POLINA, BD de Bastien VIVES
Publié le 2 Mars 2013
BD - Editions Casterman - 210 pages - 18 €
Parution en Mars 2011
Le pitch : " Il faut être souple si vous voulez espérer un jour devenir danseuse. Si vous n'êtes pas souple à 6 ans, vous le serez encore moins à 16 ans. La souplesse et la grâce ne s'apprennent pas. C'est un don. Suivante... "
Tentation : La blogo
Fournisseur : La bib
Mon humble avis : En me rendant sur Amazon pour y trouver la date de parution de cette BD, qu'elle ne fut pas ma surprise de lire, à côté du titre : Grand prix de la critique BD 2012 et du BD Awards 2012 du meilleur dessin ! Assez néophyte en BD, je ne connais pas ces prix mais je les imagine prestigieux...Et là, je suis consternée, surtout par celui du meilleur dessin.
Mais prenons les choses dans l'ordre, l'histoire. Nous suivons Polina, une jeune ballerine Russe, depuis ses premiers pas à l'Académie à 6 ans, puis au Théâtre et enfin dans des troupes de danse contemporaine, alors qu'elle est devenue adulte.
Cette BD montre parfaitement la difficulté de cette discipline qu'est la danse de haut niveau, l'enseignement qui y est souvent tyrannique, les doutes des jeunes femmes, voire les découragements et des passions qui s'éteignent sous le poids des contraintes. Tout cela est parfaitement rendu, et la jeune Polina est une héroïne très attachante, très combative malgré les compliments qui tardent à venir.... tout simplement parce que, selon ses profs, les compliments la pousseraient à s'endormir sur ses lauriers. J'ai aimé suivre Polina, dans ses doutes, ses choix, son respect des gens et sa quête dans la question majeur de cette BD : pourquoi danse-t-elle ? Sans bonne réponse, pas de bonne danseuse... J'ai aimé aussi les réflexions naissantes tant chez les personnages, que chez moi lectrice : ce que j'attends de l'art, comment il se ressent, se partage, se transmet, s'apprend, se montre...
Par contre, comme je le disais plus haut, les dessins ne m'ont globalement pas plu. Les scènes de danses sont gracieuses et l'on prend pleinement conscience de l'amplitude et de la beauté d'un corps lorsque l'art s'en mêle. Par contre, j'ai détesté les visages et bien souvent, il m'a semblé que les dessins étaient bâclés... D'une page à l'autre, Adrian n'a pas la même coiffure, ce qui le rend méconnaissable et un instant, je me suis demandé : mais qui est ce nouveau personnage ?
Beaucoup de gribouillis, pour simuler une barbe, un plis de vêtement. Certes, c'est un procédé courant. Mais pour moi, le bon gribouillis est celui qu'on ne remarque pas, qui se fond dans le dessin. Enfin, Polina, la pauvre fille... Affligé d'un nez noir qui, selon les angles, donne l'impression qu'elle a un sparadra noir anti acnée sur l'appendice, ou alors, qu'elle a le nez d'une tête de mort... c'est à dire, un trou à la place du nez ! Enfin, sur certaines pages, des personnages se retrouvent complètement privés d'yeux... A moins qu'il y ait un message caché dans cet acte volontaire, mon impression était vraiment que l'auteur ne prenait pas le temps de finir ses dessins... Un visage sans yeux manque franchement d'expression...
Enfin, même si le scénario est intéressant, son découpage m'a plus d'une fois laissée sceptique et perdue géographiquement et temporellement. Des transitions sont brutales, inexpliquées et pas assez implicites. Où sommes nous ? Ah bon, donc elle a quitté tel endroit ?.... Jusqu'aux derniers instants, où Polina quitte momentanément Berlin pour fêter les 150 ans du théâtre qui l'a vue grandir en Russie... Là, elle invite une vieille connaissance chez elle... à Paris ? J'ai du loupé une étape !?
bref, une lecture en demi teinte et en contradiction avec les avis en ligne et les prix attribués. Hum hum... Et pourtant, le sujet est bon, à tendance initiaque, intéressant.
L'avis de Mango, de Lecturissime, de Noukette