L'INTEGRISME N'A PAS DE FRONTIERES RELIGIEUSES.
Publié le 30 Novembre 2015
Ce blog se veut culturel, littéraire, divertissant et évite en général les sujets dramatiques dont nous abreuvent les médias.
Mais c'est aussi mon espace personnel et des fois, j'ai envie de dire, enfin de hurler, de crier, de m'indigner, me révolter !
Je ne mets jamais ou rarement ici des infos trouvées sur Facebook, considérant que chacun ou presque y a accès, mais exception aujourd'hui...
Toujours suite aux attentats du 13 novembre, où l'intégrisme religieux et la radicalisation ont fait 130 victimes et des centaines de blessés, en visant la jeunesse de notre pays et son art de vivre, mais le symbole absolu de la France ; la liberté.
L'intégrisme et la radicalisation, le danger et la haine de l'autre que cela représente ne sont pas l'apanache de l'islmanisme. Notre "bonne vieille religion catholique" n'est pas en reste. Même si sans armes de métal, mais par des mots. La radicalisation n'a pas de religion. Pour preuve, les propos outrageux, ignobles et méprisant du "Père" Benoit de Lyon, qui ont fait scandale ces derniers jours.
Extraits des différents articles de presse relégués par les réseaux sociaux :
(rue89) : Le père Hervé Benoît exerce des fonctions de prêtre à la basilique de Fourvière. Au sein du plus important symbole de Lyon lorsque la ville est qualifiée de « très catholique ». Le religieux s’est fendu d’une longue et hallucinante tribune sur le site catho très conservateur « Riposte catholique ».
Voici une partie de la tribune de ce "prêtre" :
« Tant pis pour les lecteurs sensibles »
Intitulé « Les Aigles (déplumés) de la mort aiment le diable », avec un point d’exclamation, l’édito du prêtre revient notamment sur les paroles d’une des chansons des Eagles of Death Metal, le groupe qui jouait ce soir-là au Bataclan :
« Ne me dites pas que ce ne sont que des mots. Que c’est pour rire. À force de ne rien prendre au sérieux, tout fini par devenir tragique. »
Une entrée en matière lui permettant d’écrire ensuite :
« Je vais allez plus loin. Tant pis pour les lecteurs sensibles. Regardez les photos des spectateurs quelques instants avant le drame. Ces pauvres enfants de la génération bobo, en transe extatique, « jeunes, festifs, ouverts, cosmopolites… » comme dit le “quotidien de révérence” (sic). Mais ce sont des morts-vivants. Leurs assassins, ces zombis-haschishin, sont leurs frères siamois. Mais comment ne pas le voir ? C’est tellement évident ! Même déracinement, même amnésie, même infantilisme, même inculture… »
Hervé Benoit n’a pas fini de régler ses comptes, il égratigne une presse jugée charognarde, un monde postmoderne empli de smartphones que les victimes du Bataclan ne manquaient pas, selon lui, de tenir dans leurs mains juste avant le carnage.
Sans s’en rendre compte, ce prêtre lyonnais déroule l’exact même discours que celui des djihadistes terroristes qui se voient comme les bras armés d’une prétendue exigence divine. Pour Hervé Benoit, c’est bel et bien la punition divine qui s’est abattue sur une jeunesse a minima perdue, au pire dépravée (« le drame de l’humanisme athée, qui aime le diable, la mort, la violence, et qui le dit… et qui en meurt ! »).
Le chapelain lyonnais montre volontiers à quel extrême il appartient, en poussant loin sa démonstration grotesque :
« 130 morts, c’est affreux ! Et 600 morts, c’est quoi ? C’est le chiffre des avortements en France le même jour. »
Prévoyant et méprisant déjà les réactions offusquées, Hervé Benoit gratifie enfin son texte d’un post-scriptum -qu’il voulait sans doute drôle :
« P. S. : Les formulaires de dénonciations à quelque autorité qu’on voudra sont à la disposition du public. »
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Une pétition, qui a reçu des dizaines de milliers de signatures en quelques heures, visant à destituer cet homme a circulé.
Il n'y a pas que des Imams dangereux, qu'il faut destituer. Si des jeunes un peu perdus vont chercher réconfort et conseils auprès d'un homme pareil, s'ils ne recoivent que ces mots méprisants et haineux, cela ne risque pas de leur apprendre l'amour.
(Le monde) :
Mgr Philippe Barbarin, l’archevêque de Lyon, a relevé de ses fonctions le père Hervé Benoît, qui avait comparé dans une tribune les personnes tuées au Bataclan et leurs bourreaux.
Dans un texte intitulé « Pleurez avec ceux qui pleurent », publié vendredi 27 novembre, il écrit :
« A la suite de la publication d’une tribune signée par le père Hervé Benoît, et après avoir pris le temps de le rencontrer et de l’écouter, j’ai décidé, en accord avec son évêque Mgr Armand Maillard [évêque de Bourges], de le relever de ses différentes charges pastorales dans le diocèse de Lyon.
Dans le contexte qui est le nôtre, il n’est pas acceptable que des chrétiens, à plus forte raison des prêtres, ne s’appliquent pas toujours et le plus possible à maintenir entre les hommes la paix et la concorde fondée sur la justice.
A l’issue des obsèques de Caroline Prénat, une jeune fille lyonnaise décédée au Bataclan, j’ai dit combien le texte du père Benoît était consternant et blessant. »
Il demande aussi au père Benoît, qui exerçait comme chapelain à la Basilique de Fourvière, « de se retirer immédiatement dans une abbaye pour prendre un temps de prière et de réflexion ».
Après cette sanction lyonnaise, il appartiendra au diocèse de Bourges, dont le prêtre est originaire, de décider des suites à donner, avait fait savoir une source proche du dossier jeudi soir.
« Le ton de cette tribune ne traduit pas l’attitude d’un pasteur qui rencontre, écoute, accompagne les personnes dans la souffrance, dans une attitude de miséricorde », avait déclaré cette semaine Mgr Maillard, cité dans le communiqué du cardinal Barbarin.
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Personnellement, je suis d'éducation catholique... Mais, selon la "classification" très juste d'Eric Emmanuel Schmitt, voilà plus de 20 ans que je suis devenue une agnostique indifférente puisque je ne peux prouver l'existence ou la non existence d'un Dieu quelconque. Mais depuis que j'ai "l'âge de réfléchir" par moi même, je n'ai jamais trouvé dans ma religion de naissance les valeurs qui me sont chères : la tolérance, le respect de l'autre et de ses différences. Au contraire, j'ai subi et subi encore la culpabilité si chère à la religion catholique, la menace de la punition divine etc.
Je respecte néanmoins les religions et leurs croyants, tant que c'est dans l'amour et l'ouverture d'esprit, et que ce n'est imposé à personne. La religion, la croyance, la pratique ne doit relever que d'un choix personnel.