JALOUSE, film de David & Stéphane FOENKINOS
Publié le 10 Novembre 2017
Film de David et Stéphane Foenkinos
Avec Karine Viard, Anne Dorval, Tibault de Montalembert
Synopsis : Nathalie Pêcheux, professeure de lettres divorcée, passe quasiment du jour au lendemain de mère attentionnée à jalouse maladive. Si sa première cible est sa ravissante fille de 18 ans, Mathilde, danseuse classique, son champ d'action s'étend bientôt à ses amis, ses collègues, voire son voisinage... Entre comédie grinçante et suspense psychologique, la bascule inattendue d’une femme.
Mon humble avis : J'adore Karine Viard qui depuis des années, nous subjugue de son talent ! Et bien une fois encore, elle m'a plus que bluffée. Je ne sais pas, mais alors que je vois beaucoup de ses films, j'ai l'impression d'avoir encore découvert de nouvelles expressions dans son regard, dans son visage. Bref, il semble vraiment que son don soit infini, puisque toujours surprenant alors qu'on l'attend.
J'adore aussi David Foenkinos qui est l'un de mes auteurs favoris. Et j'apprécie aussi l'homme, rencontré à plusieurs reprises. Il me fait rire (mais pas que !), tant en écrivant qu'en étant.
Aussi, je ne pouvais que passer un bon moment dans mon fauteuil en velours devant Jalouse.
Le portrait de cette femme, mère, divorcée, prof, qui aime et déteste, qui émeut tout en étant détestable est réussi en tous points, et surtout, en délicatesse. Nous ne sommes pas dans la grosse comédie potache à un gag par minute et pourtant, l'on rit beaucoup. On rit, mais le malaise n'est jamais loin non plus. Car Jalouse est une comédie certes, mais aussi et surtout un drame. Disons que l'aspect comique allège le côté dramatique de l'histoire qui se déroule face à nous. Nathalie est jalouse comme un pou, mais ne s'en rend pas compte, et sa jalousie la rend malade. Jalouse, Nathalie n'en n'est pas moins malheureuse et finira par comprendre qu'elle est même en dépression. Jalouse car, au fond, malheureuse.
Avec un personnage pareil, évidemment, les piques, les coups-bas, les mesquineries, les méchancetés fusent presque à chaque instant. Et sous la plume des frères Foenkinos, cela donne forcément des dialogues acides, corrosifs, grinçants à souhait, délicieusement méchants et percutant. Mais les frangins n'en n'oublient pas pour autant l'émotion (sans en faire des tonnes) et la profondeur des protagonistes.
Ajoutez à cela de magnifiques scènes de danse classique pleines de grâce filmées avec tant de perfection que le temps semble s'arrêter, vous avez là un film à voir, sans aucun doute !