LE MAL DES ARDENTS, de Frédéric ARIBIT

Publié le 8 Novembre 2017

Roman - Editions Belfond - 240 pages - 18 €

 

Parution le 17 août 2017 : Rentrée littéraire

 

L'histoire : Il rencontre Lou dans le métro parisien. Lou est de suite hors norme, puisqu'elle l'embrasse directement avant de quitter la rame. Il l'a recroise par hasard quelques heures plus tard pour ne plus la quitté. Il est entraîner dans le tourbillon qu'est Lou la violoncelliste peintre, qui croque la vie à pleines dents et vit l'art jusqu'au plus profond de ses entrailles. Elle l'emmène dans ses fulgurances et ses délires sans borne, proches de la folie joyeuses.

Tout parait merveilleux jusqu'au soir où Lou, prise de convulsions et de démangeaison, tombe dans le coma. Il va alors découvrir ce qu'est vraiment "le feu sacré".

 

Tentation : Le pitch

Fournisseur : Les Editions Belfond et Gilles Paris, merci pour l'envoi !

 

 

Mon humble avis : Quelle belle et surprenante qualité que la curiosité littéraire ! Comme j'ai bien fait d'être tentée par ce roman. Mais quel roman ! Fascinant, voilà le mot qui convient.

Le narrateur, prof de lettres au collège est dans le métro, ses écouteurs sur ses oreilles. Et dans son monologue intérieur, on sent bien qu'il mène une petite vie assez étriquée et qu'il est obsédé par les statistiques, le terre à terre quelque part. Dans la rame, surgit Lou, qui sans gêne aucune, saisit l'un de ses écouteurs et partage avec lui un moment musical. Quelques stations plus tard, sans un mot, elle l'embrasse et bondit hors de la rame.

Quelques heures plus tard, il la retrouve par hasard, à faire un spectacle d'équilibriste sur un pont de Paris, devant des badauds médusés. Et c'est parti pour un tourbillon rythmé par la musique de Tchaïkovsky... Même si, quand j'y repense, c'est plutôt "La foule" de Piaf qui me viendrait à l'esprit pour habiller et imager cette histoire. Même s'il n'est pas emporté par la foule mais par Lou, son énergie, son imagination débordante, sa passion pour l'art, sa folie douce au début... Merveilleuse puis inquiétante.

En fait, ce roman commence comme une comédie romantique, ce genre de coup de foudre que l'on ne voit qu'au cinéma, qu'on lit dans les livres mais qu'on ne vit jamais. Cette première partie du livre est donc agréable à lire, surtout qu'elle est servie par une plume aussi magnifique, que maîtrisée, que poétique... Même onirique parfois et souvent teintée de sensualité. Le narrateur saisit que Lou l'invite à voir, à sentir et à comprendre l'art de façon différente.

Puis viennent les convulsions, les hallucinations, les démangeaisons de Lou et sa plongée dans le coma. A l'hôpital, les médecins se trouvent d'abord désarmés devant cet étrange cas, puis le diagnostic tombe : "Le Mal des ardents", alias "Le feu sacré", alias "la peste de feu" alias la maladie de l'Ergot de Seigle. La coupable : La boulangerie de Lou, qui use sans doute, à son insu de farine contaminée.

Le narrateur se plonge alors dans une recherche insensée sur ce Mal des ardents et ce qu'il découvre est inouï ! C'est cette recherche, très aboutie, documentée et instructive, qui donne, à mes yeux, cet aspect fascinant du roman. Ce roman qui remet à jour un fléau pourtant pas vraiment éradiqué de par le monde, mais qui épargne globalement les pays industrialisés depuis les années cinquante. Où l'on découvre (en tout cas pour moi qui n'avait jamais entendu parler de cette maladie), que cet Ergot de Seigle a fait des ravages, des centaines de milliers de morts à travers les siècles et le monde, avant qu'il soit identifié et même ensuit, l'auteur explique parfaitement le pourquoi du comment !  Cet Ergot de seigle, aux effets terrifiants et dévastateurs sur l'homme, a été "racheté" par l'Eglise qui voyait en lui la vengeance du diable face aux moeurs "allégées" par exemple. Cet Ergot de seigle qui aurait expliqué bien des cas de sorcellerie s'il avait été connu. Cette maladie, appelée aussi l'ergotisme est aussi connu comme "le feu Saint Antoine"   car nombre des victimes s'améliorent en se rendant en pèlerinage auprès des reliques de saint Antoine. Etc, Etc... Je ne vais pas tout dévoiler ici, je vous laisse découvrir tout d'abord l'histoire de Lou et du narrateur, puis l'Histoire du Mal des Ardents. Passionnant je vous dis, et excellemment écrit. Bref, de la littérature de qualité, captivante et instructive !

 

7/6

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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S
Ce roman m’a chamboulée. L’histoire est à la fois magnifique, bouleversante et rythmée. De plus, elle est très bien écrite. J’ai lu ce livre d’un seul trait. Je le recommande vivement !
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A
Un roman qui m'est tombé des mains à cause du style un peu ampoulé.
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A
Hmmm ça ne me tente pas trop malgré ton enthousiasme, le début en comédie romantique, tout ça. Après, je veux bien croire que ça vaille le détour pour toute cette recherche autour de ce "mal".
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G
Comédie romantique mais tout de même bien sensuel voire érotique ;)