LA MULE, film de Clint EASTWOOD
Publié le 29 Janvier 2019
Film de Clint Eastwood
Avec Clint Eastwood, Bradley Copper, Laurence Fishburne
Synopsis : À plus de 80 ans, Earl Stone est aux abois. Il est non seulement fauché et seul, mais son entreprise risque d'être saisie. Il accepte alors un boulot qui – en apparence – ne lui demande que de faire le chauffeur. Sauf que, sans le savoir, il s'est engagé à être passeur de drogue pour un cartel mexicain.
Extrêmement performant, il transporte des cargaisons de plus en plus importantes. Ce qui pousse les chefs du cartel, toujours méfiants, à lui imposer un "supérieur" chargé de le surveiller. Mais ils ne sont pas les seuls à s'intéresser à lui : l'agent de la DEA Colin Bates est plus qu'intrigué par cette nouvelle "mule".
Entre la police, les hommes de main du cartel et les fantômes du passé menaçant de le rattraper, Earl est désormais lancé dans une vertigineuse course contre la montre...
Mon humble avis : 88 ans tout de même le papy Clint ! Enfin, de papy, il n'a que l'âge à vrai dire, même s'il ne joue plus non plus des rôles de cow-boy ou de super flic. N'empêche, réaliste et sans vouloir lui porter la poisse, à chacun de ses films, je me dis que c'est sans doute le dernier. Et j'ai toujours tort, tant mieux !
Dans la mule, film inspirée d'une histoire vraie, Clint Eastwood est réalisateur et interprète. La dernière fois qu'il avait porté cette double casquette, c'était il y a plus de 10 ans, pour Gran Torino. Côté casting, on retrouve (la langue pendante pour moi) Bradley Cooper et Alison Eastwood, la fille de Clint, qui joue la fille d'Earl !
Ce presque road moovie, tout en justesse, nous scotche à notre siège et nous attache profondément au personnage d'Earl qui, pourtant, a pas mal d'arguments pour ne pas provoquer toutes les sympathies du monde. Mais cet homme ruiné, vétéran, commence à réaliser qu'il n'a pas toujours bien fait les choses, notamment, envers sa famille, qu'il a trop souvent négligée. Aussi, durant les deux heures que dure le film, nous assistons à son introspection, à ses réflexions et qui sait, à sa rédemption. Enfin, nous les devinons surtout, car évidemment, Clint Eastwood nous offre un film tout en nuances. The mule, en dehors du sujet de transport de drogue est aussi et avant tout un film sur le pardon... Il est effectivement étonnant d'y constater qu'il est plus facile de pardonner un crime, un délit face à la loi, qu'un manquement à ce qui est de juste humain, à ce qui devrait être naturellement acquis.
Beaucoup d'émotions dans cette double histoire... celle d'un homme et de ses rapports familiaux et celle d'un bon polar à l'américaine mais sans déploiement de grands moyens ni de toute l'artillerie. Non, La mule est un film qui parait simple, presque banal s'il n'y avait l'âge du principal protagoniste et l'aura de son interprète. Des dialogues savoureux, en effet, le vieux Earl ne manque ni d'humour ni de sarcasme... Et aussi de grands moments de cinéma. Courts, intenses mais marquants.... Ces deux scènes où le traqueur Bradley Cooper rencontre le traqué Clint Eastwood... Qui moi, m'ont fait penser à un autre moment anthologique du cinéma américain... La scène entre deux autres géants : Al Pacino et Robert de Niro dans Heat, de Michael Mann, en 1995. C'était il y a plus de 20 ans, et je m'en souviens encore. Gageons que je me souviendrai encore dans 20 ans de ces scènes Eastwood/Cooper... Parce que les très bons films nous restent en mémoire très très longtemps et c'est cela qui est magique, avec le cinéma !