bref, tout promettait un chouette polar et un livre parfait pour m'accompagner en vacances à la Réunion. Faites vos jeux mais pas trop vite, car 15 pages plus tard, rien ne va plus, et l'on sombre jusqu'aux dernières qui cumulent tous les poncifs que le genre polar raté peut réunir...
Pourquoi un tel fiasco... en quelques point...
Belle île tout d'abord.... Certes, les trois quarts du livre s'y déroulent, mais il faut attendre la page 170 pour quitter Palais, la "ville principale", oser une petite balade sur le port de Sauzon et enfin, une "apothéose" finale au phare des Poulains.... l'auteur connaît Belle île. Pour preuve, on a le détail le nom de chaque rue traversée.... ce qui a le don de m'énerver. Aux noms de rue, je préfère l'atmosphère qui hélas, a déserté ce livre.
L'intrigue ensuite... Au début, pourquoi pas. Mais tout devient soit trop limpide, téléphoné ou convenu... Ou alors, on reste dans un mystère.... Pourquoi et comment l'histoire se dénoue t-elle à Belle Ile si ce n'est parce que l'auteur en a décidé ainsi pour justifier son livre ? On ne sait pas. D'où sort cette Sylvia, sans qu'il n'en n'ait été une seule fois question dans les pages précédentes.... Bref, une intrigue à trous, qui aurait mérité plus ample développement, rebondissement et profondeur à la place des dialogues heu.... comment dire.... on en vient au troisième point...
Le style et l'écriture : désolée d'être brutale, mais c'est catastrophique, au point de ralentir la lecture, de la rendre interminable et de la lever au rang de corvée.... Allez, plus que 50 pages... On ne sait jamais... Je ne compte pas les extraits lus à ma compagne de voyage qui ne pouvait que déplorer tout comme moi cette lourdeur impensable dans un roman. Des adverbes dans presque toutes les phrases, parfois le même à deux phrases d'intervalle. Des répétitions. Des phrases interminables qui se terminent par, par exemple : "derrière le taxi qui venait de stationner, et d'où sortait une vieille dame qui revenait d'un rendez vous chez son médecin ou chez son dentiste.". Mais qu'est-ce qu'on s'en fiche ! Surtout qu'à ce stade et pour des siècles des siècles, cette vieille dame n'est que pure figurante, comme on pourrait l'imaginer dans un film... le flic et là, le taxi arrive, la femme descend. Ça meuble le décors, ça remplit des pages, rien d'autre.
J'en passe et des meilleurs (dont des dialogues interminables et totalement digressifs entre le commissaire et ses potes) mais tout de même, je garde le meilleurs pour la fin.... Un commissaire qui pense.... et que pense -t-il ? Et bien que trouver le maillon manquant l'aiderait à résoudre l'enquête ! Trop fort non ?!!! Vite, un bon livre SVP !