L'IMPOSSIBLE RETOUR, d'Amélie NOTHOMB
Publié le 2 Septembre 2024
Roman - Editions Albin Michel -162 pages - 18.90 €
Parution le 21 août 2024 : Rentrée littéraire
Mon pitch : En 2021, Pep, grande amie d'Amélie remporte le Prix Nicéphore Niépce et gagne deux billets Air France au choix. Ce sera, quand le Covid le permettra, le Japon et comme accompagnante, notre romancière. Amélie sera sa guide... Départ en mai 2023... Et Pep précise : durant ce voyage, toute nostalgie sera prescrite ! Privée de l'expression de sa nostalgie par sa compagne de voyage, Amélie Nothomb la couche sur le papier, dans ce voyage à rebours.
Tentation : A-t-on encore besoin de la préciser ?!
Fournisseur : Ma CB
Mon humble avis : " Nous sommes appelés, je crois, à peupler de plus en plus le monde, nous qui avons perdu un lieu aimé, à quelque titre que ce soit, et qui avons tenté de le retrouver, pour découvrir l'impossibilité du retour"...
Ainsi s'achève le 32ème roman publié de ma chère Amélie Nothomb. Les livres sont des lieux aussi... Puisque l'on dit "dans ce livre", "je suis en pleine lecture de..."... Et hélas, je constate depuis quelques années que les romans nothombiens pourraient devenir mon impossible retour. Ils me désarçonnent parce que j'en attends tant, mais ne me surprennent plus, ne m'ébahissent plus de leurs trouvailles et de leur fantaisie, ne semblent plus être écrits spécialement pour moi, et cette sensation je la recherche. Pourtant, je l'ai sacrément atteint le "Satori", cette espèce de sensation durable d'éveil (littéraire), avec La Cosmétique de l'ennemie, Mercure, Les prénoms Epicènes, Les aérostats, Barbe bleue. Mais ces dernières années, le retour à cette transe jubilatoire et extatique de lecture me semble impossible, et pourtant, comme un rituel, je poursuis, je persiste et signe à chaque fin de période estivale. J'y retourne.
J'aime quand on me raconte une histoire, avec des personnages créés plus ou moins de toute pièce etc. Ici, nous sommes de nouveau dans de l'autobiographie nippone d'Amélie Nothomb... Et pour moi, la redondance aussi bien dans l'oeuvre générale que dans ce roman commence à se faire sentir. Que de fois il y est question de ses ouvrages précédents ! Et de faits que fidèle lectrice depuis toujours, je commence à connaître par coeur. C'est un récit de voyage, d'un recueil d'émotions et de déambulations, qui ne manque pas d'anecdotes personnelles ou d'informations sur les us et coutumes du pays du soleil levant. Mais au bout de quelques pages, j'ai trouvé quelque chose de changé dans la plume que je chérie tant... Un style plat, presque lourd, exempt d'idiomes étonnants, et très très narratif... nous entrons... nous pénétrons... nous marchons... ensuite, nous nous rendons, ensuite, nous commandons, ensuite...
Il est question de départ, de souvenir, de mémoire, d'oubli, de prime enfance, de retour, de racine, d'exil. Bien sûr, qui voyage, qui déménage, qui a connu un départ déchirant d'un lieu aimé et un retour autant attendu que redouté se retrouvera au fil des pages. Personnellement, j'ai deux lieux à l'impossible retour... Wissant dans le Pas de Calais, lieu de mes vacances d'enfance et de jeunesse. Et la Guadeloupe où je vécus deux ans, avant d'en repartir, d'y retourner, d'en revenir... Des lieux qu'on aime profondément mais où l'on ne peut plus vivre.
La lecture de l'impossible retour n'est ni désagréable ni transcendantale. Ce "roman" ne me semble pas très inspiré en fait. J'espère que 2025 sera un meilleur cru, et un vrai roman loin du japon, débordant de fantaisie, de folie, de bonnes réparties, bref, ce que je n'ai pas trouvé ici, et j'en suis désolée. J'aurais aimé écrire un billet dithyrambique !