LES AMANTS DE LA TERRE SAUVAGE, de Katherine SCHOLES
Publié le 3 Juin 2012
Roman - Edition Belfond - 331 pages -20.50 €
Parution en juin 2010
Parution aussi chez Pocket en 2011 - 7.40 €
L'histoire : Au fin fond de la Tanzanie, Mara et John tiennent un lodge qui agonise.... les clients se font rares car à quelques heures de route, se trouve un hôtel de luxe. Et puis John a décidé de ne plus chasser avec ses clients, mais juste de leur apprendre à observer les animaux... Ce concept ne fonctionne pas encore alors John se trouve contraint d'accepter un safari qui l'emmène 5 semaines loin de chez lui.
Pendant ce temps, Mara reçoit une visite surprenante. Un producteur de cinéma américain cherche le lieu idéal pour tourner un film en décors naturel. Il semble que le lodge soit parfait. Toute une équipe de film débarque donc.... et sauve ainsi le lodge de la ruine. Oui, mais dans le film, il y a une actrice qui a ses caprices et ses malheurs et un acteur qui est forcément très... magnétique !
Tentation : La blogo et la terre africaine promise dans ce roman
Fournisseur : Keisha, merci pour le loooooong prêt, plus d'un an !
Mon humble avis :C'est vraiment la promesse d'un voyage en Afrique qui m'a dirigée vers ce livre. Et ce voyage, je l'ai eu. Nous sommes en pleine brousse, dans la savane, non loin d'un point d'eau où le soir, viennent s'abreuver zèbres, Impalas et parfois éléphants. L'auteure est née en Tanzanie, alors on peut lui faire confiance pour décrire à merveille l'ambiance et l'atmosphère africaine de la fin des années 60. Les odeurs, les couleurs, les sons, l'espace, l'immensité, le danger animal, les fleurs, la chaleur, la touffeur africaine, tout y est. Katherine Scholes partage aussi sa connaissance de l'Afrique, de ses us et coutumes. Les relations entre blancs et Tanzaniens, (et la hiérarchie entre les tanzaniens eux mêmes) sont également bien décrites, expliquées. L'histoire se déroule quelques années après l'union du Tanganika (indépendant depuis 1961) et de Zanzibar qui fit naître la Tanzanie en 1964. Le contexte géographique et historique tient donc une réelle importance dans les relations humaines. La fin des années 60, c'est aussi l'époque où les touristes venaient en safari en Tanzanie pour ramener un trophée : un pied d'éléphant, une corne d'ivoire... Bref, les touristes étaient des chasseurs et tuaient l'animal au lieu de le prendre en photo. Et dans ce livre, nous sommes à la période charnière où les chasseurs locaux commencent à s'interroger sur le bien-fondé de leur activité. Leur regard sur la richesse représentée par l'animal change.... mais le monde ne suit pas encore. On en est au balbutiement de la prise de conscience : les habitants de la savane sont bien plus intéressants vivants que morts et le côté ridicule et immoral de la chasse touristique apparaît. Toutes ces choses, auxquelles ont peu ajouter l'aspect plus léger des méthodes de tournage d'un film donnent à ce roman un aspect culturel, un intérêt indéniable.
Maintenant, il y a le reste... L'histoire en elle même n'est pas désagréable, elle apporte même un aspect récréatif entre deux lectures plus pesantes. Mais rien de très original non plus. L'écriture est élégante et soignée. Mais, mais... J'ai trouvé le style comme l'histoire d'une mièvrerie assez agaçante. Oui, il y a de superbes passages, mais d'autres traînent en longueur, même si, entre deux, quelques rebondissement relancent l'ensemble. Mais franchement, les états d'âmes de nos héros, les descriptions interminables et langoureuse de leurs hésitations, de leur jeu amoureux "je veux mais je ne peux pas, cela ne mènerait à rien", m'a plus fait penser à une série télévisée au savon... Le style devenait alors mielleux, trop affecté, répétitif, romantique à souhait, à un point où il ne me fait plus d'effet. Mêmes les états d'espritdes protagonistes devenait redondant (mais, m'aime-t-il? vais-je résister...), bref, cette "love affair" m'a plus souvent énervée que séduite.
Je n'ai pas retrouvé le côté épique, magistral, grandiose, fascinant, captivant, passionnant, brethtaking, amazing, page turner de ma toute première lecture de Katherine Scholes : La reine des pluies que je vous recommande plus que chaudement !
Et, alors que je lisais Les amants de la terre sauvage, je me demandais pourquoi l'éditeur français avait fait preuve d'un tel mauvais goût dans le choix du titre (même si le titre d'origine version Australie n'est guère mieux : La femme du chasseur). Mais au moins, il correspondait à l'histoire, puisque nous suivons tout de même l'évolution intéressante de cette femme de chasseur qui s'affranchit en l'absence de son époux, qui prend les choses en mains et découvre en elle des ressources insoupçonnées.
Ah oui, rions un peu. J'ai tout de même fantasmé pendant ma lecture en me faisant midinette et en mettant sur Peter, le bel acteur australien aux dents blanches et au pectoraux velus juste comme il faut et bombés sans déborder, le visage de son homologue Hugh Jackman. Ca, ça m'a vraiment aidé à mieux apprécier le roman ! Et je ne serais pas étonnéeque katherine Scholes se soit inspirée de lui...