LA LUMIERE EST A MOI (et autres nouvelles), de Gilles PARIS
Publié le 23 Octobre 2018
Recueil de nouvelles - Editions Gallimard - 198 pages - 19 €
Parution le 11 octobre 2018 : Rentrée Littéraire
Les histoires : Anton, Eytan, Angus, Julian, Aaron, Lior, Ethel, Anna, Ruth, Ambre, Brune... Les héros romanesques de Gilles Paris ont tous en commun une part d'enfance déchue, le désir de s'échapper, happés par l'espoir d'une vie plus lumineuse. Des bords de Seine aux rivages du lac Léman, de la mer des Éoliennes à l'océan Atlantique, leurs destins intranquilles se nouent et se dénouent, à l'heure où les paysages s'incendient en fin de journée.
Tentation : Pourquoi pas ?!
Fournisseur : Gilles Paris, merci pour l'envoi
Mon humble avis : Je lis très peu de recueils de nouvelles, qui ne sont pas dans mes choix littéraires de prédilection et qui, de fait, me sortent de ma zone de confort. Et en toute logique, je les trouve très difficiles à chroniquer... Puisque chaque nouvelle peut être aussi riche qu'un roman entier ! Pas une histoire mais plusieurs, des personnages à foison... mais évidemment, un fil rouge...
L'enfance et l'adolescence au passé, au présent, au futur. Voilà ce qui lie les personnages de Gilles Paris. Une enfance souvent douloureuse, injuste, rêvée, regrettée. Avec autour, des adultes qui aident ou qui pèsent. Par leur maladie, par leur fantaisie, leur folie, leur égoïsme, leur souffrance, leur deuil, leur amour, leur jalousie, leur secret bien gardé, leur concupiscence infantile, leur incapacité à grandir. Alors, ces enfants, qui observent, subissent, apprécient ou analysent, réagissent sont obligés, sans s'en rendre compte, de grandir plus vite que prévu, et par un moyen ou un autre, décident de chercher la lumière et la trouvent.
Autour d'eux ou jamais loin, la nature, les arbres, la mer, l'océan. Et la lumière du soleil qui éclaire différemment, depuis l'aurore jusqu'au crépuscule, pour laisser place aux étoiles et à l'onirisme et aux rêves les plus fous. Et le vent, qui enlace ou qui chasse...
Gilles Paris n'a pas son pareil pour adoucir les maux de la vie par des mots et des images tendres, qui enveloppent, qui réchauffent ou émerveillent. Des mots qui caressent, des phrases qui se déversent doucement dans l'esprit du lecteur pour l'atteindre en plein coeur et l'émouvoir en finesse. L'écriture de Gilles Paris est vraiment très agréable à lire, avec ses métaphores si imagées, poétiques, onirique, enfantine, mais pas tant que ça. Des métaphores dignes de ceux qui savent regarder le monde et l'aspirer.
Au moment où je rédige ce billet, curieusement, sans que je puisse vraiment me l'expliquer, je me dis que la démarche de Gilles Paris envers ses personnages me fait penser à une célèbre chanson... L'envie, de Johnny, par Goldman...
Il leur donne l'obscurité puis la lumière
Il leur enlève ce qui est vain et secondaire
Pour qu'ils retrouvent le prix de la vie enfin
Pour qu'ils aiment leur terre il leur donne l'exil
Il leur donne la nuit pour qu'ils aiment le jour
Et leur donne le jour pour qu'ils aiment la nuit
Il leur donne la solitude pour qu'ils aiment les gens
Et les fait aimer être sains pour vaincre la maladie
Mais surtout, il leur donne l'envie
L'envie d'avoir envie
D'allumer leur vie.
4/6