MA VIE SANS MOI, ROMAN, de Nathalie RHEIMS

Publié le 23 Août 2017

Roman - Editions Léo Scheer - 188 pages - 15.50 €

 

Parution le 23 août 2017 : Rentrée littéraire !

 

L'histoire : Et si avoir de nouvelles dents permettait de recommencer sa vie, de se débarrasser de l'encombrant et tenter de les avoir longues ces dents, histoire rayer le parquet et peut-être, un jour, recevoir le prix Goncourt ?

 

Tentation : Pitch et nom de l'auteur

Fournisseur : Gilles Paris, merci pour l'envoi !

 

 

 

 

Mon humble avis : Il y a deux ans, j'étais restée plutôt en froid avec Nathalie Rheims suite à la lecture de son roman d'alors "Place Colette". L'impudeur du récit de son initiation sexuelle d'adolescente m'avait mise très mal à l'aise.

Mais me voici réconciliée avec cette écrivaine que j'avais jusqu'à Place Colette toujours vivement appréciée. Et pourtant, Nathalie Rheims se met vraiment à nu son nouveau roman, mais à nu de l'intérieur. Ce qui pour moi change tout. A mes yeux, l'impudence physique, donc le plus souvent factuelle, ne sert pas à grand-chose. Alors que l'impudicité intime, intestine expose des sentiments, ses sensations, des questionnements, des réflexions qui, certes personnelles, sont bien souvent partagés secrètement par la multitude. En cela, une telle oeuvre peut aider le lecteur sur son chemin de vie s'il est douloureux, ou à comprendre celui des autres.

C'est le poème éponyme d'Armand Robin (1912-1961) qui a inspiré le titre de ce nouveau roman qui s'approche très fort de l'autofiction. Nathalie Rheims, la narratrice, approche les soixante ans et certaines de ses dents, la péremption. Lors de l'opération qui remplacera ces dernières par des implants et des nouvelles dents bien droites et bien blanches, Nathalie Rheims est sous une anesthésie qui lie chimie et une sorte d'hypnose. L'écrivaine se dédouble alors... Et la nouvelle Nathalie décide désormais de reprendre sa vie en main, de remonter dans le temps pour corriger les bévues, voire, orienter l'avenir de l'antan puisqu'elle en connait le futur. La grande décision est de sortir d'une certaine passivité pour désormais se battre, avoir les dents longues, être reconnue par ses pairs, avoir les dents longues quittent à rayer le parquet et un jour, décrocher enfin le prix Goncourt. Bref, recommencer, rattraper le temps perdu, devenir une autre... devenir les autres.

Bien entendu, ces pages fourmillent d'humour et d'autodérision tout en finesse et élégance. Mais pas que... La romancière se livre sans retenue sur ses angoisses de presque sexagénaire, de la vieillesse, de la dégénérescence corporelle. Mais pas que... Son rapport aux hommes, sa discrétion sociale maladive, la peur de l'abandon, ses origines sociales qui la privent sans doute d'une certaine reconnaissance du monde de l'édition. Mais pas que... la liste est longue, cette oeuvre est dense de sujets évoqués.

L'idée pluridimensionelle de ce roman est réellement originale, même si elle m'a quelques fois un peu égarée dans le temps. Mais peu importe. J'y ai retrouvé la romancière que j'aime, son écriture soignée, poétique, touchante, émouvante et souvent très proche de mon ressenti personnel. Etre ou ne pas être, rester soi tout en devenant une autre, devenir une autre malgré les bagages qui pèsent, la distance entre l'être et le paraître, ce que l'on donne à voir et ce que l'on est... Tout cela me parle profondément et ce fut un réel bonheur de lecture que de dévorer ce roman.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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A
Comme toi, j'avais un peu abandonné l'auteure. Mais après la lecture de ton billet, je me dis pourquoi pas le lire.
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A
Je n'ai jamais lu cette auteure, j'avoue qu'elle ne m'inspire pas trop, mais en te lisant, j'ai l'impression de passer à côté de quelque chose. Je feuilletterai ce livre pour voir de quelle plume il est fait.
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L
J'aime énormément Nathalie Rheims, grace à toi d'ailleurs, et j'avais pour ma part apprécié Place Colette... Donc il est dans ma liste !
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G
Ah bon ? Grâce à moi ?!!