LE JOUEUR D'ECHECS, de Stefan ZWEIG

Publié le 5 Mai 2021

Littérature, stefan zweig, le joueur d'échec, avis, chronique, blog

Nouvelle - Editions Livre de Poche - 97 pages - 3 €

Parution d'origine en 1943

L'histoire : Sur un paquebot, des hommes s'acharnent à battre le champion du monde d'échecs, le grand Czentovic... Lorsqu'apparaît un inconnu, qui remporte le défi, alors qu'il affirme ne pas avoir approché un échiquier depuis plus de vingt ans. Qui est il ? Quelle est son histoire, son secret ?

Tentation : Ma PAL

Fournisseur : Ma PAL

 

 

 

Mon humble avis : Dernière nouvelle écrite par Stefan Zweig, peu de temps avant sa mort, et donc publiée à titre posthume.

C'est la première fois que le lis Stefan Zweig en format papier, et non en livre audio... Et je suis toujours aussi fan de cette plume distinguée qui n'en fait point trop... Mais cette plume qui captive et envoûte autant par elle-même que par ce qu'elle nous dit, nous raconte, nous fait comprendre, deviner, découvrir.... Un texte qui une fois de plus, abasourdit.

C'est étonnant, car Zweig attire avant tout notre attention sur ce curieux champion du monde d'échec, sa façon d'être placide et mystérieuse, d'autant qu'il serait analphabète et non instruit. Alors on s'imagine que le secret, l'aveu et l'histoire que vont nous raconter ces pages sont les siens. Que nenni.  Le personnage principal de ce texte n'apparait qu'en court de route... Et le récit de ses longs mois passés, emprisonné en isolement total par les nazis nous laisse pantois. Des mois dans une chambre d'hôtel spartiate, sans parler à personne, sauf de temps en temps lors d'interrogatoire... Une autre forme de torture, psychologique celle-ci, utilisée par la Gestapo. Pas de contact, pas d'échange, un lit, une table, une chaise et 4 murs... Comment ne pas devenir fou dans te telles conditions ? L'inconnu racontera :  un livre d'échecs volé dans les poches d'un geôlier... Voilà ce qui l'a sauvé. Des mois et des mois à jouer aux échecs d'abord avec de la mie de pain, puis dans sa tête. On ne peut être que bouleversé par ce témoignage de survie mentale.

Zweig nous plonge ici dans ce qui fait l'humain, et ce qu'il peut devenir sans cette caractéristique : la sociabilité, la parole, l'échange... L'homme est animal grégaire.

Zweig tente aussi de percer le mystère de la réussite aux échecs, l'activité mentale des joueurs,  c'est fascinant, et cela ne manque pas de suspens. Zweig nous donne à observer l'espèce de monomanie qui habite ces deux joueurs, pourtant si opposés l'un de l'autre... L'un est placide... l'autre est dans le passionnel... Et le passionnel n'est jamais sans risque d'excès d'addiction, avec les transformations que cela suppose...

A lire ou à relire évidemment.

Mon édition Livre de Poche, qui date d'il y a déjà quelques années, comporte une pré et une postface très intéressante. Cette dernière est en fait une biographie de Stefan Zweig, grâce à laquelle j'ai pu apprendre pas mal de chose sur cet auteur Européen avant l'heure.

 

 

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature d'ailleurs

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A
J'aime beaucoup ce roman.
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S
Un auteur que j'aime vraiment beaucoup.<br /> Je l'ai lu en version papier avant de le lire en audio et j'ai apprécié les deux.
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K
A relire alors ! J'adore cet auteur !
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A
Je dois relire Zweig, merci pour la piqûre de rappel.
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K
Lu, et du même avis. Tu vois, les classiques comme cela, on en redemande!
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B
Ah oui ! relire Zweig, quelle bonne idée.
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A
Tiens, j'ai un doute si je l'ai lu ou non celui-là. En tout cas, Zweig, oui, grosse valeur sûre.
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P
Je n'ai pas du tout adhéré à ce récit comme quoi les gouts des uns et des autres...
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E
c'est le premier livre de Stefan Zweig que j'ai lu et j'en suis tombée "raide dingue" <br /> belle écriture, texte original... <br /> il a très bien su parler des "monomanie" dans son œuvre" sans jamais employer le terme...
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L
Un livre que j’ai beaucoup aimé.
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