L'INFIRMIERE, film de Kôji FUKADA
Publié le 15 Août 2020
Film de Kôji Fukada
Avec Mariko Tsutsui, Mikako Ichikawa, Sosuke Ikematsu
Synopsis : Ichiko est infirmière à domicile. Elle travaille au sein d'une famille qui la considère depuis toujours comme un membre à part entière. Mais lorsque la cadette de la famille disparaît, Ichiko se trouve suspectée de complicité d'enlèvement. En retraçant la chaîne des événements, un trouble grandit : est-elle coupable ? Qui est-elle vraiment ?
Mon humble avis : Ce film est survendu par sa bande annonce qui le présente comme un thriller autant haletant qu'oppressant. En fait, il faut presque une bonne heure pour qu'il devienne ce pourquoi on est allé le voir. Avant il ne se passe rien que le quotidien d'une infirmière nippone et l'une des familles chez qui elle travaille à domicile. Certes, l'une des filles de cette famille a été enlevée et retrouvée, mais là n'est pas le noyau de l'aspect thriller... Je n'en dirai pas plus pour ne pas spoiler. En fait, on est plus dans le drame psychologique que dans le thriller...
Les derniers quarts d'heure sont bien ficelés et effectivement, la tension monte alors que l'infirmière se retrouve embringuée dans un imbroglio infernal, dont il ne semble ne pas y avoir d'issue. Mais de là à être diabolique comme le disent presse et bandeau sur l'affiche, il y a un grand pas.
Le mélange de deux temporalités (flash-back et présent) et des passages oniriques très étranges accentuent encore plus la difficulté à entrer dans l'histoire.
Mais le film reste intéressant, qui montre la chute sociale d'une infirmière sans histoire, pour quelques mots (certes dérangeants mais font-ils d'elle une coupable pour autant ?) qu'elle avoue à la mauvaise personne. Est-elle naïve, il semble bien.... Car elle même met du temps à comprendre ce qui lui arrive et pourquoi. Le film montre aussi le déchaînement invasif et destructeur des médias dans les faits divers.
Déstabilisant aussi et pas très agréable, la placidité des personnages et l'opacité de leurs visages n'aident pas à s'attacher à eux, ni à les comprendre. Mais il y a sans doute là un effet culture nippone indéniable.
Pour conclure, il y a quelque chose tout de même dans ce film, mais rien qui ne le rende incontournable ou urgent.