LE JARDIN SUR LA MER, de Mercè RODOREDA

Publié le 3 Mai 2025

Roman - Editions Zulma - 260 pages - 21.50 €

Parution Zulma en janvier 2025  (d'origine 1967)

Mon pitch : Au bord de la mer en Catalogne... Un jardinier travaille pour les propriétaires d'une riche demeure qui se succèdent. Le jardin donne sur la mer. Il se souvient de six étés et d'un hiver particuliers... Monsieur et Madame arrivaient, accompagnés d'amis à la St Jean et repartaient fin septembre. 

Est apparu Mr Bellom, qui fortune faite en Amérique, achète le terrain adjacent pour y construire une villa telle que ses moyens le permettent. Une fois celle-ci bâtie, il l'investit avec sa fille et le mari de cette dernière... Et, sous-jacente, la menace d'un passé enfoui fait son oeuvre jusqu'au drame.

 

Tentation : Envie de sortir des sentiers battus

Fournisseur : La bib de St Lunaire

 

 

Mon humble avis : Ce titre et cette couverture ont eu un effet hypnotique sur moi, aussi empruntai-je ce livre comme dans un geste d'urgence. Il a doublé tous mes autres projets de lecture.

Voici donc un roman catalan qui convenait parfaitement à mon envie de lire plus de littérature étrangère. Informations prises, Mercè Rodoreda (1908 - 1983) , que je ne connaissais pas du tout, est la romancière catalane la plus importante et la plus traduite dans le monde. Voilà que je m'attaquais donc à un classique catalan !

Bon, et bien cette incursion hors des sentiers battus n'est pas très concluante pour moi : rencontre ratée, je me suis ennuyée, malgré quelques passages plus savoureux.

A part quelques excursions dans le village voisin et une à Barcelone, tout se déroule dans le jardin, dans la maisonnée du jardinier, sur la plage, ou plutôt sur le mirador qui la surplombe. On côtoie de loin les propriétaires et leur poignée d'amis... Ou plutôt, comme ce jardinier témoin, on les observe dans leur oisiveté, dans leurs caprices de riches et leurs "petites histoires". Celles-ci font l'objet de cancans de la part des cuisinières, des femmes de chambre et du palefrenier qui participent d'un peu plus près à cette histoire par leurs observations, leurs oreilles qui trainent, et qui tentent de déposer tout cela auprès du jardinier, dans l'espoir d'en apprendre un peu plus sur ces qu'en dira-t-on.

Le ton est à la mélancolie, à la langueur, à l'indolence, à la distance... Comme le jardinier, on observe de loin... Donc je ne suis pas rentrée dans ce roman. Un drame advient qui semble en être à peine un. Aucune affection ou empathie pour les personnages pour cause de distance narrative et pour ces derniers, ce drame semble vite mis sous le tapis. Bref, il n'est pas développé, ni sur la longueur, ni sur l'instant. Et nous, nous assistons à ces bourgeons de conversations qui, toujours interrompus ou alors qui semblent vides de sens, tant tout est dans les non-dits.

Quant à l'écriture, je n'y ai rien trouvé d'exceptionnel. On reste dans le factuel et dans le style d'un jardinier. Certes, il y a un peu de poésie, mais tellement trop de verbes auxiliaires pour me plaire, pour que je le savoure. Je n'ai pas su me figurer ce fameux jardin où pourtant il devait faire si bon vivre, ni ses fragrances. Seuls m'ont un peu touchée les parents d'Eugeni, encore que leurs apparitions dans le texte et les dialogues qui en émanent, partant dans tous les sens (certes, à raison), soient longs et peu agréables à lire.

Bref, je pense que le fait de rester autant à distance des personnages, de ne pas avoir accès à leur intériorité réelle, a mené à me désintéresser de cette histoire, à m'y ennuyer, à la trouver fort longue pour si peu de pages. Comme une sensation de superficialité. Le texte en dit sans doute beaucoup plus, mais que je ne l'ai pas perçu. Mais pas de regret pour autant, j'ai, avec ce Jardin sur la mer, élargi mes horizons littéraires.

 

L'avis d'Alexlesmots et les avis plutôt bien positifs de Babelio 

Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature d'ailleurs

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A
J'ai craqué pour l'autrice catalane et la couverture. Je le garde pour une série de livres avec le mot "jardin" dans le titre. Ca me fera mes sorties de PAL en 2026, je pense.
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F
"Le ton est à la mélancolie, à la langueur, à l'indolence, à la distance..." Hmm clairement pas ma tasse de thé non plus. J'avais un peu tourné autour ce roman à sa parution. Ravie de ne pas avoir craqué !
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A
Il m'attend dans ma PAL Je verrai bien ..
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G
Dommage, j'aime bien en général cette maison d'édition
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T
Je trouve que pour quelqu’un qui n’a pas trop apprécié tu étayes bien ton propos. J’admire. Je passerais mon chemin…
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S
Moui, pas très tentée. Les conversations fragmentaires associée au côté contemplatif risquent de me lasser moi aussi
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A
Ha mince ! je m'apprêtais à noter avec enthousiasme à la lecture du pitch ! Tant pis pour la littérature catalane et ses classiques ...
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A
J'ai malheureusement beaucoup de déceptions avec cette maison d'édition alors que les livres sont si jolis.
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J
J'aimerais bien lire un peu plus d'auteurs espagnols mais je crois que je vais chercher un autre livre. Ton avis n'est pas assez positif pour que je sois tentée par ce roman.
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