L'ETRANGER, d'Albert CAMUS
Publié le 17 Août 2013
Roman - Editions Gallimard - 3h30 d'écoute - 20 €
Parution en livre audio en 2008 (original en 1942)
Lu par Michael Londasle
L'histoire : "Aujourd'hui, Maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. Ainsi commence la narration de Meursault, ce français qui vit à Alger. Les évènements glissent sur lui, rien n'a d'importance. Ce qui va le rendre étranger à sa propre vit, et l'étranger d'un monde qu'il lui est tout autant étranger.
tentation : Pourquoi pas ? "Culturons" nous !
Fournisseur : La bib
Mon humble avis : Alors, je ne suis pas une pro des classiques, et encore moins une pro des chroniques de classiques. Quitte à m'attirer les foudres des puristes, je me lance juste avec.... ce que je suis !
Camus...Un auteur pour moi ? Pas sûr. Il y a 20 ans, alors que je comptais sur ma culture littéraire scolaire, j'avais lâchement abandonné "La peste" à quelques dizaines de page de la fin...
Vingt ans plus tard, sans plus aucune culture scolaire mais juste ma curiosité et mon plaisir (ou non) de lecture... Je suis arrivée au bout de ce livre par ce que je l'ai lu en marchant, puis au soleil. Mais ai-je pris plaisir : non. D'ailleurs, à la mi temps, un petit tour sur Wikipédia m'a permis d'apprécier plus la deuxième partie, qui est de toute façon plus intéressante, un peu plus "animée"...
Et pourtant, je constate que ce roman, considéré comme majeur dans l'oeuvre de l'écrivain, atteint on ne peut plus son but, et donc, dans ce cas, est parfaitement réussi. C'est juste qu'il m'a ennuyé tout comme la lecture soporifique qu'en fait Michael Lombasle en usant une tonalité neutre nécessaire à l'oeuvre : la monotonie, l'indifférence, la distance.
L'étranger prend place dans une tétralogie nommée par Camus "Cycle de l'absurde". Et effectivement, on semble évoluer dans l'absurde dans cette histoire. Oh pas l'absurde louffoque non, loin de là. L'absurde où l'on sent que quelque chose ne tourne pas rond, dès les premiers instants.
Le personnage semble sincère mais naïf. On pourrait le croire simplet, mais on réalise qu'en fait, il ne l'est pas. Il est juste indifférent à tout : A la mort, à l'amour, à l'amitié, à la vie qu'il mène, à la violence de ses voisins. Rien ne lui parait étrange et tout lui est égal : "tu voudrais m'épouser ?" - " Si tu veux, ça m'est égal". Alors que l'on pourrait sentir la touffeur des rues et des plages d'Alger en plein été, c'est un roman où il fait froid glacial.
Wiki dit que la narration à la première personne du singulier incite le lecteur à s'identifier au personnage. Comment m'identifier à un tel personnage, qui n'éprouve rien, ni colère, ni révolte, ni compassion, ni amour ? Impossible pour moi. Je n'ai développé aucune empathie pour ce Meursault, même si les derniers moments m'ont tout de même amenée à le plaindre d'être tombé dans un procès aussi absurde, où l'on lui reproche plus sa façon d'être, étrangère, que son crime. Un procès où le jury juge et condamne plus ce que nous sommes que ce que nous faisons, plus ce que nous refusons que ce que nous acceptons, ce que nous n'éprouvons pas que ce que nous éprouvons... Bref le résultat de l'absurde normalité.
L'écriture et la langue sont très belles. Il n'y a de hasard et de fatalité que dans la vie de l'anti-héros, pas dans les mots qu'il énonce.
Ce livre est ce qu'il dit être, on retrouve dans ces pages ce que Camus en a l'époque. Il semble que j'en ai saisi l'essence principale... Sauf une. Camus a écrit ce livre avec l'objectif de distraire. Ce roman ne m'a pas distrait, il m'a plutôt ennuyé, malgré son intérêt littéraire, il ne m'a pas plu franchement. Mais aucun regret de lecture non plus, c'est le prix à payer parfois pour étoffer sa culture
Chez Val