AU CHATEAU D'ARGOL, de Julien GRACQ
Publié le 18 Juin 2020
Roman - Editions Brumes de Mars - 3h55 d'écoute - 8.30 €
Parution d'origine aux éditions José Corti en 1938
L'histoire : Albert, Herminien et Heide. Albert ayant acheté le mystérieux château d’Argol, en Bretagne, il y reçoit la visite de son meilleur ami Herminien, qui arrive accompagné de la belle Heide. Entre ces trois personnages se tissent des rapports d’amour et de haine.
Tentation : Curiosité littéraire et culturelle
Fournisseur : Bib N°1
Mon humble avis : Voici une (audio)lecture très expérimentale pour moi. Ma conclusion est limpide, je n'ai pas la culture littéraire nécessaire pour apprécier un tel roman dans toutes ses nuances, ses inspirations et les styles et courants littéraires dans lesquels il s'inscrit.
Aussi, je me suis aidée de mon "ami google" pour en savoir plus et peut-être mieux comprendre et saisir ce qui fait de "Au Château" l'Argol un tel monument reconnu. Pour André Breton, "Au château d'Argol" est le premier roman surréaliste... Oui bon, j'ignore globalement à quoi cela correspond... C'est un concept littéraire et artistique français qui vise à transcender le réel à partir de l'impulsion psychique de l'imaginaire et de l'irrationnel. Pour cela, les écrivains surréalistes se basent sur l'utilisation des images pour exprimer l'émotion.
Au château d'Argol est aussi reconnu comme étant un roman gothique. Oui, il se déroule dans une atmosphère pesante et mystérieuse, dans un vieux château isolé aux allures et entourages assez terrifiant.
Quelle étrange lecture pour moi qui ne suis pas habituée à fouiller dans ces styles et époques littéraire. Je me suis tout d'abord régalée des mots, de la douceur qui en émanent, surtout dans les descriptifs des lieux, des forêts, du château, d'une rivière, de l'océan. Oui, ces mots bien assortis et assemblés m'ont caressée, bercée, comme s'ils ouvraient et décuplaient tous mes sens... Il faut préciser que cette version audio est sublimée par d'excellents bruitages (la nature, le vent, les pas dans un hall désert...) Mais, sur la longueur, cette douceur m'est devenue plus ennuyeuse, voire soporifique.
J'ai donc aimé les mots, ce qu'ils évoquaient en moi, leur son et les images que je leur associais, mais je n'ai en rien saisi leur sens profond. En fait, je suis restée en surface, et imperméable à l'histoire que je n'ai pas entendue, même si, par moments, mon imperméabilité prenait tout de même un peu l'eau, mais trop peu pour partager les émotions et le déroulement de l'histoire des 3 personnages. Je suis restée dans mes émotions des mots, mais celles d'Albert, d'Herminien et de Heid me sont demeurées complètement étrangères. Je n'ai rien partagé de leurs relations (ni l'amour ni la haine), qui pourtant mènent à un viol et un meurtre. Mais oreilles ont dû entendre la description (surréaliste) d'un viol sans s'en rendre compte. C'est tout de même fort ! En fait, j'ai l'impression d'avoir lu un roman sans histoire. Expérimentale donc cette audiolecture de ce Château d'Argol qui attendait sur mon PC depuis plusieurs années. Expérimentale mais pas concluante, même si ma culture s'en trouve légèrement élargie. Mais que vaut une culture élargie quand on ne l'a pas saisie dans son entièreté ? Je l'ignore.