NE VOIS-TU PAS QUE JE BRÛLE, de Nathalie RHEIMS

Publié le 4 Septembre 2024

Roman - Editions Léo Scheer - 176 pages - 19 €

Parution le 4 septembre 2024 : Rentrée littéraire

4ème de couv' : De livre en livre, Nathalie Rheims n’a cessé d’explorer les limites de la vérité et de l’illusion dans la littérature, levant chaque fois, par petites touches, un pan du voile qui recouvre son existence. Il a été question de son frère, de son père, de sa mère, de ses premières amours, de l’homme qui a partagé sa vie de femme, mais il est un secret qu’elle a toujours gardé profondément enfoui sous les mots. Un secret qui est au cœur de son œuvre, l’axe caché autour duquel tous ses romans se sont construits. Après vingt ans d’écriture ininterrompue, elle a décidé de nous le révéler.

 

 

Tentation : Autrice que j'apprécie

Fournisseur : Gilles Paris, merci pour l'envoi (SP)

Mon humble avis : C'est aujourd'hui que parait le vingt-quatrième roman de Nathalie Rheims, roman que j'ai lu cet été, ma huitième lecture d'une plume que j'aime beaucoup.

Nathalie Rheims creuse de nouveau dans sa lignée familiale par le biais de cette autofiction : une véritable quête identitaire et filiale... Maurice, son père est un célèbre académicien, aimant à sa façon mais très distant et très sollicité, elle doit prendre rendez-vous auprès de sa secrétaire pour le voir. Sa mère est toujours fantasque et indifférente au sort de sa fille, qui se contente d'être obéissante et de ne pas faire de vague... Elle paie des séances de psychanalyse à sa fille... Ces séances  occupent une grande partie de ce texte... Face à la jeune Nathalie admirative, le psy... Serge... Une relation étrange, Serge exige qu'elle soit exclusive... Et la question vient... Qui est le véritable père de Nathalie Rheims... La mère avoue avoir eu une liaison avec Serge dans les 9 mois qui ont précédé la naissance de sa fille...

Nathalie va donc de l'un à l'autre, de sa mère, à Serge en passant par Maurice. Intuitive, elle observe, guette un geste, une attitude qui ferait une ressemblance et qui dirait la filiation. Elle s'interroge, elle questionne, mais les adultes bottent en touche. La mère dit même, à quelques mots près ; "Quelle importance"... L'énigme restera à jamais. L'autrice cherchait elle vraiment la certitude de la filiation, ou l'amour inconditionnel d'un père, qui qu'il soit ?

J'ai été très mal à l'aise de (re)découvrir cet environnement familial que je juge très bancal et si peu affectueux, comme j'ai trouvé la relation entre Nathalie et le psychiatre très malsaine... C'était aussi l'époque aussi des discordes entre les grands courants de la psychanalyse etc...  Mais comment une enfant, puis une jeune fille peut-elle grandir et s'épanouir, se forger un équilibre avec des parents si peu présents, qui préfèrent s'occuper des enfants des autres plutôt que de leur propre progéniture.

L'écriture de Nathalie Rheims est toujours aussi belle, soignée, agréable à lire, sans se noyer dans des effets présomptueux et inutiles. Elle va droit au but pour atteindre le plus profond de l'intime. Ce texte est évidemment très touchant, et atterrant pour qui a grandi dans une famille équilibrée. Pour être honnête, je l'ai trouvé par moment répétitif, comme si l'on tournait un peu en rond. Sans doute est-ce parce que je suis de moins en moins friande de ce type de récit autobiographique, préférant de loin l'imagination et la créativité pures aux souvenirs familiaux exhumés. Mais cela ne retire rien à la qualité de cet ouvrage, que l'ai lu de deux traites, chez moi puis sur la plage... Ne vois tu pas que je brûle pourrait être le dernier roman de Nathalie Rheims... puisqu'avec cette révélation, elle le dit elle-même, elle a bouclé la boucle.

 

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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S
Je ne suis pas totalement hermétique à l'autofiction mais il faut qu'elle me touche, et là l'idée farfelue de faire suivre sa fille par celui qui est peut-être, ou pas, son père, ou plutôt l'aberration pour un psy d'analyser celle qui est peut-être sa fille, c'est trop pour moi.
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F
Toujours pas lu cette autrice mais je suis quasi sûre que je n'y trouverai pas mon compte dans ses livres... Et l'autofiction, c'est quasi rédhibitoire pour moi.
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P
Elle a écrit 24 bouquins et je ne la connais pas ! Comme quoi, pas facile de se faire connaitre et j'ai encore beaucoup d'auteurs à découvrir !
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V
Je n'ai jamais eu envie de la lire et je rejoins assez Je lis je blogue dans son commentaire...
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J
Je ne suis pas du tout amatrice d'autofiction. Il y a une sorte d'exhibition qui me met mal à l'aise et qui me semble loin du processus créatif. Je trouve qu'il y a un véritable intérêt quand l'histoire personnelle se fond dans la grande histoire, par exemple.
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L
je ne suis pas très à l'aise avec ce genre d'introspection mais je vois que tu soulignes la qualité du style. C'est un vrai plus pour moi.
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