COULEUR DE PEAU : MIEL Tome 3 BD de JUNG
Publié le 20 Mai 2014
BD - Editions Sol.Quadrants - 144 pages - 17.95 €
Parution le 18 septembre 2013
Le sujet : Jung clôt ce voyage intérieur par l’évocation de ses années de jeunesse, étudiant à l’Institut Saint-Luc, amateur de jolies filles et de dessins. Il évoque aussi ce récent voyage en Corée effectué en 2011 pour le tournage de l’adaptation audiovisuelle de la série. Soulagement, sentiment d’appartenance retrouvé ou acculturation définitive ? Ses sentiments sont complexes et troublants. Et son récit toujours bourré d’humour et d’émotions.
Tentation : Les 2 premiers tomes !
Fournisseur : La bib !
Mon humble avis : J'ai trouvé ce tome un "chouillat" en deça des deux autres, mais cette BD demeure quoiqu'il en soit incontournable.
C'est à 44 ans que Jung retourne enfin sur le sol de sa naissance et de sa toute petite enfance : la Corée du Sud. Quarante ans qu'il a été adopté et qu'il a donc obtenu la nationalité Belge.
L'humour et l'autodérision sont toujours là, qui permettent de rendre distrayante une lecture sur un sujet qui n'est pas drôle du tout. Le dessin est toujours aussi dynamique, plaisant et très parlant. Chaque case dit vraiment quelque chose avec peu d'effet. Un sacré talent !
Ce tome ci est vraiment émouvant, car il s'agit d'un homme qui retrouve ses racines mais qui ne sait pas encore clairement qui il est. Coréen, Belge ? Force est de constater que des avis tranchés et parfois antinomiques émergent. En Belgique, étant donné sa couleur de peau, Jung est plus souvent pris pour un touriste asiatique que pour un belge. En Corée, il se fond physiquement dans la masse mais ne possède pas la culture locale et surtout, ne maitrise pas la langue.
Jung découvre son dossier de l'orphelinat, dossier bien maigre en réalité, les parents biologiques étant supposés morts. Il se rend aussi à une émission de télé du genre "perdu de vue", spécialisées pour les adoptés d'origine coréenne, mais aussi pour les familles séparée par la division de la Corée. Les adoptés reprochent au gouvernement Coréen des années 60/70 d'avoir favorisé ces adoptions en masse et ne ne pas s'être occupé alors des mères célibataires.
Quoiqu'il en soit, de cette BD qui montre l'envers du décors de l'adoption internationale ressortent la cicatrice douleureuse de l'abandon, mais surtout une quête identitaire très forte, les adoptés ne sachant pas trop comment se situer. Certains se sentent par exemple pleinement américains, d'autre tentent d'entretenir leur culture d'origine. Hélas, et c'est rappelé ici, un certain nombre ne trouve que le suicide comme issue à ce déracinement.
Le sujet est délicat mais il est finement traité. J'ai néanmoins regretté un aspect moins ordonné de la narration, puisque des flash-back de l'enfance ou des années de jeune adulte de Jung parsèment ce récit. Et puis le visage de Jung parait parfois très jeune.
Mais il est très touchant de remarqué que l'enfant qu'il fut le suis partout, comme une ombre qui peut aussi le précéder. En espérant que l'ombre est l'homme parviennent à poursuivre chacun leur chemin.