Publié le 28 Janvier 2012

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C'était il n'y a pas très longtemps, le 18 janvier....4 ans jour pour jour après mon AVC que Yasmina Khadra est venu à Rennes. De ce fait, je ne me suis aperçu que le lendemain que j'avais oublié ce "triste anniversaire", que j'étais peu être enfin en train de passer à autre chose, en tout cas de plus en plus...

Cette fois ci, le directeur de la librairie Le failler m'avait prévenu sacrément à l'avance de la venue de cette éminence littéraire.... Alors, j'ai eu bien le temps de m'y préparer. En décembre, je lisais "L'écrivain" et en janvier, j'empruntais à la bib "L'équation africaine", dernier roman de l'auteur et sujet de cette conférence.

Sinon, de Yasmina Khadra, j'avais été bouleversé comme rarement avec le célèbre L'Attentat, dont personne ne sort indemne...

 

De Yasmina Khadra; on peut aussi lire, dans l'ordre ou le désordre : Ce que le jour doit à la nuit, les sirènes de Bagdad, l'imposture des mots, Les hirondelles de Kaboul, La part du mort, Cousine K....

Yasmina Khadra est traduit dans 41 pays...

 

 

Allez, je vous emmène avec moi au premier rang de cette conférence passionnante, d'un auteur talentueux doublé d'un grand homme, un humaniste comme on n'en fait pas assez !

 Comme d'habitude, ce petit compte rendu n'est pas exhaustif, puisque je ne suis ni secrétaire ni sténo dactylo !

 

 

 

 

Le conférencier  a demandé à Yasmina Khadra si, pour l'Equation Africaine (qui traite de la prise d'otage en Afrique), s'il s'était inspiré de la télé et de l'actualité...

Y.K : Si l'on se fie à la télé, on ne sort pas de l'auberge. Ce que l'on voit nous hante dans notre subconcient, mais cela ne livre pas le secret.

Par contre, j'ai été profondément choqué par les multiples suicides chez France Télécom, pendant que ma soeur luttait pour sa vie contre un cancer. La question, la vision de la mort m'a interpelé, tant en Afrique qu'en Occident. En Afrique, il y a une philosophie de la vie que je n'ai pas retrouvé dans le personnage de Kurt (le personnage principal de l'Equation Africaine). Kurt avait toutes les possibilités en mains alors qu'en Afrique, on a parfois même pas le droit d'avoir du talent...100_0260.JPG Le personnage de Kurt s'enferme dans sa bulle, comme le poisson dans son bocal qui ne se sent pas concerné par l'océan.

 

Le conférencier : Pourquoi avoir fait de votre personnage principal un allemand ?

Y.K  : Pour moi, l'allemand est celui qui connait le moins l'Afrique en Europe. Les allemands ont vécu la colonisation de façon superficielle. Certains allemands ne savent même pas qu'ils ont eu deux colonies en Afrique. J'ai donc choisi cette virginité devant le sujet.

 

 

Puis il fut sujet des pirates, responsable de l'enlèvement de Kurt et de son compagnon...

Y.K"Les pirates  sont des jeunes de la corne de l'Afrique, des pêcheurs, des tailleurs.... livrés à eux mêmes... Ils sont interpellés par la piraterie dans ce lieu du monde  où il ne se passe jamais rien et où les histoires d'otages et de pirates deviennent comme des feuilletons TV.... Et puis, ils s'y essaient....

 

Au départ, les enlèvements étaient liés au terrorisme. Mais comme des gouvernements ont payés, n'importe qui devient pirates. On n'est plus dans l'idéologie, on est purement dans l'atmosphère crapuleuse...

 

Le conférencier évoqua Joma, l'un des pirates... Je tais ici ce qui a été dit sur lui, car pour moi, cela tient du spoiler tant une révélation à mi roman a eu pour moi l'effet d'u coup de théâtre, m'a fait voir le roman complètement différement (voir mon billet sur le roman pour cela)

 

 

Le conférencier : on se rend compte que même dans un bourreau, il reste un peu d'humanité...

Y.K : N'importe quel bourreau garde toujours son humanité. On devient juste l'instrument d'une impulsion. On reste conscient mais emporté par une tempête, comme un grain de sable. On vit alors comme dans un autisme qui nous fait oublier ce que nous avons commis.

 

 

Le co100_0271.JPGnférencier : L'un des grands sujets du livre est aussi le choc des cultures...

Y.K : Ce que nous sommes aujourd'hui, nous le devons à la rencontre de toutes les civilisations. Nous sommes une syntèse, il n'y a donc pas de choc de civilisations, mais il y a bien un choc des cultures. Nos différences sont une maturité pour nous enrichir. Mon personnage Kurt est dans ce que la télé lui a imposé et il n'est pas dans la caricature.Le personnage de Bruno de Bordeaux existe réellement.

 

 

moi : L'histoire et la rencontre de Bruno et Yasmina Khadra est un peu longue à raconter. Mais à une époque, au Mali, Yasmina Khadra était membre d'une association de "médiateurs" qui aidaient dans la gestion des conflits dans des régions comme le Mali, en cas d'enlèvements entre autre. C'est là que yasmina Khadra a découvert qu'il y avait de la soutraitance dans les otages, que les otages étaient source d'un véritable commerce. (ce sont là mes mots, de ce que j'ai retenu de ce moment de la conférence, sans pouvoir le noter sur le moment avec précision)

 

 Une tite photo prise par moi, dans le Sud du pays de

Yasmina Khadra.... un lieu unique au monde, un lever de soleil

innoubliable.

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Y.K ; quand je vais en Afrique, je m'instuis tous les jours en écoutant le berger, le griot, je suis un buvard.

 

 

 

Le conférencier : Vous êtes vous approché de conditions humaines similaire pour écrire ce livre ?

Y.K : Non, je vis dans mes livres et dans mes personnages qui l'inspirent plus que le monde. Je m'efface devant mes personnages, je deviens leur nègre.

j'ai écrit un téléfilm pour la TV algérienne, un téléfilm intégralement payé par cette TV algérienne qui finalement est censuré par cette même chaine. Nous sommes saoules de mensonges.

 

 

Le conférencier : Les 50 ans de de l'indépendance de l'Algérie approchent. Allez vous participer aux événements ?

Y.K . Non, je vais éviter les événements autour de ça. Nul n'est prophète en son pays. Depuis 15 ans, il y a toujours une suspicion autour de moi. Mes pires énemis dans le monde sont les intellectuels Algériens. Par frustration ? Par implication dans les rouages politiques ????

 Alors, j'écris pour mes lecteurs. C'est l'auteur qui fait le livre mais les lecteurs qui font l'écrivain.

 

Il a été question aussi de l'islamisation "qui a le vent en poupe. C'est une gangrenne a qui tout réussi en ce moment, même les élections...." 

 

Avec l'Equation Africaine, Yasmina Khadra poursuit sa trilogie sur "le Grand Malentendu". Question de moi...

Vous allez continuer à écrire jusqu'à ce que ce malentendu soit dissipé ? Mais combien de tomes seront nécessaires alors ?

Y.K : Le malentendu est hélas vital maintenant par paresse intellectuelle devant la télé. Quand il n'y a pas d'ennemi, il faut en inventer un. Il y aura un malentendu tant que l'homme ne saura pas comprendre par lui même.

 

 

 

Le conférencier : Comment êtes vous venus à l'écriture ?

Y.K : Par effraction ! Non, je suis né pour écrire ! L'armée n'a fait que consolider cette vocation ! L'armée est aux antipodes de l'univers de l'écriture. Dans l'armée, on a une tête pour 2 raisons : pour porter un casque  ou pour se la faire couper... L'écriture n'était pas mon refuge mais mon royaume...

 

 

Et maintenant, passons à mes fameuses photos de ma non moins fameuse collections de photos "effets de main d'auteurs". Comme j'ai raté la plupart de mes photos ce soir là, je n'ai que l'embarras du choix qui se porte donc sur ces trois ci :

 

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Et ma PAL, que dit elle ?  Bienvenue à

 

       

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Auteurs : rencontres et conférences

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Publié le 26 Janvier 2012

 

Roman -  Edition Julliard - 327 pages - 19 €

 

Parution en Août 2011

Rentrée littéraire de Septembre 2011.

 L'histoire : En plein deuill, Kurt, médecin Allemand, accepte d'accompagner Hans, un ami aux Comores, à des fins humanitaires. Le trajet se déroule lentement à bord du voilier personnel d'Hans, jusqu'au large des côte somaliennes. Là, des pirates s'emparent du bateau et font des deux amis des otages. C'est donc un voyage au bout de l'enfer qui les attend, au coeur d'une Afrique aux multiples visages...

 

 

Tentation : La venue prochaine de l'auteur à Rennes + projet

Fournisseur : La bib

  

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Mon humble avis :Wahou, wahou, wahou... Et pourtant, ce n'était pas gagné d'avance, malgré mes deux précédentes lectures irréprochables de l'auteur. J'avoue, je suis rentrée dans ce livre peu encouragée par des avis mitigés dela blogo, mais motivée par la venue prochaine de l'auteur dans ma ville, et l'envie, cette fois ci, d'avoir lu LE livre en question avant... histoire de savoir ce dont il retourne pendant la conférence... J'ai sacrément bien fait d'écouter ma motivation...

Les premières pages, qui se déroulent à Franckfurt, se lisent très bien. On est heureux de retrouver l'écriture soignée de Khadra et l'émotion toujours juste, même si le drame s'annonce. Ensuite, je me suis heurtée à une cinquantaine de pages moins accessibles et pourtant accaparantes : les débuts de la détention des deux otages, la peur, la violence, l'humiliation, les doutes, la rébellion, la brutalité et et la violences des geôliers. Oui, j'ai été surprise, voire destabilisée par le style bien souvent distingué de ces brutes. Un langage inapproprié à ce genre de personnages. Certaines chroniques lues de ci delà m'avaient prévenue.... Oui, mais cela s'explique plus tard de façon magistrale. Le lecteur est pris dans le piège que lui a tendu l'auteur, il est les deux pieds dans le vif du sujet sans le savoir.... Dois-je en conclure que certains chroniqueurs n'ont pas achevé leur lecture.... Et c'est la où la tendance s'inverse totalement et où l'on comprend où l'auteur veut en venir.... Il ne faut pas se fier aux apparences. Un message principalqui paraît simpliste et pourtant, en prenant l'exemple de l'Afrique pour démontrer cet adage universel, Yasmina Khadra montre à merveille à quel point ceci n'est pas si simpliste. En Afrique, c'est même si compliqué de comprendre ce qui se passe, de ce faire une opinion, que cela devient une équation à multiples inconnues. Du moins, c'est ainsi que j'ai perçu le roman, et le titre. Oui, une équation aux résolutions aussi nombreuses qu'il peut y avoir d'inconnues. Dans ce livre, les inconnus sont noirs, blancs, européens habitués au confort, kidnappés,  européennes dévoués aux autres, français devenu Africain à force de déambuler à droite à gauche depuis des années, pirates ou survivants de massacres. Il y a tous ces regards dans ce livre, on peut y ajouter celui de l'auteur et enfin le vôtre ou le mien, celui de lecteur. Et chacun aura une vision différente de ce qu'il constate, juge, aime ou méprise. Oui, l'équation sera différente suivant les A et les B, le X et les XY, les croyances, la résistance, le courage, l'espoir et la définition du bonheur. Et de la valeur que l'on donne à la vie.

Il y a tout cela dans ce roman, dont le sujet est tristement d'actualité, qui prend tantôt des allures de roman intiatique, puis de roman d'aventure, voire de road moovie. On cotoye le pire des horreurs inhumaines, les charniers, la déchéance, mais on assiste aussi et surtout à ce que l'Homme peut faire de plus beau. Outre le portrait de 3 hommes retenus en otage, de l'amitié et du respect qui s'installent entre eux malgré une différence de longueur d'ondes, Yasmina Khadra parle avant tout de cette formidable Afrique où l'Homme fait preuve d'un instinct de survie, d'une envie de vivre inégalée dans nos contrées sûres et douillettes.
Dans l'équation Africaine, Yasmina Khadra vous offre deux miroirs.... Un premier pour voir ce que vous voulez voir, votre avis et vous dans le monde tel que vous l'avez défini. Et un autre miroir montre l'envers du précédent, celui que l'on ne veut pas voir, celui que l'on ne peut pas voir et peut-être pas forcément comprendre parce que notre culture nous en empêche, parce qu'il y a trop d'inconnu dans tout cela.

Ce n'est pas un livre qui apporte des réponses. C'est un livre qui incite à se poser des questions. Et Yasmina Khadra est là devant vous à changer l'orientation du miroir face au soleil cuisant de l'Afrique.... Le reflet est alors différent... A nous aussi de modifier notre point de vue, pour le rendre plus riche de celui des autres, plus juste, plus tolérant ou, au contraire, moins sûr encore ou on ne peut plus révolté. Un livre qui n'impose rien mais qui s'impose, qui accapare, malgré une fin un peu convenue (mais sans doute inévitable !). Ue histoire qui propose juste le regard des autres sur l'autre, ou de l'autre sur les autres.

Un livre où j'ai déposé des dizaines de post it !

 

 

L'avis de Gambadou 

 

-" Le poisson rouge ne peut ramener la complexité des océans à la quiétude de son bocal..."

- "Je ne vis pas sur une autre planète."

- "Le poisson rouge non plus, mais que connait il des tempêtes".

 

" Qui voit l'Afrique une seule fois dans sa vie mourra borgne".

 

"Il n'y a d'issue que pour celui qui sait où il va."

 

 

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature d'ailleurs

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Publié le 24 Janvier 2012

Synopsis :

 

Marc Marronnier, critique littéraire le jour et chroniqueur mondain la nuit, vient de divorcer d’Anne. Il est sûr à présent que l’amour ne dure que 3 ans. Il a même écrit un pamphlet pour le démontrer mais sa rencontre avec Alice va renverser toutes ses certitudes.

 

 

 

Avec Gaspard Proust, Louise Bourgoin, Joe Starr, Nicolas Bedos, Bernard Menez, Valérie Lemercier, Anny Duperey

 

 

 

 

 

 

  

 

 

 

 

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Mon humble avis ;Une toute petite pointe de déception chez moi. Il faut dire que j'attendais énormément de ce film, j'étais bien décidée à faire de "L'amour dure 3 ans" un de mes coups de coeur de l'année, tant j'avais aimé le livre et tant je m'éclate dans l'univers de Beigbeder, son humour, son acidité et sa sensibilité à peine cachée ! Le film est excellent, mais pas de coup de coeur pour autant. Il manque un petit truc pour moi, sans doute un peu plus de rythme. Allez, je lâche le morceau, j'ai trouvé quelques longueurs.

Et pourtant, j'ai  adoré la réalisation et le montage. Le mini film qui ouvre les "hostilités" et résume le premier mariage du personnage de Marc est très drôle. Génial quand Marc s'adresse en chuchottant à la caméra. Hilarante les passages où Marc ouvre sa boite aux lettres pour y découvrir les nombreux refus des éditeurs jusqu'à cette rencontre délicieuse avec Valérie Lemercier. De belles pépites, avec jamais très loin, l'auto-dérision de l'auteur réalisateur. Autres points notables et franchement non négligeables : les chouettes paysages du pays basque et les décors intérieurs, notamment l'appartement de Marc, dans ses moments "propres" : remplis de bouquins, empilés mais suivant une certaines méthodes... Bref, un lieu où l'on a envie de s'enfermer avec une couette, un pot de glace Ben and Jerry géant pour lire tout ce qui recouvre les murs, le sol, qui pourrait presque servir de table basse....

Le film est original, les réparties sont là, le ton décalé, l'humour, le cynisme et quelque part, le romantisme. D'ailleurs, durant le film, je me suis dit que l'on s'approchait aussi probablement de l'univers de David Foenkinos. Après, qui s'inspire de, qui est le maître ? Je ne sais pas, si ça se trouve, chacun fait son business de son côté sans remarquer le frôlement ...

Le film fourmille de petits détails et de clins d'oeil que l'on remarque suivant son âge, sa culture et son attention. Par exemple, j'ai cru apercevoir Frédéric Beigbeder dans le rôle d'un soldat, dans un vieux film en noir et blanc.... Une de mes amies m'a dit  : Ah bon ? Peut être Beigbeder s'amuse(ra)-t-il, comme certains auteurs et / réalisateur, à apparaître furtivement dans l'adaptation ciné de leur oeuvre (Hitchcok, Coben and co)

Personne ne tarit d'éloge envers les comédiens, alors, je me range dans les rangs Non, franchement, tous bien, même s'il y en a deux que je n'ai pas reconnus et un que je ne supporte toujours pas, même s'il était culotté de lui donner CE rôle là justement ! Gaspard Proust est excellent (je vais étudier son cas de plus près !) mais ma 1/2 étoile de mer de réserve viendrait peut-être de son personnage que j'ai trouvé par moment trop nonchalant quelque part...

Enfin, j'ai lu le livre et j'ai vu le film, et alors ?

J'ai lu le livre en 2007, sur mes heures de travail en Guadeloupe.... je m'ennuyais tellement à mon poste et le bouquin me passionnait tant que les quelques clients qui auraient pu justifier mon maigre salaire étaient vite expédiés (je précise que je n'étais pas sur un trottoir, mais derrière un comptoir de loueur de voiture (voiture sans S, sinon, je n'aurais pas eu le temps de lire !!!).

Comme ma mémoire est une passoire, je me souviens juste avoir adoré le livre, avoir ri, avoir dit mille fois : mais c'est trop vrai ce qu'il dit !!!... (Avoir vécu une véritable révélation).

Et je ne me le suis pas dit autant pendant le film. Parce que le film, il y a des images.... sans images, toujours possible, plus ou moins, de m'identifier aux personnages. Là, m'identifier à Louise Bourgoin, pas facile.... je n'ai pas les attributs ni les mensurations pour...

Quoiqu'il en soit, un très bon film adapté très librement par l'auteur de l'excellent roman !

  

 

 

 

  

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 22 Janvier 2012

Synopsis : À 40 ans, Mélina est la voix la plus célèbre de France. Animatrice à la radio, la nuit à l’antenne elle résout les problèmes affectifs et sexuels des auditeurs avec impertinence, humour et sans tabou. Tout le monde connaît sa voix, mais personne ne connaît son visage.
Dans la vie, elle évite tout contact et vit comme une vieillefille dans les beaux quartiers. Partie à la recherche d’une mère qu’elle n’a jamais connue, elle découvre que celle-ci vit au sein d’une famille nombreuse, en banlieue. Elle décide de s'approcher d'elle, incognito....

 

 

Avec Karine Viard, Nicolas Duvauchelle, Nadia Barentin

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

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Mon humble avis :Sublissime Karine Viard, mais ce n'est pas une première, qui porte ce film de la première à la dernière minute. Drôle à ses dépends, parce qu'on aime rire du malheur des autres pour oublier qu'il est aussi le nôtre, très touchante, voire bouleversante quand elle hurle tout son intérieur. Animatrice radio, elle écoute et conseille les autres dans leur intimité. Mais qui l'écoute elle ? Et se laisse-t-elle seulement approcher ? Elégante aussi, classe, parfaite pour nous dresser le portrait du femme qui semble avoir réussi dans la vie. Mélina est une célébrité anonyme qui vit dans un superbe appartements dans les très beaux quartiers parisien. Mais elle vit seule, sans fantaisie, avec son chien, ses tics, ses tocs et ses phobies....  Tout cela parce qu'elle recherche l'amour d'une mère qui l'a abandonnée lorsqu'elle avait 4 ans. Le sujet du film (comment se construire après un abandon et la recherche des "coupables" pour comprendre) n'est pas d'une originalité débordante mais il est traité avec justesse, délicatesse et subtilité. En cela, le film est réussi, indubitablement... Alors, pourquoi pas 4 étoiles ?

Parce que plusieurs bâts blessent... ceux qui ont vu ou qui iront voir le film seront ou pas d'accord avec moi... Je ne peux développer plus que ci dessous, sous peine de spoiler...

Cette apparition soudaine des paparazzi tombe comme un cheveux sur la soupe et ne semble être là que pour passer à l'étape suivante du film. Un alibi, rien d'autre...

Nicolas Devauchelle.... Oh oui, je le trouve charismatique, séduisant, mimi, mystérieux.... Mais comme je vais beaucoup au cinéma, je le vois souvent.... et comme il a une élocution très particulière, brutale, bien à lui et bien j'ai l'impression qu'il joue toujours le même rôle déplacé de film en film... J'aimerai, maintenant qu'il est "installé", qu'il me surprenne un peu.

J'aurais aimé une rencontre / une confrontation plus construtive. Celle choisie par le réalisateur est certes très cruelle et inattendue, mais elle m'a quelque part laissée sur ma faim, même si elle m'a bouleversée.

Enfin, les derniers moments sont très beaux, mais franchement, la leçon de morale ou le conseil d'humanisme de base était inutile et pour moi, comme inapproprié.

Je conclus tout de même en reprenant mes premiers mots... Sublissime Karine Viard qui mérite à elle seule le déplacement, sans compter que le film est tout de même bon et prenant.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 20 Janvier 2012

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Essai - Editions Grasset - 424 pages - 20.50 €

 

 

Parution Septembre 2011, rentrée littéraire

 

 

 

Le sujet : Avec l'avènement du livre numérique, l'auteur craint que le livre papier connaisse le même sort que le disque... une dispartion progressive, une mort annoncée à grands coups de téléchargements illégaux. La fin d'une époque qui débuta avec Gutemberg, l'apocalypse...

Alors l'auteur dresse ici une liste tout à fait subjective de ses 100 livres préférés de ces cent dernières années ! Une liste hétéroclyte, joyeuse, qui est avant tout un grand cri d'amour, de respect et d'admiration pour les livres et leurs auteurs !

 

  

Tentation : L'auteur après lecture du Roman Français

Fournisseur : Ma CB, lors d'une rencontre/dédicace avec l'auteur

 

 

 

 

 

 

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Mon humble avis : Vous savez quoi, entre Noël et Nouvel An, j'ai lu 100 livres, faisant grimper d'un seul coup à 170 mon nombre de livres lus dans l'année 2011 ! Vous ne me croyez pas ? Vous avez raison !

En fait, je suis allée chez mon pote Beigbeder à Paris, et on a fouillé dans sa bibliothèque. Confortablement assis, un verre de Jurançon (puis plusieurs) à la main, nous avons discuté pendant des heures de bouquins, des connus, des moins connus, des méconnus, des trop connus (à mon goût). Bon, on n'était pas toujours d'accord mais quelle soirée ! Bon, c'est pas vrai non plus. Je ne connais pas personnellement Beigbeder, donc en toute logique, il ne me connaît pas non plus.

Mais nous avons un point commun. Frédéric Beigbeder et moi sommes amoureux. Amoureux des livres et surtout de leurs auteurs ! La différence, c'est que Beigbeder a le talent pour le dire et partager son enthousiasme tout en restant passionnant, captivant sur plus de 400 pages, en ne se répétant qu'une seule fois (une citation de Salinger revient deux fois !)

 Et ce qui est vrai, c'est que j'ai lu Premier Bilan après l'apocalypse. Lire est même fade. J'ai dévoré ce bilan, entre une tranche de fois gras, du saumon, des pyrénéens et buches de Noël.

Je pensais que ce livre serait mon livre de chevet pour un moment. Un liste de 100 livres.... A raison de 3 ou 4 chroniques lues par soir, ce livre aurait du rester quelques semaines dans mes lectures en cours, accompagné d'un roman prenant et palpitant... Pas eu besoin de roman prenant et palpitant et finalement, j'ai lu ce bilan à la suite. Car dès le premier jour, je me suis rendue compte que ce livre est une drogue. Très vite, j'ai dit : "Allez, encore un titre, bon allez, un autre avant de dormir.... pour être encore éveillée une heure après. Honnêtement, je pense que ce premier bilan après l'apocalypse est l'une, si ce n'est ma lecture la plus succulente de l'année.

Je me suis régalée du style et l'écriture, des bons mots et aphorismes de l'auteur ou de ceux cités. J'ai ri à gorge déployée de son humour, je me suis offusquée de sa mauvaise foi passagère ou provocation (gratuite ?) mais jamais méchante. Je l'ai tutoyé, interpelé ( “Ah, tu peux pas t’en empêcher”). Et puis je l'ai traité de con aussi, mais “le con” affectif. Vous savez, quand on dit “quel con celui là” tant on se marre d’une blague potache !

Je vous le dis mes amis, du pur bonheur de lecture. Bien sûr, je n'adhère pas complètement à cette liste, plus par préjugé ou goûts de lecture, car dans les 100 livres cités, je peux compter sur les doigts d'une main les livres que j'ai lu, et sur les doigts des deux mains les auteurs que j'ai déjà lus. Mais, je me suis rendue compte, honteuse, que des livres qui prennent ici le statut de pures chefs d'oeuvres dorment incognito dans ma PAL depuis plusieurs années... Les autres auteurs m'étaient pour la moitié complètement inconnus. Quelques points communs qui reviennent souvent (trop pour moi en tous cas) dans les romans choisis par Beigbeder : le désenchantement, le trash, la violence, le sexe vide et parfois, l'amour. Je ne suis pas fan des Ellis et Houellebecq et je ne pense pas que cela changera, malgré les éloges de Beigbeder à l'encontre de ces génies. Mais avec ce bilan, Beigbder m'a tout de même sacrément donné envie de lire 12 livres (exclus du comptage précédent de mes dix doigts) ! D'ailleurs, quand je lirais ces 12 livres, je pourrais peut-être me contenter de recopier sur ce blog la chronique du maître !!!

 La centaine d'auteurs regroupés ici partagent aussi souvent, hélas, une mort jeune, violente, désirée. Bref, le mal être qui semble presque nécessaire pour produire un chef d'oeuvre littéraire. Dernier lien notable entre ces écrivains, selon l'enthousiasme de Beigbeder, c'est qu'ils ont tous créé une nouvelle forme de littérature (la première autofiction, le premier nouveau roman, le premier vrai trash, le premier vrai livre d'amour....) qui inspire maintenant la nouvelle génération d'écrivains, sans laquelle ceux ci n'écriraient  pas, Beigbeder en premier, dixit himself ! Force est de constater aussi que la littérature, à chaque siècle, à chaque décennie, se fait le témoin de son époque. La littérature est nos racines, notre reflet et celui de ceux qui nous ont précédés.

Bien sûr aussi, ma culture littéraire et ma façon de décortiquer les livres et les époques littéraires sont réduites à des peaux de chagrin comparées à celles de Beigbeder. Mais en même temps, chacun son métier ! Beigbeder est un vrai pro de la critique littéraire et cela se sent. Il y a la passion, l'admiration et la culture dans chacune de ses chroniques. Avec bien sûr, L'HUMOUR !!! J'adore. Enfin, le plus important.... C'est que ce Premier Bilan après l'apocalypse est avant tout un hymne aux livres (tant l'objet que le contenu), aux auteurs, à l'écriture. La façon qu'à Frédéric Beigbeder d'évoquer cela est juste sompteuse, délicieuse, jouissive. La preuve d'une passion dévorante. Une magnifique et tendre déclaration d'amour ! Lisez, sur papier, avant qu'il ne soit trop tard !! Et que survive la littérature !

 

 

 

Les dix critères de Frédéric Beigbeder pour aimer un livre :


1. Tronche de l'auteur (attitude ou manière de s'habiller)

2. Drôlerie (un point par éclat de rire)

3. Vie privée de l'auteur (par exemple, un bon point s'il s'est suicidé jeune)

4. Émotion (un point par larme versée)

5. Charme, grâce, mystère (quand tu te dis "Oh la la comme c'est beau" sans être capable d'expliquer pourquoi)

6. Présence d'aphorisme qui tuent, de paragraphes que j'ai envie de noter, voire de retenir par coeur (un point par citation produisant un effet sur les femmes)

7. Concision (un point supplémentaire si le livre fait moins de 150 pages)

8. Snobisme, arrogance (un bon point si l'auteur est un mythe obscur, deux s'il parle de gens que je ne connais pas, trois si l'action se déroule dans des lieux où il est impossible d'entrer)

9. Méchanceté, agacement, colère, éruptions cutanées (un point si j'ai ressenti l'envie de jeter le bouquin par la fenêtre)

10. Érotisme, sensualité de la prose (un point en cas d'érection, deux en cas d'orgasme sans les mains).

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Livres autres - divers

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Publié le 19 Janvier 2012

Je ne suis pas militante, sauf pour les livres !

 

Mais si cela se trouve, ce billet aura plus d'impact pour mon avenir et celui de vos enfants que mon bulletin dans les urnes en avril et mai....

 

Je veux respirer et lire.... Alors plantons un arbre !

Le fonctionnement d'un blog a des répercutions aux niveaux des émissions de CO2. D'après des savants calculs... je ne vous dirais pas combien vous consommez en CO2 en venant sur mon blog au risque de  euh... Alors plantons un arbre !

 

Mais si vous voulez plus de détails et d'info là-dessus et bien cliquez là   http://www.bonial.fr/environnement/blog-neutre-en-carbone/un-blog-un-arbre-principe/

 

Planter un arbre pour compenser écologiquement mon blog, c'est ce que propose le site bonial.fr via "des Petits gestes écolos". C'est l'association qui s'en occupe, on ne me demande pas descendre sur le trottoir en bas de chez moi et de creuser dans le bitume.

 

Aucun secret si je vous avoue que mon arbre préféré est le palmier...

 

Mais comme mon arbre ne sera pas planté sous les tropiques...

Mon deuxième arbre préféré, c'est le bougainvillier... pour la vivacité et les couleurs de ses fleurs... Bon il arrive ex aequos avec le Flamboyant, arbre magique qui devient tout rouge quelques semaines dans l'année !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais pour lui garantir un espace de vie adéquat à son épanouissement, il faudrait qu'il soit planté toujours sous les tropiques ou dans le bassins méditerranéen. Hors, mon arbre sera planté en Allemagne. Alors j'espère ce que sera un chêne, solide, et qu'il soit un modèle "d'increvabilité" pour mon blog

 

 

Bon quoiqu'il en soit, ce blog que vous aimez tant et que je dont je prends soin comme un bonzaï arborre dorénavant ce logo ici, et dans la colonne de droite :

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Les livres - mon blog et moi

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Publié le 18 Janvier 2012

Synopsis : Marc Bajau sillonne le pays pour le compte d’une marque de vêtements. Il aime cette vie sur la route, libérée de toute contrainte et faite de rencontres d’un soir. Mais alors qu’il démarre une nouvelle tournée de promotion, sa dernière conquête s'en va en lui laissant son fils, Lucas, un petit métis de six ans…
Commence alors une traversée de la France pas comme les autres, où Marc et Lucas vont croiser la route de Pierre, un retraité fantasque et envahissant, et celle de Julie, une jeune femme en errance.
Au cours de cette odyssée, flanqué de son trio improbable, Marc Bajau va connaître "10 jours en or" qui vont changer sa vie...

 

 

 

Avec Franck Dubosc, Claude Rich, Pathis Touré, Marie Kremer

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Mon humble avis : Voici un film sympathique, mignon, qui vous fait passer un agréable moment. Et pourtant, le sujet du film est plutôt dramatique puisqu'il exploite l'actualité bien trop présente des expulsions des sans papiers et de leur conséquences. De même, le personnage de Franck Dubosc a un côté un peu pathétique, en commercial pour un marque de chaussettes avec sa petite vie bien réglée mais sans fantaisie non plus. Et pourtant, on rit avec plaisir (oh le pléonasme absurde !). Non, je devrais dire plutôt... De bon coeur. Ce n'est pas Dubosc qui est comique, mais les situations que son personnage rencontre et accumule. Marc est plutôt un homme banal, voire invisible,  neutre, bref, et son interprète ne fait pas "du Dubosc". Même sa couleur de cheveux n'est pas naturelle et lui donne étrangement un air plus grave. C'est un personnage qui transpire la solitude mais l'envie de bien faire, la gentillesse et le coeur sur la main... Mais faut pas pousser non plus ! Et voici qu'il se retrouve avec un gamin sur les bras, de façon tragique. Sa mère, menacée d'expulsion, lui confie d'une originale façon, espérant ainsi que son fils pourra échapper au destin qui semble tristement tracé. Dubosc va assumer tant bien que mal. Mais franchement, ses rapports avec l'enfant ,qui est une véritable intrusion dans sa vie "paisible" sont intéressants et délicatement mis en scène, comme la gène physique qui ressort des moments intimes ou une certaine affection parental hésite à s'installer.  Ne me méprenez pas. Mais quand Dubosc met l'enfant au lit, on voit bien qu'il ne sait pas trop y faire, qu'il ne lui fait pas le petit bisou de la nuit, qu'il n'ose pas le prendre dans ses bras...

Et puis, sur leur chemin, Dubosc et l'enfant vont croiser un vieil homme faussement suicidaire qui à juste besoin de compagnie et une fausse routarde qui ne fuit rien d'autre que l'échec et, elle aussi, la solitude... bref, la voiture de notre commercial va devenir un véritable arche de Noé.

De belles scènes, deux ou trois longueurs, une fin improbable, assez téléphonée et improbable. Mais l'ensemble fonctionne très bien, distraie et vous amène malgré tout le  et plus si affinité ! Une bonne adresse donc pour passer une soirée sympa, en famille, entre amis ou en amoureux ! Bref, film tout public !

 

 

 

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 16 Janvier 2012

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  C'est à croire que Rennes devient The place to be !

C'est vrai nous avons été tellement gâtés ces derniers temps par les visites de nombreux auteurs. Cette fois ci, c'est Didier Van Cauwelart qui a répondu "présent" à l'invitation de la Libriairie Le Failler. C'était il y a un petit moment déjà, le 7 décembre ! L'occasion pour l'auteur d'évoquer son 26ème roman publié  : Le journal intime d'un arbre.

 

Pour mémoire, Didier Van Cauwelaert a écrit, entre autre :

Le père adopté

L'évangile selon Jimmy

L'éducation d'une fée

La maison des lumières

Cheyenne

Aller simple (prix Goncourt 1994)

Rencontre sous X

Attirances

Les témoins de la mariée.

Etc. Etc...

 

  

 

Voici donc mon petit compte rendu de cette rencontre menée par un journaliste pêchu et un auteur charismatique, dynamique et souriant !

 

 

  Le journaliste : A t-on toujours le même plaisir à écrire quand on a publié déjà 25 livres ?

DVC : Oui ! Sinon, je ferais autre chose. Ecrire, c'est ma respiration. C'est le résultat de mon insatisfaction de la réalité qui me pousse à vouloir modifier le réel. Mais chaque livre est une nouvelle aventure. On ne sait jamais d'où viendra la jubilation ou le doute. On ne sait jamais si on va aller jusqu'au bout. Et, même si j'ai un plan, je vais souvent plus loin.

 

 

 

Le journaliste : D'où vous est venue l'idée de faire de d'un poirier de 300 ans, tout juste déraciné, le narrateur de votre nouveau roman ?

DVC : Cet arbre existait vraiment. Ce livre est venu d'un manque, c'est un arbre qui faisait partie de ma vie depuis 25 ans. Mon privilège de romancier a été de pouvoir redonner vie à un arbre planté sous Louis XV et à tout ce qu'il a vécu.... depuis la venue de soldats jusqu'à la présence d'amoureux.

 

 

Le journaliste : Ce livre est une formidable déclaration d'amour. Il paraîtrait que vous auriez fait une dépression végétale ?

DVC : Oui, même si cela fait sourire. On est nombreux à avoir des histoires avec des arbres : amour, famille, guérison... Cela a correspondu avec le moment de "la peine du livre", le moment où je vais plonger dans l'écriture. Quelque chose en moi réclame suite à une insatisfaction. C'est simple et magique à chaque fois. Le romancier a la chance de pouvoir faire quelque chose de sa dépression. Mais ce livre est aussi une déclaration d'amour d'un arbre aux humains, avec lucidité, indulgence et intelligence.

Je me suis donc mis dans l'écorce de l'arbre. Quand j'enlace un arbre, je me mets sur son mode vibratoire, je reçois des petits picotements différents suivant la forme et l'âge de l'arbre.

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Le journaliste : Ce livre est aussi une porte ouverte sur l'Histoire et sur des personnages. La lecture est fluide, l'écriture semble avoir été si simple...

DVC : Plus cela paraît simple, plus c'est difficile en fait ! La facilité n'est pas naturelle pour un auteur. C'est comme pour un cuisinier, on affine, on dégraisse... J'écris à voix haute pour avoir le retour son du livre. Le bonheur de l'écriture ne tomble pas du ciel, il se travaille. J'ai du me "déshumaniser" pour entrer dans l'écorce d'un arbre, car un  arbre n'a pas la même échelle temps que l'humain et il sait faire des choses que nous ne savons pas faire. Un arbre attaqué par des chenilles va par exemple prévenir les autres. Il peut aussi fabriquer l'équivalent d'une pillule contraceptive contre les punaises. Ainsi, il les stérylise et se protège. L'arbre fonctionne ainsi ; réception / traitement / analyse / action.

 

Je traite de la même manière ce qui est totale invention de ma part et la réalité. Car parfois, la réalité dépasse l'imagination et d'autres fois, c'est l'imagination qui paraît inimaginable !

J'ai eu beaucoup de mal à sortir de ce livre, à redevenir humain, à me réinsérer dans la condition humaine, dans le virtuel, dans la course effrenée de l'homme, dans la sinistrose

 

 

Le journaliste : Entrer dans l'écorce de l'arbre a-t-il représenter une certaine liberté d'écriture pour l'auteur que vous êtes ?

000 0059 DVC : Oui, on échappe à une grille habituelle de perception, de compréhension. C'est comme si ce livre parlait à travers moi. Mon arbre n'a pas la connaissance de son origine car il a été replanté. Ce livre est aussi la psychanalyse d'un arbre déraciné, allongé comme un patient chez le psy. Je n'avais pas pensé à cela, c'est un journaliste qui me l'a fait remarqué. J'apprends des choses en écoutant mes lecteurs !

 

 

 

Le journaliste : Est-ce un livre écologiste ?

DVC ; C'est un livre humaniste qui raconte l'homme et bien sûr écologiste car on prend conscience de l'importance de la vie d'un arbre. Il faut laisser aux arbres le temps de s'habituer à ses nouveaux ennemis, l'arbre s'adaptera. La nature est une maison qui vit et qui donne vie. (Le terme écologie vient du grecoikos et logos : c'est la science de la maison)

 

 

Question du public : Combien de temps avez vous mis pour écrire ce livre ?

DVC : Ce livre représente un an d'écriture précédé de  5 ans de réflexions, de notes... J'écris dès le début, histoire de voir si le projet est viable, si je m'en sors en quelque sorte, pour voir s'il y a du répondant et matière à poursuivre. J'invente, et je vérifie après.

J'ai toujours terminé un livre, sauf le premier, que j'ai écris à 8 ans et que j'ai abandonné à la 15ème page. je n'ai pas tout publié. Il reste un roman dans mes tiroirs, mais un roman qui ne me satisfait pas. Il y a un sourire en moi qui est le moteur de tout le reste !

 

 

 

  Et les deux photos incontournables pour compléter ma collection de mains et d'effets de mains d'auteurs !

 

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  Bien sûr, ma PAL s'est enrichie de :

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Auteurs : rencontres et conférences

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Publié le 14 Janvier 2012

Synopsis :

 

Le film explore la vie publique et privée de l’une des figures les plus puissantes, les plus controversées et les plus énigmatiques du 20e siècle, J. Edgar Hoover, créateur du F.B.I. Incarnation du maintien de la loi en Amérique pendant près de cinquante ans, J. Edgar Hoover était à la fois craint et admiré, honni et révéré. Mais, derrière les portes fermées, il cachait des secrets qui auraient pu ruiner son image, sa carrière et sa vie.

 

 

Avec Leonardo di Caprio, Harmie Hammer, Noami Watts

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

 

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Mon humble avis :Après une copie décevante l'année dernière (Au delà), Clint Eastwood, le grand Clint Eastwood nous revient en pleine forme cette année, avec un film qui lui ressemble, ambitieux, intelligent mais pas tout à fait parfait, nous y reviendrons...

Avec J.Edgar, Eastwood retrace les 50 ans de carrière de Edgar Hoover, l'homme qui, dans les années 20, crée le F.B.I, Federal Bureau of Investigation. Si au début la réputation du FBI était plutôt fragile et discrète, elle n'est plus remise en cause à notre époque. Nous suivons donc J.Edgar, tout juste 20 ans, qui fait ses premiers pas dans une police timide et désorganisée, en pleine époque de la chasse aux sorcières. L'ennemi de l'époque était à l'intérieur des USA : le communisme... Au fil des années, le danger a changé de visage et la menace pour la souveraineté américaine est venue d'ailleurs...

J.Edgar est un homme déconcertant, intriguant, capable du pire comme du meilleur. ON ne doute pas de son patriotisme exacerbé, de son obsession à protéger son pays et ses concitoyens. Mais il a aussi un égo sur-dimensionné, attribut sans doute nécessaire pour parvenir et se maintenir à une telle position. Adorable, bon n'exagérons rien non plus, disons pas désagréable, humain un instant, il devient ignoble et caractériel la minute suivante. Il était corruptible, n'hésitait pas à recourir au chantage mais restait intransigeant envers son entourage.  Il avait ses faiblesses, cachait des TOC. Et cet homme sur qui reposait la sécurité intérieure du pays vivait encore chez "moman" à 40 ans... On hésite entre le trouver visionnaire et paranoïaque... Bref, une personnalité vraiment ambiguë, antagonique, aussi fascinante que insaisissable. Même si pas franchement sympathique, J.Edgar Hoover est un excellent sujet de cinéma. Première étoile pour ce film.

La deuxième étoile est méritée pour l'intérêt historique, culturel, instructif de J.Edgar. En effet, nous parcourrons tout de même un demi siècle d'Histoire Américaine... La chasse aux communistes, puis la crise économique, l'apparition des brigands, la prohibition et les trafics menés par des certains AL Capone, les enlèvements d'enfants.... La 2ème Guerre Mondiale, Roosevelt, La mort de Kennedy, l'arrivée de Nixon... Hoover a connu 8 présidents !

La 3ème étoile revient bien sûr aux comédiens, qui jouent leurs personnages qu'ils soient âgés de 25 ans ou de 70 ans... Au passage, bravo tout de même aux maquilleurs ! Di Caprio est bluffant, et limite méconnaissable. Tant mieux, ce film prouve que Léo trouvera toujours des rôles à sa démesure même à l'âge de la retraite ! Il se murmure dans les couloirs que ce rôle pourrait lui valoir un Oscar.... Ce serait bien mérité. Léo est sans conteste un immense acteur qui ne s'est pas contenté de son physique de jeune premier. Harmie Hammer et Naomi Watts ne sont pas en reste. Leurs personnages sont restés fidèles, dévoués, (soumis ?), admiratifs de leur patron toute leur vie durant. Ils sont parfaitement incarnés même si, curieusement, côté make up, Clyde semble vieillir bien plus vite qu'Edgar ! Mais tous les trois nous offrent une réelle et admirable performance d'acteurs !

Ensuite, il y a la mise en scène... Et là, je dirais une demi étoile. En fait, mon reproche irait plus au montage. Car le film oscille sans cesse dans des flashs back dans différentes époques que l'on a parfois du mal à distinguer.... Un découpage et des dialogues peut-être plus destiné au public Américain. A un moment, Hoover parle de King (un ennemi !)... Franchement, il m'a fallu du  temps pour comprendre qu'il s'agissait de Luther King. En France, on ne dit jamais King comme cela. En général, on dit même Martin Luther king... Bon, mise à part ces petites confusions, quelques longueurs (ressenties par mes copines) le reste de la mise en scène, plans, éclairage, lumière.... Rien à redire. Eastwood est un maître ! Une réalisation sans fioriture, qui reste fixée sur son objectif et son sujet.

Rendons à César... Même si Hoover est plutôt détestable, c'est tout de même lui qui a créé la police scientifique et le F.B.I. Alors, sans lui, nous vivrions sans Les experts, sans FBI portés disparus, sans Esprits Criminels, sans FBI disparu sans laissés de trace, toutes ses séries américaines et leurs dérivés internationaux... Autant dire que nos programmes TV seraient à moitié vide. Donc pour tout le plaisir et la fascination que j'ai eu à regarder ces séries, Edgar, merci !

Résumé : J.Edgar est un excellent film, que l'on va voir si l'on est cinéphile (Eastwood derrière la caméra et Di Caprio métamorphosé devant), si l'on veut se payer une bonne tranche d'Histoire américaine et le portrait du patron du FBI. Pour le talent exceptionnel des comédiens aussi. Mais si l'on veut un film distrayant pour passer une bonne soirée cinoche, ce n'est pas le film que je vous conseillerais. Vous risqueriez de trouver le temps long : 2h15, plutôt austères et pas drôles. On rit deux fois, le reste du temps, on  assiste au portrait d'un des hommes les plus influents aux USA du siècle dernier...

 

 

Le saviez vous ? extrait allociné :

Dicaprio baisse son salaire

Le portefeuille de Clint Eastwood  peut remercier Leonardo DiCaprio  ! Ce dernier a en effet fait un effort conséquent sur son salaire pour jouer dans J. Edgar. Alors que son cachet est généralement de 20 millions de dollars par film, l'acteur a accepté de n'être payé que 2 millions de dollars pour interpréter Hoover.

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma d'ailleurs

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Publié le 12 Janvier 2012

  Roman - Pocket Editions - 286 pages - 6.60 €

 

 

Parution d'origine en janvier 2001.

 

 

L'histoire : Mohammed a tout juste 9 ans quand son père le conduit à l'école des cadets, près d'Oran, en Algérie. Il devient alors le matricule 129. L'école des cadets est une école militaire, au règlement stricte, sévère... qui n'hésite pas à faire régner l'ordre dans les rangs avec des châtiments corporels... Mohammed y suivra toute sa scolarité, puis à l'adolescence, changera pour une autre école militaire pour adolescent se dirigeant vers le bac...

Tous les moyens sont bons le jeune Mohammed pour s'échapper de sa vie, de son environnement. La lecture, puis l'écriture... Mohammed sera officier supérieur de l'armée algérienne. Et surtout, quelques décennies plus tard, il deviendra Yasmina Khadra, l'auteur que nous connaissons. Ce livre est donc la genèse d'un auteur....

 

 

 

Tentation : Ma PAL

Fournisseur : Ma PAL

 

 

 

 

 

 

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Mon humble avis :Yasmina Khadra annoncé en conférence à Rennes en janvier ! Voici une bonne raison de sortir d'urgence ce livre qui repose depuis trop longtemps dans ma PAL. Et pourtant, j'avais été bouleversée comme rarement par "l'attentat", livre que j'avais acheté et fait dédicacer en même temps que celui ci.

L'écrivain, je l'ai dévoré.  Atterrée autant par ce que je lisais que hypnotisée et charmée par cette magnifique langue qui dit pourtant l'indicible. Comment ne pas être choquée par le traitement infligé à ces jeunes cadets, traitement déjà inhumains pour des adultes, alors pour des enfants de 7 ans, qui ne comprennent même pas ce qu'ils font là...

Et puis il y a aussi ce père tant adoré et admiré qui abandonne les siens, prends d'autres épouses et laisse la mère de l'auteur vivre dans des conditions déplorables.... Entre la rigueur militaire et les déceptions familiales, l'auteur grandit, et même si ce n'est pas un nénuphar qui pousse dans son coeur, ce n'est ni haine ni vengeance. Mais sagesse et pardon. L'auteur n'accuse personne et trouve même des bons côtés dans cette éducation militaire qu'il relate de moult anecdotes, tantôt touchantes, tantôt révoltantes, mais jamais neutres. Bien sûr, la violence psychologique de la première partie du livre s'atténue au fur et à mesure que les enfants grandissent, deviennent des hommes, même si beaucoup trop jeunes, mais qui supportent plus facilement et qui ont le caractère qui s'affirme, parfois au grand dam de l'équipe d'encadrement scolaire ou militaire. En plus, c'est au début de l'adolescence que les aspirations littéraires du jeune Mohammed se font de plus en plus précises, qui oscillent entre doutes et certitudes, certitudes qui paraîtraient presque par moment prétention. Mais non, c'est un rêve et une ambition. Et pour que ces choses se réalisent, elles doivent être menées avec une motivation hors du commun. Pour Khadra, c'est une vocation ! Cet apprentissage de l'écriture de l'élève Mohammed, aidé par certains professeurs et découragé, voire brimé par d'autres, et passionnant et touchant. Comme est surprenante la raison qui amène l'adolescent à choisir le français comme langue d'écriture et non l'arabe... Cela tient des fois à peu de chose.

Enfin, en toile de fond, "L'écrivain" offre un portrait de l'Algérie des années 60, de l'Algérie post coloniale. A noter que le narrateur est issu d'un milieu plutôt favorisé.

Ce livre n'aura pas le billet qu'il mérite car à l'heure où j'écris ces lignes, je l'ai terminé depuis déjà 10 jours. Si j'avais pu écrire ce billet dans la foulée de ma lecture, il aurait eu un autre ton, il aurait mieux retranscrit l'atmosphère et l'émotion qui se dégage de cette oeuvre. L'importance et l'intérêt du regard du narrateur sur son pays, sur la vie, sur la liberté, l'amitié, l'écriture.Je ne peux que vous conseiller chaleureusement de le lire. Car ce n'est pas tout les jours que l'on assiste à la naissance, pas à pas, d'un auteur. Et pas de n'importe quel auteur. Un grand. Yasmina Khadra !

 

 

".... J'aurais, jusqu'au bout, la patience titanesque de toujours laisser venir ce que je n'avais pas les moyens d'aller chercher."

 

"Mes moyens du bords étaient dérisoires. Normal, j'étais un enfant et les enfants n'ont pas assez d'espace derrière eux pour reculer. Ils sont condamnés à avancer".

 

'Tu as un grave défaut et dois t'en débarasser : tu cherches à intimider. Un écrivain n'intimide pas, il impressionne. Il ne s'impose pas, il séduit ou convainc. Sa grandeur, c'est sa générosité et son humilité, pas sa complexité

 

"L'esprit, c'est ce que l'armée considère  comme la plus grande atteinte à son équilibre et à sa longévité."

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature d'ailleurs

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