MEDECINE DOUCE, de Nicolas REY

Publié le 3 Avril 2024

Roman - Editions Au diable Vauvert - 288 pages - 20 €

Parution le 14 mars 2024

L'histoire : A 50 ans, Martin Flaubert mène une vie plutôt morne, entre sa petite famille bien comme il faut et son cabinet de médecine généraliste. Désabusé, il mène celui-ci de façon très particulière : A la tête du client, enfin du patient ! Son seul rayon de soleil : sa fille Chloé, son amour, sa confidente.

Jusqu'au jour ou débarque en consultation une femme extraordinaire, PDG d'une multinationale : Aurore. Aurore qui sera le disjoncteur d'une crise la cinquantaine terrassante !

 

 

 

Tentation : Le pitch

Fournisseur : Gilles Paris, merci pour l'envoi (SP)

Mon humble avis : Et bien je peux vous dire qu'après deux lectures stylistiquement difficiles et décevantes, cette Médecine douce m'a fait un bien fou ! Pas de prise de tête, un style fluide qui coulait si naturellement dans mes neurones... Une lecture pour le plaisir de lire, de se changer les idées, de vivre une autre histoire, et de se demander comment le personnage principal va bien pouvoir se sortir de ses faux pas, pour ne pas parler de dérives. Bref, j'ai dévoré Médecine douce.

La médecine douce de Martin Flaubert est très particulière... Elle se fait à la tête du patient, se passe très souvent de molécule chimique pour privilégier les mots, la logique, l'efficacité... le plus souvent sans s'inquiéter de la correction ni des limites des bornes à ne pas dépasser. Déontologie ? Quésaco ?!! Les comptes rendus de ses consultations sont franchement drôles. Ironiques à fond les ballons, à prendre au 2ème degré. Mais ils disent tant, en même temps, des maux de notre société contemporaine. Ah les réponses qu'il donne à la mère qui soupçonne sont fils d'être HPI !!! Immoralement savoureuses... Comme l'ensemble du roman d'ailleurs.

Mais ne pas se fier aux apparences faussement simples. Car à travers Médecine douce et cette histoire satirique, Nicolas Rey aborde des sujets bien plus sérieux. Le mensonge en est le principal. Le gros comme le petit mensonge. Et le pire, celui de l'habitude, de l'entendu, juste pour respecter un contrat de mariage : le faire semblant. Ensuite, viendront bien d'autres d'artifices pour se faciliter la vie, pour se l'embellir, ou pour conserver ce que l'on a durement acquis : l'amour. Ensuite apparaît le mensonge face à soi-même et avec soi-même... Lorsque l'on pense que l'on est de taille, ou que l'on réalise qu'on n'est pas de taille, et que l'on use de substitution pour se maintenir à flots. C'est là qu'advient le deuxième grand sujet de ce livre : l'addiction... L'addiction à l'Amour, à l'amour, et aux substances chimiques illicites (ici la Coke). La dépendance qui nous met à genoux devant notre dictateur, qui nous fait faire et dire n'importe quoi, et surtout nous mentir à soi-même et aux autres lorsque l'on soutient que l'on n'est pas dépendant, que l'on maîtrise parfaitement l'affaire.

La somme de ces mensonges aboutira évidemment à de grandes révélations, et la patatras ! Mais ceci, ce n'est qu'à la fin après 250 pages de folie sans temps mort, de rires sincères ou jaunes, de moment où l'on retient son souffle en se disant : Non, Nicolas Rey ne va tout de même pas oser cela... Et non, ouf il n'ose pas.

Vient en fin le dernier sujet notable de ce roman, l'écriture comme rédemption et surtout la censure sociale et éditorialiste qui se répand pour ne pas être taxé de racisme, de misogynie, d'islamophobie etc...

Médecine douce, une comédie acide et efficace, qui en dit long sur notre époque et la nature humaine, avec un personnage finalement bien attachant, malgré ses erreurs, ses galères, ses écarts, son acharnement à être à la hauteur de l'Amour. A ne pas bouder !

 

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Rédigé par Géraldine

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V
pourquoi pas, d'autant que je n'ai toujours pas lu cet auteur...
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F
Oui, la lecture peut agir comme une médecine douce parfois, enfin, quand on tombe sur une bonne pioche, ce qui est visiblement le cas pour toi ici.:)
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G
Une lecture pour le plaisir de lire, quel bonheur
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P
Je ne connais pas du tout, mais tu me tentes. Un jour peut-être...si ma PAL se décide à diminuer...
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M
J'ai entendu parler de son livre "mémoire courte" mais je n'ai jamais rien lu de lui...à voir donc celui-ci a l'air distrayant alors pourquoi pas...
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J
ah oui, j'ai vu passer récemment un de ses livres sur un autre blog (lequel ?) mais je n'étais pas tentée
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A
J'ai assisté à un spectacle de l'auteur une fois ; il disait un texte très autobiographique et je n'ai pas trop aimé ce qu'il racontait, ni le ton, ni l'histoire. Je ne suis pas tentée par ses romans. Pourtant je l'aimais bien quand il passait sur France-Inter.
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S
Tiens, c'est le 2e roman de Nicolas Rey dont j'entends parler à quelques jours d'intervalle. Il faudra peut-être que je me penche sur sa plume acide.
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