MEMOIRE DE FILLE, d'Annie ERNAUX

Publié le 17 Mars 2025

Roman - Editions Ecoutez lire - 3h38 d'écoute - 14.99 €

Parution d'origine chez Gallimard en 2016

Mon pitch : L'année 1958 d'Annie, et les deux autres qui ont suivi, car qui en ont découlé...

1958, c'est les 18 ans, le bac, la première colo en tant que monitrice, et la première nuit avec un homme... Les premiers pas en dehors du milieu familial...

 

Tentation : Poursuivre ma découverte d'Annie Ernaux

Fournisseur : La bib de St Lunaire

 

Mon humble avis : J'aime définitivement l'écriture d'Annie Ernaux, sa précision, le choix des mots, la netteté sans fioritures inutiles.

Dans Mémoire de fille, Annie Ernaux dit : "il existe deux genres de littérature. La littérature qui représente, et la littérature qui cherche".

Je dirai qu'il en existe une troisième... La littérature miroir... Celle dans laquelle on peut se regarder, se retrouver, se souvenir, se comprendre, revivre des instants de notre vie à travers les mots de l'écrivaine... Même si le miroir peut-être un peu déformant. Car Annie Ernaux narre ici son émancipation progressive, familiale et sociale, en tant que jeune fille bachelière. Les événements qu'elle partage ici, les émotions, les doutes, les découvertes, les hontes, les fausses joies, les solitudes dans les multitudes, la confusion des sentiments ou la méprise dans l'interprétation de ceux des autres, nous les avons tous vécus, quel que soit notre sexe. Pour certains d'entre nous, ce fut plus tôt ou plus tard dans notre vie. Et suivant notre année de naissance, ce fut aussi plus tôt ou plus tard dans l'Histoire, dans le contexte social ou politique. 

Mais en écoutant ces mots, on ne peut que se demander : "Et moi, comment ai-je vécu ou survécu à tout cela ? Que suis-je devenue de tout cela... Ce texte invite à l'introspection, à la réminiscence de nos propres souvenirs. Et j'aime cela.

Par contre, je me serais passée de la crudité de certains passages, qui, même si elle dénote du ressenti ou l'intention des protagonistes.  Le dernier tiers m'a un peu égarée car moins intéressant à mes yeux. La narration devient plus une succession de faits moins approfondis. Sans doute est-ce aussi à la manière qu'a Annie Ernaux de ne désigner personnes et lieux que par l'initiale... Personnellement, cela m'empêche de mémoriser clairement de qui il est question et de me rappeler de l'intervention précédente de R ou de S etc.

Que le titre ne vous trompe pas... Ce livre s'adresse à tous, hommes ou femmes.

Quant à moi, malgré quelques bémols, je poursuivrai ma découverte de la foisonnante oeuvre d'Annie Ernaux, pas à pas, lecture après lecture.

 

 

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française, #Livres audio, lectures audio

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S
J'ai beaucoup aimé comme tous les livres de l'autrice. Je ne me souviens pas d'avoir moins aimé la fin.
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G
J'ai du mal à entrer dans les livres de cette autrice. Son écriture ne m'émeut pas. Tant pis !
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L
j'aime beaucoup son écriture moi aussi.
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A
Annie Ernaux a quelques années de plus que moi, ce qui avant 68 ne changeait pas grand chose à l'état de la société. Cette lecture là m'a pas mal percutée tellement j'ai retrouvé l'ambiance plombante et verrouillée de l'époque, surtout pour les filles bien entendu. Et je connais bien sa région et sa mentalité. Je n'aime pas tout chez Annie Ernaux, mais la plupart du temps, ce qu'elle dit est très juste.
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F
Toujours pas lu Annie Ernaux (si si c'est possible), un jour, un jour ! En tout cas, j'ai l'impression que de ton côté, lecture et blog reprennent leur cours, ça fait plaisir à voir !
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P
Je ne lis pas cette auteure. J'ai lu des avis qui sont sujet à controverse sur elle. <br /> Comme j'ai assez à lire, pour l'instant, je ne m'attarde pas sur son cas.
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K
Je l'ai peu lue, douchée par son bouquin dans un centre commercial. Mais j'y pense (un jour?)
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A
Un très bon souvenir de lecture.
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A
Ce n’est pas mon préféré mais j'avais été touchée par celui-ci. J'avais eu l'impression que son ton haché était dû à ce qu'elle racontait, la difficulté de dire.
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S
J'aime son écriture et ce récit de son vécu personnel mais si universel en réalité. J'imagine qu'il est particulièrement difficile de se repérer en audiolecture avec les initiales, ça ne m'a pas gênée a l'écrit en tous cas.
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M
Je ne l'ai pas encore relu celui-ci mais je le ferai un jour, en tous les cas moi aussi j'aime son écriture, et ses mots qui nous touchent...Merci pour ta chronique, j'espère que tu vas mieux
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