JAPPELOUP, film de Christian DUGUAY
Publié le 18 Mars 2013
Synopsis : Au début des années 80, abandonnant une carrière d’avocat prometteuse, Pierre Durand se consacre corps et âme à sa passion, le saut d’obstacle. Soutenu par son père, il mise tout sur un jeune cheval auquel personne ne croit vraiment : Jappeloup. Trop petit, trop caractériel, trop imprévisible, il a de nombreux défauts mais une détente et des aptitudes remarquables. De compétition en compétition, le duo progresse et s’impose dans le monde de l’équitation. Mais les JO de Los Angeles sont un terrible échec et Pierre prend alors conscience de ses faiblesses. Avec l’aide de Nadia, sa femme, et de Raphaëlle, la groom du cheval, Pierre va regagner la confiance de Jappeloup et construire une relation qui va les mener aux JO de Séoul en 1988.
Avec : Guillaume Canet, Marina Hands, Daniel Auteuil, Lou de L'Aâge, Marie Bunel, Jacques Higelin
Mon humble avis : Wahou, quel film ! A mes yeux, rien à redire. Mais étais-je objetive moi qui, au collège tapissait les murs de ma chambre de posters de chevaux de toutes les tailles et qui ait pratiqué l'équitation 6 ans. J'ai eu la chance de grandir dans une ville dotée d'un énorme hippodrome et je m'en suis donnée à coeur joie en spectatrice de concours hippiques certains dimanches. Et bien oui, je suis objective car mes dix compagnons de séances, qui n'avaient pas d'accointances particulières avec l'hippisme, ont été tous conquis par ce film sans temps morts et plein d'émotion (dixit Manu !).
Déjà, pour le fun du ciné, c'est très amusant de débuter le film avec un Guillaume Canet lycéen et ado à la chevelure ébourriffée pour finir avec un Guillaume à la trentaine bien avancée et les cheveux gominés. Bon, ça, c'était pour la remarque complètement futile....
Même si l'on connait le début, le milieu et la fin, ( à moins de n'avoir aucun souvenir de l'actualité de la fin des années 80, de ne pas connaitre ce mythe et de ne pas lire le synoptis, ce film est captivant et à bien des égards, je l'ai même trouvé stressant. Je me mordais les doigts à chaque passages de concours hippiques, à chaque barre et obstacle sautés. Passera, passera pas. On sait qu'à un moment, ça ne passera pas et que ce sera la chute. Et puis l'histoire se finit en Or tout de même... Mais on garde le souffle coupé, de peur que notre propre respiration ne face bouger une barre...
Le film montre parfaitement les sacrifices nécessaires pour parvenir à un haut niveau, quelque soit le domaine... Et surtout, ce film pousse chacun à s'interroger sur les racines de la motivation et invite à ne pas être aveugle et à ne pas inverser les rôles dans cette motivation. Fait on quelque chose pour soi même ou pour faire plaisir à quelqu'un... ou juste pour ne pas décevoir. Le pêcher d'orgueil et la réaction face à l'humiliation sont très présent aussi. Enfin, Jappeloup prouve, qu'avec les hommes comme avec les animaux, on n'arrive à rien sans amour. Dresser un animal ne sert à rien si on ne l'apprivoise pas, si la notion de partage n'est pas très forte. Et c'est encore plus flagrant dans l'équitation. Pour gagner, il faut être deux : un bon cheval et un bon cavalier. Pour ce dernier, la technique ne suffit pas...
Une mention particulière aussi pour Marie Bunel, qui joue le rôle de la mère, qui sans beaucoup de mots, fait passer de belles émotions.
Mais le + + + puissance 50 de ce film, c'est la beauté de ses images. Grandioses, magnifiques... Un fabuleux hommage à la soit disant plus grande conquête de l'homme... Même si l'on voit bien ici que le cheval doit être conquis par l'homme dans un autre sens du terme. Les scènes de concours hippiques sont grandioses, qu'elles soient en gros plans sur un muscle, sur un oeil, un plan entier où l'on voit l'animal s'envoler, ou en plan large où le paddock, tout de vert et parsemé des vives couleurs des barres, se fait le théâtre d'un spectacle époustoufflant. Et puis les belles images sont aussi loin "des caméras des JO"... dans un manège, ou un Jappeloud remue sa queue bien lissée avec une classe majestueuse et qu'un simple rayon de soleil la traverse de part en part.
Oui, même loin de l'excitation des grands concours, ce film donne aussi l'envie de retrouver l'atmosphère calme d'un club hippique, l'odeur du foin, la fumée qui s'échappe du dos d'un cheval qui vient de travailler, l'étrille et le cure pied... la chaleur du cheval qui acceptera, ou pas, une caresse...
Un film d'une richesse intérieure et d'une beauté extérieure rares. A voir !!!