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Publié le 11 Septembre 2010

Roman - Editions Stock - 148 pages - 15 €

 

 

Rentrée littéraire 2010

 

 

Résumé : "C'est le dernier jour, mais je ne le sais pas encore. Exactement comme au moment où a été pris ce Polaroïd. Je dois avoir dix ans, mes yeux sont plissés de fureur parce qu'on me force à me tenir face au soleil ou parce que je n'existe qu'en photo ; le tee-shirt bleu ciel des Dents de la mer ne me rappelle rien, le banc de sable qu'on devine flou derrière non plus, et du jour où cette photo a été prise, je ne sais que ce qu'on m'en a dit : qu'après l'avoir éventée pour la faire sécher, au lieu de l'empocher comme n'importe quel parent, ma mère me l'a tendue comme si elle ne voyait vraiment pas quoi en faire. Maintenant je la regarde sans me reconnaître tant je n'ai aucun souvenir d'avoir été aussi déterminée, aussi certaine, à cet âge, de ce que j'étais et de ce que je refuserais de devenir, et je finis par penser que si je dois quelque chose à quelqu'un, c'est à cette gamine énervée qui ne fixait pas sa mère mais un point déjà bien au-delà". Au fil d'une journée où se croisent ceux qu'on a trop aimés ou pas assez, un passé resurgit et se déconstruit peu à peu. A la folle jeunesse exprime, avec le plus de sincérité possible, les plus gros mensonges. Et inversement.

 

 

 

Tentatrice : une attraction surnaturelle...

Fournisseur : Libraire et porte monnaie !

 

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Mon humble avis : Mes mains, mues par une attraction irrésistible, ont saisi ce livre, mes yeux en ont parcouru la 4ème de couv. C'est décidé, A la folle Jeunesse sera MON achat grand format de cette rentrée littéraire. Je ne connais pas l'auteure. Ce n'est qu'un peu plus tard que ces premiers titres évoqués ici me rappelleront vaguement quelque chose. Je lis et ne trouve pas ce que je pensais y trouver. Et pourtant, ce livre est pour moi un coup de coeur et prouve une nouvelle fois la magie des livres.

Celui ci est il un roman ? Une autofiction ? Une autobiographie ? Peu importe, cela ne nous regarde pas et Ann Scott brouille brillamment les pistes. Ce qui nous importe, c'est la vérité que les mots portent en eux et l'écho que ceux ci trouvent en nous. Et chez moi, dans mon intérieur, il y avait un puit qui n'attendait que cette résonnance.

Il n'y a pas vraiment d'histoire ici et la chronologie des faits n'était pas toujours limpide à mes yeux. Ann Scott revient sur sa vie, sa famille, l'énorme succès de son premier roman et l'image médiatique qui lui colle à la peau. Je n'ai jamais été mannequin (et ne le serais jamais rhooo, j'suis pas équipée pour !), ni accro aux paradis artificiels. Je ne suis pas homosexuelle ni bi. Je n'ai jamais fréquenté la jet set plus ou moins intellectuelle. Mais je me suis souvent retrouvée dans les propos d'Ann Scott. Car Ann Scott écrit un amour asexué, universel : les doutes, le manque, l'absence, la rupture, l'obession, l'erreur. Celui aussi qu'on laisse passer sans le retenir, parce que parfois, on n'ose pas. Comme l'auteur, j'approche la quarantaine. Un âge charnière où l'on regarde derrière parce que le devant se raccourcit. Le bilan... Qu'ai-je fait de ma vie ?... Un vide et pourtant, je suis débordante de vie d'après tout le monde. J'ai fait plus de choses que la plupart des personnes qui ont fait ce que j'aurais aimé faire. Comme l'auteur, je regarde mon nombril, les gens que j'aime, et le monde... A travers un polaroide, des souvenirs, mes faits et gestes, la presse,internet, la TV, la foule, les autres. Et ce que je vois, de près comme de loin : contradictions intimes, universelles, sociales, écologiques...  Toutes ces contradictions me paralysent. Ann Scott a su prendre un stylo et écrire tout cela avec une émotion intense, une sincérité indiscutable et touchante. Un style intimiste, lucide,  très juste. Une oeuvre qui peut donner des réponses à ceux qui peinent à trouver leur place dans leur environnement, qui dit qu'il faut s'accepter et grandir pour avancer. Il faut renoncer.  Ca parait réducteur mais ce n'est pas toujours simple. Un roman réussi qui ébranlera la réputation "sex et rock & roll " de l'auteure pour lui donner l'image d'un talent qui dépasse le phénomène de mode.

 

Quelques extraits parmi mes innombrables "petites croix dans ma marge"

 

" Je reste en vol parce que je ne sais pas où me poser. Je suis de passage parce que je ne trouve rien sur quoi m'appuyer"

 

"je comprenais que ma peur de mourir est aussi le refus de rompre le lien avec les gens à qui je tiens. De les perdre, mais aussi de les abandonner."

 

"N'oublie pas pas que le gens croient toujours ce qui est écrit"

 

"Il n'y a que ceux qui ont accompli ce qu'ils avaient à faire qui peuvent espérer que le moment venu, ils auront le temps de regarder la chose en face, de dresser le bilan, de dire merci à la vie et d'accueillir avec curiosité le passage à l'état suivant, s'il existe. A quarante ans , je n'ai rien accompli." (je suis bien d'accord, les autres dresseront sans doute la liste de ce qu'il n'ont pas fait)

 

" L'étoile qui tremble émeut toujours plus que celle qui brille".

 

 

Allez, j'arrête là ! je vous encourage à lire le livre ainsi que le très beau billet de Sébastien

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 27 Août 2010

Récit - Editions Mercure de France -  102 pages - 10.50 €

     

Rentrée littéraire

 

Parution : 2 septembre 2010

 

 

Résumé : On m’a attribué un rôle que je prends très au sérieux, n’en connaissant pas d’autre… Chien savant… Je dirais même caniche savant… Les rares fois où je suis en compagnie de mes parents, ce n’est jamais dans une situation d’enfant, mais toujours entourée d’adultes, et jouant moi-même le rôle d’une adulte miniature. C’est là que je désapprends à être ce que je suis : une enfant. J’apprends à dissimuler ce que je pense et à endosser mon costume de caniche : souriante, aux aguets, silencieuse, mais prête à répondre à toutes les questions que l’on me pose… Sachant aussi simuler une attention aiguë, pour faire oublier que ma place n’est pas là où je me trouve.

 

   

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Mon humble avis : Un titre accrocheur.... Voilà ce qui m'a attirée dans une des longues listes proposées par U.Like cet été. Une rapide lecture de la 4ème de couv' confirme mon choix. Quelques jours plus tard, ce livre atterrit dans ma boîte aux lettres.

Les premières pages m'inquiètent un peu. De toutes parts surgissent des personnages que je ne situe plus. Puis la plupart d'entre eux disparaissent et laissent place au vif du sujet : une femme se souvient avec amertume de son enfance. Ses parents sont des espèces de bobos, capricieux, manquant cruellement de maturité et de fibre parentale. L'enfant de 3 ans accompagnent ces parents aussi bien dans les restaurants gastronomiques, que dans leurs voyages incessants ou dans le bureau du président Tunisien de l'époque. Le sourire figé des uns, l'argent qui coule à flot et la mise en scène permanente laissent à penser que la fillette vit dans le meilleurs des mondes. Hélas, ses parents la délaissent complètement, la confie à des nurses successives et l' exhibent comme un caniche qui doit être docile, souriant, bien dressé. Bref, l'image d'Epinal.

Je ne m'attendais pas du tout à ce type de récit. Avec un tel titre, je pensais lire un roman très caustique, drôle , cynique et sarcastique. C'est en fait l'autobiographie tragique d'une enfant mal traitée. Pas comme les médias ou autres livres l'entendent. Ici, le petite fille vit dans l'opulence, n'est pas battue et mange à sa faim. Mais elle manque cruellement d'affection de la part de ses parents et est souvent considérée comme une adulte. Les cicatrices d'un tel traitement seront aussi très douloureuses. Le cynisme est là  mais ne fait pas rire. Le portrait que  l'auteur  brosse de ses parents est sans complaisance et ahurissant. Comment des parents peuvent ils être aussi peu... parents. Cela fait froid dans le dos.

Les mots sont justes, le style parfait et nous ne sommes pas noyés dans des détails inutiles. Certaines phrases vous atteignent comme des flèches et pénètrent votre chair. Et pourtant, l'auteur ne multiplie pas les formules percutantes toutes faites, mais des mots qui lui viennent du coeur et du fin fond de la mémoire, celle qui est toujours là pourvu qu'on sache l'entendre : l'enfance.

Comme quoi, une lecture peut être très plaisante, touchante et marquante même lorsqu'on se "trompe de bouquin". Parfaite illustration de la magie des livres.... surprise et séduction, pourvu que le lecteur soit prêt à recevoir ce qu'un auteur a à lui dire, à découvrir... 

 

Quelques phrases :

 

Celle-ci démontre bien la criante non éducation sexuelle des jeunes femmes à une certaine époque...

... mariée, ma mère a "20 ans. Elle est malheureuse, et s'étonne de ne pas avoir d'enfant. Elle va voir un médecin qui lui apprend qu'elle est vierge".

 

"Quant à ma mère, je suppose qu'elle ne me pardonne pas d'être dans le camp ennemi. Aveuglée par la rage, elle me déclare un jour : "Je te souhaite d'être aussi malheureuse que moi".

 

" A ma mère, le rôle de divinité. Mon père et moi sommes ses adorateurs. Elle n'a d'autres tâches dans la vie que de se faire vénérer"

 

 

Ce livre a été chroniqué dans le cadre d'un partenariat avec http://chroniquesdelarentreelitteraire.com/ ... Dont l'objectif est de chroniquer, à grand renfort de blogs, les 700 livres de cette rentrée littéraire de septembre !

Merci aussi à U.like et son équipe SelectionUlike.jpg

 

 

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 19 Août 2010

Roman - Editions Albin Michel - 232 pages - 18 €

 

Parution en mai 2010

 

 

Résumé : Si l'auteur a eu besoin, pour son propos, de mettre en scène un explorateur ingénu de nos tribus éditoriales et littéraires, il n'est pas dans ses intentions d'user d'un anonymat de pacotille pour susciter on ne sait quel teasing de mauvais aloi et ne pas assumer la paternité de ce livre. Aussi signe-t-il : Claude Durand

 

 

 

 

 

 

"Fournisseur" : Bibliothèque

 

"Tentateur" : Titre et "pourquoi pas"

 

 

 

    

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Mon humble avis : Dans ces pages se cacheraient les mémoires de Claude Durant lui même plus ou moins camouflé derrière le pseudonyme François Thuret, le tout bien emballé dans un roman au titre accrocheur, diablement marketing, qui piégera bon nombre de lecteurs, de blogueurs, de journalistes, d'amateurs de lynchage public, de poules à la recherche de leurs oeufs, de crayons à papier sans mine ni taille crayon, de bidons d'essence dans le désert, de talons aiguilles glissant sur une frites du Mac Do, de Victor Hugo et de Stéphanie de Monaco....

Vous trouvez cette page interminable, avec une tête mais sans queue ? Normal, j'y "copie" le style de l'auteur...

 

Claude Durant est un ancien grand éditeur du Seuil et de Fayard. Ca, c'est pour situer...

Aucune surprise dans cette oeuvre, ni même à la fin. Mon billet trônait dans ma tête depuis la page 50 et n'a pas bougé d'un iota au cours d'une lecture indigeste. Exécrable même, au point que l'abandon me tentait à chaque fin de chapitre, tel un ange  portant ma PAL suppliante sur ses ailes.

 

Les phrases tendent vers l'infini, dépassant souvent les demi-pages et s'embourbant dans une opacité de style et d'intérêt rarement atteinte. D'ailleurs, je me suis arrêtée en cours de route de nombre d'entre elles, ou les ai survolées, à la recherche désespérée d'un point. Ce livre manque donc cruellement de points, qu'ils soient d'exclamation, d'interrogation, de suspension, peu importe ! Mais des points s'il vous plaît. Inutile de dire que j'ai évité aussi quelques pages même si, de ci-delà, certains passages m'amenaient un sourire de minuscule agrément.

 

Au niveau du contenu, on pourrait croire que Claude Durant se prend pour Victor (le célèbre nettoyeur de Nikita de Luc Besson). Avec des litres d'acide sulfurique, il décrit l'univers de l'édition. Il ne doit plus rien rester après son passage, alors tout le monde y est ignare, égocentrique, hypocrite, débile, capricieux, incompétent, j'en passe et des meilleurs. Les éditeurs n'y publient que des "merdes" invendables et les auteurs ne savent pas écrire un mot. Je caricature à peine. C'est à se demander  pour quelles raisons l'auteur a fait carrière dans un monde si pourri... Enfin, manifestement, Claude Durant prend plaisir dans son exercice, faute de s'intéresser à celui de ses lecteurs. Le contraire se remarquerait par le biais, par exemple, d'une prose bien plus savoureuse et légère.

 

En fait, je pense que ce livre est une farce destinée à tester l'endurance et l'entêtement  du lecteur à lire jusqu'au bout un ouvrage qu'il n'apprécie pas et comprend à peine...

Certes, le narrateur /auteur aurait "voulu être éditeur". De mon côté, j'aurais préféré qu'il s'abstienne d'être auteur pour ce titre ci.

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 3 Août 2010

Roman - XO Editions - 377 pages - 19.90 €

 

 

Sortie en avril 2010

 

 

Résumé : Tom Boyd, un écrivain célèbre en panne d¹inspiration, voit surgir dans sa vie l’héroïne de ses romans.
Elle est jolie, elle est désespérée, elle va mourir s’il s’arrête d’écrire.
Impossible ? Et pourtant…
Ensemble, Tom et Billie vont vivre une aventure extraordinaire où la réalité et la fiction s’entremêlent et se bousculent dans un jeu séduisant et mortel...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Mon humble avis :  Lectrice en baisse de moral... Besoin de légèreté... Tiens, pourquoi pas le dernier Musso ?  Je n'ai rien lu de cet auteur depuis un bon moment et la quatrième de couv' m'interpelle. Me voici emportée dans une histoire on ne peut plus romanesque et distrayante à souhait. L'auteur est fidèle à ses sujets de prédilection.  Malgré tout, il me surprend sacrément à deux reprises : à mi parcours, où un rebondissement inattendu relance un mécanisme qui s'affaiblissait et lors de la fin que je n'avais même pas songé à imaginer !  Et je me suis dit, il est fort Guillaume tout de même. Car ce qui me dérangeait un peu dans ma lecture venait de dispraître comme par miracle, expliqué par un dénouement audacieux. J'ai trouvé dans ce livre ce que je cherchais : des personnages attachants, du divertissement et une bonne dose d'imagination. Certes, ces pages sont pleines de bons sentiments, les grandes valeurs morales (surtout l'amitié) sont défendues dans un style simple et mais humain. Certes, la mièvrerie ou l'extrême romantisme de certains passages m'a laissée de glace. Mais j'ai aimé ce livre et l'impression générale qui s'en est dégagée : un profond respect de l'auteur pour ses lecteurs. Le plaisir de l'auteur  à raconter une histoire, à partager ses impressions et son expérience d'auteur populaire est palpable tout au long du roman.

Et surtout... Guillaume Musso nous décrit ici les rapports qu'il entretient avec ses personnages et sa manière à lui de les façonner.  Ce versant de "La fille de papier " est particulièrement touchant et intéressant. 

Si vous êtes blogueuses littéraires vous suivrez avec fascination l'extraordinaire parcours d'un livre voyageur pas comme les autres. Enfin, qui que vous soyez, vous vous régalerez des citations de "grands maîtres à penser" qui introduisent chaque chapitre... Ces chapitres qui sont au nombre de 36 (l'âge de l'auteur d'ailleurs, hasard ???), alors le choix est difficile...

 

" L'amour, c'est comme du mercure dans la main. Garde-la ouverte, il te restera dans la paume ; resserre ton étreinte, il te filera entre les doigts." (Dorothy Parker)

 

" Ceux qui tombent entraînent souvent dans leur chute ceux qui leur portent secours." (Stephen Zweig)

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 26 Juillet 2010

Roman - Editions J.C Lattès - 363 pages - 18 €

  

 

Sortie fin août 2010

 

RENTREE LITTERAIRE SEPTEMBRE 2010

 

 

Résumé : 1998. Paris. Il fait 37 °. LesBleus sont champions du monde. Nola a dix-huit ans et vient de perdre son père, Jacques. Sauvée de la solitude par un job d’été dans un bistrot où les hurluberlus imbibés se succèdent plus vite que les petits ballons de rouge, la jeune fille gère avec les moyens du bord le chagrin de Mira, sa mère, et sa propre colère. Contraintes d’emménager dans l’« immeuble-mutant », reflet architectural de leurs vies décrochées, les deux femmes espèrent se reconstruire. Mais, à peine un pied posé dans le nouvel appartement, Mira présente d’étranges symptômes.

 

 

  

  

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Mon humble avis :  J'ignore si ce livre est arrivé au bon moment dans ma boîte aux lettres, mais cette histoire m'a émue, même bouleversée. Alors certes, la vie ne m'a épargnée d'aucun (ou presque) des sujets développés dans ces pages:  Le deuil d'un parent parti trop jeune. Qui est trop jeune ? Tout le monde, le défunt comme ceux qui restent. Les enfants qui deviennent quelques temps  la mère de leur mère veuve, parce qu'il faut tenir, pour ne pas la perdre elle aussi... quitte à emballer leurs propres douleurs dans un coeur en carton, carton qui finit toujours par ramollir. La dépression, l'hyperacousie, les acouphènes, la fuite, la survie, la reconstruction. Alors oui, ce livre, je le connaissais par coeur avant de le lire et pourtant... Je l'ai dévoré. L'écriture est fluide, jeune mais pas dépravée, imagée et soignée sans être assommante. Pas de pathétisme entretenu, cultivé, ou arrosé. De la vérité, des émotions, une analyse clairvoyante des épreuves difficiles, le tout porté par la jeunesse de l'héroïne Nola, qui ne baisse pas les bras, même si le décès violent de son père dans une fusillade en pleine rue la transpose sans palier de l'adolescence inscouciante à l'âge adulte.

Et puis, on pourrait croire l'histoire de "l'effet Larsen" assez linéaire. Point n'en est. L'auteure la dynamise avec respect, malgré la gravité de sa matière. Elle surprend également dans le dénouement, auquel on ne s'attend pas du tout.  Celui -ci donne une part des "pourquoi". Mais il n'a pas répondu à la question que je me posais depuis mes premiers instants de lecture : ce récit est- il autobiographique ? Qu'est-ce qui justifie une telle question : la justesse des mots. Ces mots que je n'ai jamais su dire, que peu de personnes concernées parviennent à prononcer, ni même à exhumer des cendres de leur âmes. Faut il avoir vécu tout cela pour le décrire avec autant de puissance, je ne sais pas. Peut-être, sans doute. A moins que là soit le talent d'un écrivain : imaginer les situations et les mots qui les suivent, ces mots que certains cherchent en vain, mais trouvent enfin dans un livre... Qui a dit que l'art était inutile ???!!!

 

 

" Réclamer de l'amour à une âme si cassée, c'est comme faire l'aumône auprès d'un sans-abri."

 

"La maladie de Maman était un non-sens et les non-sens, rien à faire, on ne sait jamais par quel bout les prendre".

 

" Il n'y a pas de nuances de noir. Le noir, c'est noir, c'est tout. Personne ne peut affirmer que ta souffrance est plus noire que la mienne."

 

"Seulement voilà : il avait bien fallu que je me ressuscite. ... Le coeur redémarra comme il le fait toujours - qu'on soit d'accord où non."

 

" ... Et je me demandais soudain si j'aurais, moi, un jour, des enfants, s'il n'y avait pas dans la reproduction de soi une responsabilité incompatible avec ma propre histoire."

 

"J'ai l'impression d'être assise au bord d'un trottoir à regarder passer ma vie en même temps que les bagnoles...."

 

 

Ce livre est une pépite, ma première lecture de cette rentrée littéraire. Un bon présage. Lisez ce livre... en librairie fin août. Vous êtes blogueuses, ce livre part en voyage aux conditions habituelles. Il va d'abord partir chez Keisha, qui accepte de le faire voyager pour moi qui risque de devoir me mettre en retrait dans quelques temps. VOus pouvez vous inscrire ici, je transmettrais à Keisha...

Quant à moi, je remercie Maud Letthielleux de me l'avoir envoyé.

 

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 15 Juillet 2010

Roman - Babel Editeur - 108 pages - 6.18 €

 

Résumé : Rien ne prédestinait Céline Rabouillot à devenir Garde-barrière. Elle lit des livres, parle trois langues, comprend les enfants comme personne. Elle accompagne un homme âgé qui a aimé les abeilles, la bonne chère et les grands crus de Bourgogne. Mais elle est grosse, trop grosse pour les "autres" que dérangent ses manières et ses habitudes. Et la voilà - elle qui porte le poids de l'absence, le chagrin d'un enfant mort - vouée à la haine sournoise de ceux qui n'acceptent la différence sous aucune de ses magnifestations.
Dans cet récit tragique, aux pages tour à tour fiévreuse et révoltées, Françoise Lefèvre, en même temps qu'elle évoque cette cruauté par phrases impotayables, s'attache à révéler la somme de grâce et de tendresse qui fait de Céline Rabouillot un être de passion, une Marie Madeleine d'aujourd'hui

 

 

 

 

                                          Voyageur, ce livre, après un long périple depuis chez Florinette, est arrivé chez moi ! Il repart donc pour d'autres aventures.

 

 

 

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Mon humble avis : Céline est grosse, tellement qu'elle n'entre dans aucune norme. A tel point qu'elle s'est créé son propre monde, tant le vrai monde lui refuse sa place... parce qu'elle n'est pas "comme les autres". Heureusement, il a son voisin et deux enfants qui lui permette d'exprimer sa grandeur, sa force, sa beauté et tout l'amour qu'elle renferme depuis qu'elle a perdu l'enfant.

L'écriture de Françoise Lefevre est juste et empreinte d'une rare finesse. Avec elle, les phrases deviennent une vérité que vous faites vôtres, que vous soulignez, que vous notez dans un carnet. Les thèmes forts du livre, le refus des différences, la solitude, l'absence de l'autre, la perte d'un enfant, sont traité avec grâce. Alors, oui, c'est un livre que je pourrais conseiller. Pourtant, un passage malsain m'a dérangée et j'ai trouvé ce roman déprimant dans l'ensemble, depuis sa couverture, jusqu'à la fin, même si Céline, notre héroïne mal aimée, célèbre tout, même l'infiniment infime...

En fait, cette histoire est peut-être à éviter si l'on se sent trop concerné par ses sujets. Car à ce moment là, on peut avoir l'impression de lire un autoportrait, écrit par une auteure de talent certes, mais cela fait toujours aussi mal.

 

 

"C'est inouï le nombre de gens qu'il faut chasser de sa routepour qu'ils ne viennent pas piétiner les joies minuscules d'une journée."

 

"Et l'on sait que l'absence grossit dans la poitrine, fait le coeur énorme et qu'on la porte en plus de son propre poids. Elle est partout, remplit tout..."

 

" De retour à la maison elle griffonne les mots d'amour qu'elle aimerait recevoir. Elles les écrit pour elle même, c'est à dire personne."

 

" Avant toute chose, il y a le coeur gros. Ce coeur qu'il faudrait presque tenir à deux mains tant il est lourd."

 

" Elle écrase son chagrin contre la vitre. La tentation est grande d'imaginer que c'est un front qu'elle a contre le sien. Un front pour y appuyer sa peine". 

 

 

  

 

 

Les avis d'Aifelle, de Marie, de Leiloona

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 1 Juillet 2010

Roman - Editions Phébus - 283 pages - 20 €

 

 

Résumé : Son père est une ombre solitaire. sa maison bruisse de silences et les murs de pierre suintent le mystère... La narratrice grandit clans une atmosphère lourde de non-dits. Pourquoi celui qu'elle appelle le Menuisier est-il si lointain ? Pourquoi sa famille semble-t-elle perpétuellement en deuil ? Elle aimerait poser des questions. ruais on est taiseux dans le Finistère. Livrée à ses doutes et à ses intuitions., elle écoute les murmures, rassemble les bribes. Tisse patiemment une histoire. Des années lui seront nécessaires pour percer le secret de son ascendance. mesurer l'invisible fardeau dont elle a hérité. D'une plume à la fois vibrante et pudique. Marie Le Gall décrypte l'échec d'une relation père-fille et touche au coeur.

 

 

 

 

 

 

  

 

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Mon humble avis :  Un livre qui a remporté le prix du roman Breton, souvent chroniqué avec enthousiasme sur la blogosphère et enfin, une auteure présente au salon des Etonnants Voyageurs de St Malo... Donc 3 bonnes raisons de l'acheter et de le lire dans les plus brefs délais !

Ce livre est un véritable chef d'oeuvre ! L'écriture y est magnifique, maîtrisée, soutenue sans être inaccessible. Douce, envoûtante, mélancolique, intimiste. Les mots semblent choisis avec précision pour décrire les sentiments qui lient, même dans le silence, des êtres proches que tout sépare. L'humour n'est pas absent non plus, lorsque l'auteur évoque "ses encadrés" (les innombrables défuns encadrés en sépia). C'est toute une époque de la Bretagne qui se déroule sous nos yeux, la Bretagne, la vraie, celle que je connais très peu, voire pas du tout. La Bretagne des paysans du Finistère. Outre la qualité littéraire de "la peine du menuisier", l'attrait culturel de ce texte est indéniable. Enfin, c'est un livre qui touche profondément, surtout lorsqu'il évoque la "folie" de la grande soeur", la relation manquée entre un père et sa fille et surtout, ces non-dits, vicieux, qui rongent petit à petit votre vie... et vous empêche de vous épanouir.

Alors, pourquoi 3 étoiles ( et non 4 ) attribuées comme ce livre le mériterait ? Parce que j'ai ouvert ce roman comme si j'ouvrais un écrin, sûre d'y trouver un bijou. Le bijou était bien là, mais il m'a fallu une bonne centaine de pages pour le voir briller. Il était comme trop précieux pour que je puisse l'apprécier pleinement, pour que je sache comment le tenir, comment le porter sans l'abîmer... Une rivière de diamants peut être "lourde" à porter et  ne pas convenir à tout le monde...  Même s'il traite de la paysannerie, ce livre était un peu trop noble pour moi. Un livre peut-il être trop bien ??? Peut-être pas. C'est sans doute moi qui ne suis pas assez...

Alors, j'adresse toute mon admiration à Marie Le Gall. Un premier roman aussi remarquable, cela force le respect.

 

 

Les avis de Sylire, d'Aifelle, de Gambadou

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 23 Juin 2010

Roman - Editions Astour - 246 pages - 8.5 €

 

Première parution en 1850

Roman de la collection Les grands romans de Bretagne.

 

Résumé : C’est dans les parages magiques de la baie du Mont-Saint-Michel où chacun craint de périr dans les sables mouvants et où planent des fantômes vengeurs, que se déroule cet envoûtant roman moyenâgeux où se mêlent ésotérisme et traditions, vengeance et amour, crimes et châtiments…

 

 

 

 

 

 

Séquence l'avis des ados.... donc ma nièce Camélia 

 

 

 

  

   

L'humble avis de Camélia :

 

L’histoire se passe en Bretagne en 1450, alors qu’elle était encore un duché.  

Tout commence lorsque le duc François de Bretagne qui rend hommage à la sépulture de son frère dans l’abbatiale du mont Saint Michel, est accusé de fratricide par le seigneur Hugues de Maurever. Déclaration faite, celui ci profite de la surprise de l’assemblée pour s’évaporer dans les sombres recoins du Mont...

Offusqué, le duc demande à deux de ses portes bannières, de poursuivre cet « imposteur » afin de le lui ramener mort ou vif. Le premier, Aubry de Kergariou, refuse de servir le duc accusé d’un tel crime, en lui jetant ses armes. Le second, Méloir,  accepte. Ainsi, il est récompensé par le duc qui le fait chevalier...

 Pendant plusieurs nuits, Reine traverse les grèves en bravant tous ces dangers pour porter discrètement à manger à Aubry, enfermé dans les prisons du Mont St Michel puis à son Père réfugier secrètement sur l'île de Tombelène. Ainsi les habitants du petit village côtier « Saint Jean de Grèves »,  croient avoir affaire a une fée. Ils l’appellent « la fée des grèves »…

 

Un livre très bien écrit où les décors de la Bretagne et ses paysages côtiers sont bien posés. L’esprit chevaleresque et le pouvoir du duc montre bien ce qu’était ce duché avant d’être français. Les histoires d'amour et de trahison sont captivantes. Par contre, il faut "bien suivre" car les personnages sont nombreux. Mais c'est un roman historique passionnant et très instructif.

 

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Rédigé par Géraldine

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Publié le 7 Juin 2010

Nouvelles - Jordan Editions - 167 pages - 11.90 €

 

Parution en 2006

 

Résumé : Uniquement distribué dans le Nord-Pas-de-Calais et par la FNAC, ce recueil de nouvelles décline le monde de l’entreprise. Les employés sont toujours un peu serviles, et les big boss très souvent des outres un peu vides, on veut leur plaire à tout prix ; confits dans leur suffisance candide, on aime à leur jouer des tours... Un filou malin fait semblant de nous reconnaître en copain d’armée, un représentant s’abime dans la préhistoire, un directeur-adjoint reste extérieur à l’esprit cohésion d’équipe, etc.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   

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Mon humble avis : Pourtant pas friande de nouvelles, j'avoue qu'ici, je me suis régalée. Imaginez une douzaine d'huitres, dans laquelle chacun des coquillages renferme une perle, et toutes les perles réunies formant un magnifique bijou, éclatant.

 

Après quelques lectures décevantes, quel plaisir de se retrouver enfin portée par des mots et des histoires qui sonnent si juste. Dans ce recueil, il n'est pas une nouvelle moins bonne qu'une autre. Elles sont toutes aussi ironiques, cruelles, drôles et tendre aussi parfois. L'auteur nous montre ici avec maestria l'univers impitoyable de l'entreprise, où chacun est prêt à marcher sur les autres pour atteindre son but, où une carrière se fait et se défait sur un malentendu, sur une vengeance, sur un coup de chance, de malchance ou même, sur un mauvais jeu de mot.

Je suis épatée qu'un auteur puisse créer tout un univers, décors, atmosphère et personnages, aussi détaillé en si peu de pages, alors que d'autres ne racontent rien en un roman entier. A chaque fois, je suis vraiment entrée dans l'histoire, me demandant comment le héros se sortirait - ou pas- de sa situation. Et chose rare, chaque chute est compréhensible et jubilatoire. Je ne me suis jamais dit, comme c'est souvent le cas lorsque je lis des nouvelles "ah, tout ça pour ça" ou "j'ai du passer complètement à côté".

Lisez donc ce recueil. Vous rirez, vous sourirez, vous trouverez sans doute le portrait de quelques collègues croisés au cours de votre carrière, vous verrez ce qu'il faut faire et ne pas faire dans le monde de l'entreprise. Et surtout, vous vous direz :"le pire, c'est que tout cela est si vrai" tout au long d'une lecture que vous trouverez certainement délicieuse, jubilatoire, comique mais pas méchante.

 

 

Ce livre a reçu le prix littéraire 2006 "A la découverte d'un écrivain du Nord-Pas-de-Calais décerné par le Furet du Nord en partenariat avec La Voix du Nord, toute ma jeunesse !

 

Les avis de Cuné; Fattorius

  

                                                                                                          

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 26 Mai 2010

 

Roman - Livre de poche - 145 pages - 6.00 €

 

Résumé :  Le fait du prince » Un homme vole l’identité d’un inconnu. « Il y a un instant , entre la 15ème et la 16eme gorgée de champagne où tout homme est un aristocrate ».

  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Mon humble avis :Comme je suis une fidèle et une convertie au Nothombisme, je risque de ne plus être objective dans ce billet. Alors, je vais me tourner vers nos quatre amis les jurés de la Nouvelle Star et leur demander leur avis (toute imitation de personnages existants ne serait que pure coïncidence !!!) -Philippe Manoeuvre - Alain Manoukian - Lio et Marco Prince

 

 

 

                                                                                                             

 

 

 1 * : Héhé les mecs, non mais quelle déception ! Ce livre où coule tant de champagne ne vaut même pas une bouteille de champony. Amélie devait être en grève lors de l'écriture de ce roman. Car comme le souhaite Sarkozi, elle n'a fourni que le service minimun !

 

 

 

 

 

 1* : Non mais le problème, enfin moi je me souviens d'un grand peintre, il s'appelait Edgars Degas. Il disait " La peinture c'est très facile quand vous ne savez pas comment faire. Quand vous le savez, c'est très difficile" Il est là son problème à Amelie. Elle nous a pondu des supers bouquins sans savoir comment. Maintenant qu'elle est une référence, elle ne sais plus comment s'y prendre. Et puis, j'sais pas moi, mais elle aurait peut être du boire autant de bulles que ses personnages, alors peut-être là, elle nous aurait menés dans une autre dimension tridimentionnelle : une barge qui écrit une histoire de barge dans une situation barge.....

Oui, merci DD, on a compris.

 

 

 

 

 1* Amélie, tu sais que je t'adore, en plus nous partageons la même Belgitude. J'ai lu tous tes livres mais depuis quelques temps, tu me déçois à chaque fois. Et là, c'est plus possible. Je suis restée sur le quai, tu ne m'as pas du tout emmenée dans ton univers. Je n'y ai pas retrouvé tes prénoms improbables, tes mots connus que de toi et du petit Robert, ton sens de la formule. Non Amélie, c'est pas ça. Il faut faire comme moi, tu dois absolument te réveiller, te renouveler pour étonner ton publique et le conserver ! Je ne te mets qu'une étoile, car je sais que tu es capable de plus, de bien plus !

 

 

 

 

 

1*++ : Amélie, elle fait des choses très difficiles parce que très originales. Et là, cela devient dur de plaire à tout le monde. Bon là, j'avoue j'ai été déçu. Je me suis ennuyé profondément pendant les 110 premières pages. Ce n'est que dans les 30 dernières pages que j'ai retrouvé l'auteur que j'apprécie et le plaisir de lire. Mais c'était trop tard, la magie était passée. Mais comme Lio, je suis d'accord pour dire qu'elle est capable de beaucoup mieux. Mais on attend, depuis un peu trop longtemps. Faut lui foutre un peu la pression et la trouille pour qu'elle se remette vraiment au travail c'est tout. Tout le monde ne peut pas faire du Nothomb systématiquement, elle la première !

 

 

 

 

 

1*+ : Et moi dans tout ça.... " Non, mais tout a été bien dit là par mes collègues. J'ai juste un message à adresser à Amélie : j'espère que vous avez de l'humour et surtout, faites en sorte de ne plus me décevoir. ""Je ne veux pas me lasser de toi !"

 

 

 

                                                    challenge ABC

                                                                    N                                 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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