G 229, de Jean Philippe BLONDEL
Publié le 27 Mai 2011
Roman - Edition Buchet Chastel - 240 pages -14.50 €
Parution en janvier 2011
L'histoire : L'auteur est écrivain mais surtout professeur d'Anglais. Depuis plus de 20 ans, il enseigne la langue de Shakespeare dans le même lycée de province, et surtout la même salle, la G 229. En 20 ans, des choses ont changé et d'autres non. Le téléphone portable sonne en classe, les élèves tombent toujours amoureux, des tours s'effondrent et le prof est toujours là. Ce n'était pas prévu. Le temps passe et Jean-Philippe Blondel raconte...
Les années se suivent, les élèves changent, le prof reste et aime ça !
Tentation : La blogo et surtout, passage de l'auteur à la Grande Librairie
Fournisseur : La bib'.
Mon humble avis :Parfois, à la télévision, les auteurs vous paraissent si sympathiques, évoquent leur oeuvre avec des mots qui vous conviennent tant que lire leur roman vous devient urgent, comme une obsession. Ô joie, Ô chance, G229 était disponible à la bib le lendemain de la fameuse émission !
Que dire de cette lecture ? Que du bonheur ! L'écriture d'abord. Le style est vif et pêchu, les phrases souvent courtes, le rythme enlevé. Rien de pompant, tout est accessible et nous concerne. Nous sommes tous allés à l'école, au lycée. Nous avons tous eu des profs qui nous ont plus ou moins marqués. Sauf que moi, je n'ai jamais imaginé qu'un prof pouvait voir, deviner, remarquer, se souvenir autant dans une salle de classe. Je n'ai jamais envisagé non plus le lycée comme un lieu de vie. L'idée ne m'est pas venue alors que pourtant... c'est bien cela, je m'en rends maintenant compte à travers le regard (de l'intérieur) de Jean-Philippe Blondel. Un regard loin de la sinistrose médiatique mais si très lucide. Un regard réfléchi emprunt de tendresse, de recul, de nostalgie, d'amour, de passion, de dérision, d'auto dérision, qui questionne et qui répond aussi. Mais surtout, quel humour ! L'institution scolaire est parfois bien raillée à juste titre (ah, les consignes !!!) J'ai ri, j'ai souris, j'ai été émue, car derrière ce portrait d'une classe, c'est aussi plus de deux décennies qui défilent en arrière plan. La société change, les moeurs évoluent, il y a des catastrophes naturelles ou terroristes que personne n'oublie, qui marquent une époque ou des générations entières. Mais le coeur des élèves s'enflamme toujours de la même manière !
Chacun se retrouvera dans les interrogations personnelles du professeur... Et si j'avais fait autre chose, si j'avais réalisé mes projets de bout du monde, que et qui serais-je aujourd'hui ? Suis-je ce que je voulais être ?
Ce roman- très autobiographique- est passionnant et très agréable à lire. J'ai aimé partager le quotidien de ce prof d'Anglais, je me suis enrichie d'un regard que je ne possédais pas. Comprendre et discerner les motivations qui poussent vers un métier ou un autre, ça me passionne, comme tout ce qui me permet de découvrir l'autre.
Tout au long des pages, la notion du temps qui passe est bien présente. La fin rappelle que même si les années se succèdent, on a pas toujours tout son temps.
Quoiqu'il en soit, G 229 met vraiment de bonne humeur et m'a presque donné envie de retourner au lycée !
"c'est bizarre, des fois, comme c'est. On croirait pas quand on arrive qu'on va rester aussi longtemps. Et puis le temps passe et voilà."
" Le drame, c'est le fondement de l'adolescence. Le léger paraît trop léger. Le léger, c'est après qu'on en a besoin, quand les relations humaines deviennent compliquées et les problèmes du quotidien difficilement gérables."
" je me demande si un double de moi continue sa vie, à Cuenca. Je me demande comment vit celui que j'aurais pu être."
"...Copain d'avant, Facebook... Parce qu'on se rêve centre d'un réseau social alors qu'on est à la périphérie."
" Comment veux tu noter les idées après ? C'est comme ci tu notais la vie de l'autre".
Extraits du livre "G229", de Jean Philippe Blondel.
L'avis d'Isa Liv-resse