SUNSET PARK, de Paul AUSTER (vo)
Publié le 3 Septembre 2011
Roman en V.O - Editions Faber & Faber - 320 pages - 9.05 €
Parution en format poche Juin 2011
Ce roman sort en version Française chez Acte Sud le 7 septembre 2011
Rentrée littéraire
L'histoire : Depuis 7 ans, Miles fuit son passé New Yorkais à travers les Etats-Unis. Son passé : Peut-être qu'il a tué son frère, ou pas. Il ne sait pas si le geste était intentionnel, ou pas.
Là, il est en Floride. Sa petite amie est mineure de quelques mois. Devant les menaces de dénonciation, il fuit à nouveau, mes vers le nord, vers l'origine de l'histoire. Juste pour quelques mois. Invité par son ami Bing, il les passera dans un squat d'un quartier de Brooklyne : Sunset Park
Tentation : Envie de connaitre mieux l'auteur, la 4ème et l'occasion de relire en V.O
Fournisseur : Achat dans la gare Eurostar de Bruxelles !
Mon humble avis : De Paul Auster, je n'ai lu que "Dans le Scriptorium", roman étrange que j'avais adoré. D'où mon envie d'approfondir l'oeuvre de l'auteur et pourquoi pas en Version Originale, histoire de lire le vrai, le pur, le célèbre, le presque légendaire Paul Auster, grand représentant s'il en est de la littérature contemporaire Américaine.
Autant dire que je ne suis pas très initiée à l'univers de l'auteur, et que je suis donc mal placée pour dire si Sunset Park est un roman typiquement Austérien or not !
Les anglosaxons sont encore plus doués que nous pour parsemer couvertures et 4èmes de couverture de phrases et de slogans tous plus accrocheurs, tous plus prometteurs les uns que les autres (ici : wonderfully, unpredictable, fascinatingly enjoyable....) Comme j'aimerais qu'il n'en soit rien, que la couv me montre une belle photo, un titre, mais soit vierge de tout le reste... Cela, pour n'attendre rien qu'une histoire sans idée préconçue.
Car de ce fait, cette lecture m'a relativement déçue. Je la qualifierais même de lecture yoyo, qui oscille entre le captivant et l'ennuyeux au possible. Cela partait pourtant très bien, j'aimais ce personnage dont le métier est de photographier les maisons et les objets qui y sont abandonnés par des propriétaires ruinés par la crise et expropriés. Là, j'ai lu de très belles pages sur ce que notre monde peut montrer de plus laid, les limites et l'inhumanité du système et ses conséquences.
Puis les lenteurs se sont installées et j'ai regretté de ne pas avoir passé de Master en histoire du base ball Américain.... Car les résultats des matchs et le destins des grands joueurs de la deuxième moitié du 20ème siècle occupent plusieurs dizaines de pages ! (dans mon souvenir en tout cas !)
Puis l'histoire reprends, Paul Auster nous présente de nouveaux personnages, qui parfois sont intéressants, banals mais uniques dans leur individualité et leur détresse. Le problème est que tout semble survolé et surtout les relations qui se nouent ou se renouent entre les protagonistes. Je me demandais où Auster m'emmenait, j'attendais avec impatience que Miles affronte enfin son passé.... Et bien affrontement n'occupe finalement que quelques lignes. Il y avait de quoi livrer un roman "really appealing" alors que les émotions peinent vraiment à coming through ! Une accroche disait donc vrai sur la 4ème : This is Auster, nothing turns out as ou expect. ... Oui, j'attendais vraiment autre chose, même si j'ai tout de même eu l'impression, par moments, de lire de très bons passages.
L'impression qui règne lors de la lecture de ce roman, depuis son début jusqu'à sa toute fin, est celle d'un gâchis, un gâchis de vies brisées ou jamais écloses. Un gâchis de manque de communication. Le désastre de notre époque qui s'immisce dans l'économie et dans l'intimité de chacun. Bref, rien de très optimistic ici !
Et la lecture en VO dans tout cela ! Ca c'est positif ! Bientôt dix ans que je n'avais rien lu dans la langue de shakespeare et, malgré mes craintes.... Et bien, c'est comme le vélo, ça ne s'oublie pas. A part quelques mots purement descriptifs qui n'apportent rien à l'intrigue et bien j'ai tout compris ! Enfin, je pense. J'ai lu ce livre avec presque autant de fluidité que s'il avait été en français. Ce qui me fait dire que : soit mon anglais est super top, soit le style d'Auster est super simple ? Je pense qu'il y a une bonne dose des deux, dit elle avec modestie... non, c'est que franchement, dans ma manière de vaguement traduire (lire en anglais ne demande pas une traduction littérale, mot à mot, qui ne signifierait rien. On traduit sans traduire vraiment en fait !), où plutôt de penser certains passages, je trouvais même l'écriture à la limite de la mièvrerie. Je sais, je vais me faire plein d'ennemies, on va se demander pour qui je me prends pour écrire de telles sornettes à propos d'un écrivain si adulé... Et bien ce n'est que mon humble avis. Je suis passé en grande partie à côté de cette oeuvre; J'ai la sensation d'avoir lu un projet de livre, et non un livre abouti au potentiel développé. Ce qui ne m'empêchera pas de lire d'autres livres d'Auster, un écrivain que j'ai envie d'aimer ! Il est réputé pour posséder son propre univers. J'y suis entrée avec Dans le scriptorium, et j'aimerais y rester. Ce ne sera pas avec Sunset Park, un titre pourtant assez onirique non ?
Ceci est une lecture commune avec Keisha.... So, have a look !