UN DIMANCHE A FES (MAROC) : LES TANNEURS

Publié le 19 Novembre 2023

Et voilà, je vous emmène au Maroc, à Fès plus précisément, lieu de mon dernier voyage, quelques jours fin septembre, avec 4 des mes anciennes collègues Nouvelles Frontières, pour y retrouver notre ex cheffe, qui vit là-bas depuis 10 ans. Donc un programme entre retrouvailles et visites, avec une guide de premier choix !

Capitale spirituelle du Maroc, Fès fut fondée au VIIIème siècle et compte aujourd'hui plus d'un million d'habitants (entre la vieille ville- la médina-, et la ville nouvelle). La médina comporte plus de 900 rues et ruelles, certaines tellement étroites que s'y croiser est difficile ! Au milieu de ce dédale, se trouve les tanneries de Fès. Maroc... Maroquinerie... vous faites le lien... C'est donc une visite incontournable pour l'une des spécialités de ce pays. 

 

Nous avons donc visité la Tannerie de Chouara, vielle de 1000 ans ! A l'entrée, une femme vous propose une branche de menthe, à mettre sous votre nez, tant l'odeur y est insupportable pour les non habitués. D'ailleurs, on ne reste près que peu de temps, et dès que les nausées s'annoncent chez l'une d'entre nous, nous quittons le lieu... pour aboutir dans la boutique de cuir... le trajet est fait pour que vous n'y échappiez pas !

Les tanneries de Fès se composent de nombreux vases en pierre remplis avec une vaste gamme de teintures et de liquides divers répandus comme une grande palette d’aquarelles. Des dizaines d’hommes, dont beaucoup sont debout jusqu’à la taille dans les colorants, travaillent sous le soleil brûlant. Les tanneries traitent les peaux de vaches, de moutons, de chèvres et de chameaux, les transformant en articles en cuir de haute qualité tels que des sacs, manteaux, chaussures et souliers. Tout cela est réalisé à la main, sans nécessiter l’utilisation de machines modernes, et le processus n’a que très peu changé depuis l’époque médiévale (Site Génération voyage)

A la tannerie de Chouara, les peaux sont tout d’abord trempées dans un mélange d’urine de vache, de chaux vive, d’eau et de sel. Ce mélange caustique contribue à décomposer la résistance du cuir, détacher l’excès de graisse et de chair, et des poils qui sont restés dessus. Les peaux y sont trempées pendant deux à trois jours, après quoi les tanneurs suppriment à la main les excès de poils et de graisse en vue de préparer les cuirs pour la teinture (Site Génération voyage)

Les peaux sont ensuite trempées dans un autre ensemble de cuves contenant un mélange d’eau et d’excréments de pigeons. L’excrément de pigeon contient de l’ammoniaque qui agit comme agent adoucissant qui permet aux cuirs de devenir malléables afin qu’ils puissent absorber le colorant. Le tanneur utilise ses pieds nus pour malaxer les peaux jusqu’à trois heures durant pour obtenir la souplesse souhaitée. Voilà pourquoi à Fès les Pigeons bisets sont très nombreux, et même élevages.

Les peaux sont ensuite placées dans des fosses de teinture contenant des colorants végétaux naturels, tels que la fleur de pavot (rouge), l’indigo (bleu), le henné (orange), le bois de cèdre (brun), la menthe (vert), et le safran (jaune). D’autres matériaux utilisés pour la teinture comportent de la poudre de grenade, qui est frottée sur les peaux pour les rendre plus lâches, et de l’huile d’olive, qui les rendra brillantes.

Une fois que le cuir est teint, il est mis à sécher au soleil. Le cuir fini est ensuite vendu à d’autres artisans qui fabriquent les célèbres chaussons marocains, connues sous le nom de babouches, ainsi que des portefeuilles, des sacs à main et autres accessoires en cuir. Beaucoup de ces produits se frayent un chemin dans les marchés européens (https://generationvoyage.fr/tanneries-traditionnelles-fes-maroc)

Au niveau de la ville de Fès le chiffre d'affaires du secteur du cuir s'est élevé à plus de 1,2 MMDH, soit 40% du chiffre d'affaires total du secteur de l'artisanat dans cette ville, qui s'élevait à 3 MMDH. Le secteur du cuir à Fès emploie plus de 15 000 artisans traditionnels, soit 41% travaillant à Fès.

Ces chiffres, datant de 2018, reflètent une belle réalité d’un secteur en pleine expansion, cependant et malgré son importance, le secteur du cuir souffrait déjà, bien avant l’avènement de la pandémie. En effet, un certain nombre de problèmes, tant au niveau de l’approvisionnement en cuir brut et en matière de tannage végétal que de la commercialisation des produits en cuir, aussi bien au niveau national qu’international, en plus de la faible participation des jeunes aux effectifs de la filière cuir dans les établissements de formation professionnelle, entravaient la bonne marche du secteur, ce qui menace sérieusement la pérennité de l’artisanat de cette filière. (lavieeco.com)

Vers l'an 1325, il existait environ 80 "maisons de bronzage"... il n'en reste que 3 aujourd'hui.

 

 

 

Copy right des photos Géraldine BUSSON.

Toutes les photos sont miennes et interdite de reproduction et de tout usage sans mon accord.

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Voyages en Afrique

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M
J'aimerai beaucoup y aller un jour...bon je pense que les conditions de travail ne sont pas au top entre les odeurs, la chaleur et les produits chimiques utilisés mais bon ce sont des images connues et un endroit incontournable...Merci pour ce partage
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P
Ils sont bien courageux de travailler là-dedans ! <br /> Je connais parce que mon fils y est allé et il m'a parlé de l'odeur insoutenable ! <br /> Je ne suis jamais allé au Maroc et je ne pense pas que j'irai un jour.
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K
Cela me rappelle un voyage. Bon, ne pensons pas trop aux conditions de travail?
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L
Encore un beau reportage merci
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