CHECK-POINT, de Jean-Christophe RUFIN
Publié le 1 Décembre 2018
Roman - Editions Gallimard - 8h35 d'écoute - 24.90 €
Parution d'origine chez Gallimard en 2015
L'histoire : Maud, 21 ans, entame sa première mission humanitaire pour une ONG, en qualité de chauffeur de camion. Cette mission la conduit pas à pas vers la Bosnie, en compagnie de 4 autres bénévoles masculins. Au fil de la route, les confidences vont se faire, les tensions vont se nouer et Maud va découvrir une toute autre face de l'humanitaire
Tentation : Le pitch
Fournisseur : Bib N°3
Mon humble avis :
On peut toujours compter sur Jean-Christophe Rufin pour nous emmener ailleurs et nous inviter à voir le monde autrement... En tous cas, ici, c'est une autre vision du monde "merveilleux et bienveillant" de l'humanitaire en époque et en pays en guerre que nous montre l'auteur. Et l'on peut imaginer, étant donné son CV, qu'il connait ce dont il parle. Certes, nous sommes ici dans un roman... mais l'on peut penser que l'auteur à du croiser sur sa route des situations assez semblables.
La plume de Rufin, toujours aussi fine, fluide et agréable n'est nullement en cause dans ma dépréciation de cette audio lecture.
La version de l'humanitaire que propose ici Rufin est tout de même intéressante. Elle permet de réaliser qu'avant tout, les humanitaires sont évidemment des humains, avec des forces, des failles.... et des égos, parfois surdimensionné. On réalise aussi que les motivations pour ce genre de missions peuvent être très variées. Mais, pour ma part, j'ai vraiment découvert qu'il était très difficile de rester intimement neutre dans ces pays en guerre... La neutralité est la base de toute mission humanitaire... Et le problème surgit quand elle n'est plus là, et que certains bénévoles s'investissent dans ces missions dans un but purement militaire...
Jean-Christophe Rufin nous explique aussi comment certaines ONG perçoivent les "bénéficiaires". Il semble que pour celle-ci, les bénéficiaires n'aient pas de visages, pas d'histoires, que pas grand monde se préoccupe vraiment de leur humanité. Cette indifférence au bénéficiaire étant bien évidemment bien supérieure à la neutralité obligatoire. L'essentiel étant de trouver des bénéficiaires pour porter secours et mériter le titre d'ONG.
Bref, c'est une image assez désillusionnée que Rufin nous donne de l'humanitaire.... même si, certes, elle est certainement réelle parfois. Mais pourquoi -as en faire un roman. L'idée de départ est justifiée.
Le problème pour moi, c'est que les personnages sont finalement assez peu intéressants individuellement et même exécrables en tant que groupe (et de ce fait, difficile de s'attacher à ne serait-ce que l'un d'eux). Entre eux, tout n'est que conflit, comme si le monde en manquait. Le récit est assez linéaire et devient de plus en plus répétitif et finit par traîner en longueur, pour s'achever sur un final très /trop romanesque par rapport au reste. Donc, j'avais hâte de passer tous les check-points et de parvenir à la fin du roman... décevant donc... pour moi. Enfin, ennuyant sur la durée.