L'AME DU MAL, de Maxime CHATTAM
Publié le 5 Février 2017
Thriller - Editions Pocket - 515 pages - 7.40 €
Parution d'origine en 2002
L'histoire : Leland Beaumont est mort il y a un an. L'inspecteur Joshua Brolin est bien placé pour le savoir, puisque c'est lui qui lui a tiré une balle dans la tête alors que le boureau de Portland s'apprêtait à faire de Juliette son énième victime.
Et pourtant, à Portland, on retrouve un corps puis un 2ème atrocement mutilé avec la signature propre à Beaumont, signature connue de lui seul et de la police.
Un serial killer peut il revenir d'outre-tombe ? Non... Mais c'est une terrible enquête pour Joshua, qui se frottera à l'âme du mal.
Tentation : Envie d'un bon thriller !
Fournisseur : Ma PAL !
Mon humble avis : Eté 2006... Je me souviens encore... l'été où je découvris Maxime Chattam et où je passais quelques nuits presque blanches tant j'étais happée par "In Tenebris", puis "Maléfices" acheté sitôt le premier achevé. J'ignorais alors que ces titres appartenaient à une trilogie, dont le premier tome est "L'âme du mal". Titre qui dors dans ma PAL depuis que j'ai ouvert ce blog, blog qui a élargi ma curiosité littéraire et m'a éloignée de certains de mes auteurs que je considérais comme fétiches et valeurs sûres.
Et comme j'ai décidé en 2017 de vraiment m'atteler à piocher dans les centaines de livres qui patientent chez moi.... me voilà à me plonger dans "L'âme du mal", toute excitée à l'avance.
Et là, patatras ! Déception, agacement quasiment à chaque page. Que se passe-t-il ? Soit je suis devenue plus avisée et plus difficile dans l'appréciation de mes lectures en 11 ans. Soit, il y a un réel "problème" dans ce thriller. Un peu des deux sans doute.
L'âme du mal est le premier roman publié de Maxime Chattam, et en fait, je pense que c'est là que le bât blesse. On sent énormément le côté débutant et la jeunesse de l'auteur, âgé alors de 25 ans. Bon, je reconnais qu'écrire une telle histoire, qui tient relativement la route, à cet âge-là est une belle promesse pour l'avenir. Mais quand on lit "L'âme du mal" on a envie d'annoter la copie par un "peu vraiment mieux faire".
515 pages.... Si l'on ôtait les constatations climatiques, météorologiques, culinaires, vestimentaires, morphologique, capillaires, routières, automobiles sans importance, et bien le roman ne contiendrait plus que 350 pages. Oh, ce serait merveilleux, car alors, on serait vraiment dans un thriller rythmé, qui tient vraiment en haleine et qui fait froid dans le dos. Mais non, toutes ses descriptions cassent le rythme, sont très répétitives et surtout, écrites dans un style proche de la mièvrerie (Ex : Le soleil tombait tranquillement au loin, tirant le voile du jour à sa suite jusqu'à ce que des étoiles se mettent à briller dans le froid limpide des cieux" !!!)
Ensuite, on ressent vraiment l'impression que l'âme du mal est le prétexte pour étaler toutes les connaissances acquises (pour la bonne cause) par Maxime Chattam en : criminologie, balistique, médecine légale, profilage, police scientifique etc. C'est presque un mode d'emploi de la police moderne de A à Z pour tout apprenti auteur qui n'aurait alors plus à se coltiner des heures de recherche, tout y est. Du coup, c'est long et inutile. Franchement, peu m'importe le fonctionnement de telle lampe ou tel logiciel etc, pourvu que la lampe éclaire et que le logiciel délivre ses réponses, et surtout, que l'enquête avance. Donc, l'on pourrait aboutir à un roman de 300 pages.
Enfin, il y a la romance entre Juliette et Joshua. Pourquoi pas ? Mais les réflexions intimes et incessantes de Juliette (suis-je amoureuse ? qu'est-ce que l'amour ? m'aime-t-il ? que suis-je pour lui ? Notre relation est-elle fondée sur une bonne base ? etc) n'ont pour moi rien à faire dans un thriller de cette trempe, puisque nous ne sommes pas dans un thriller psychologique à ambiance, mais bien dans un bouquin où les corps mutilés s'additionnent.
Tout cela, c'est sans compter les "comme par hasard" ou le comportement très improbable de certains protagonistes.
Bref, vous l'aurez compris, je n'ai pas apprécié ma lecture de "L'âme du mal", même s'il y a de l'idée dans cette histoire et qu'évidemment, une fois qu'on l'a commencée, on veut connaître la fin.