J.EDGAR, film de Clint EASTWOOD
Publié le 14 Janvier 2012
Synopsis :
Le film explore la vie publique et privée de l’une des figures les plus puissantes, les plus controversées et les plus énigmatiques du 20e siècle, J. Edgar Hoover, créateur du F.B.I. Incarnation du maintien de la loi en Amérique pendant près de cinquante ans, J. Edgar Hoover était à la fois craint et admiré, honni et révéré. Mais, derrière les portes fermées, il cachait des secrets qui auraient pu ruiner son image, sa carrière et sa vie.
Avec Leonardo di Caprio, Harmie Hammer, Noami Watts
Mon humble avis :Après une copie décevante l'année dernière (Au delà), Clint Eastwood, le grand Clint Eastwood nous revient en pleine forme cette année, avec un film qui lui ressemble, ambitieux, intelligent mais pas tout à fait parfait, nous y reviendrons...
Avec J.Edgar, Eastwood retrace les 50 ans de carrière de Edgar Hoover, l'homme qui, dans les années 20, crée le F.B.I, Federal Bureau of Investigation. Si au début la réputation du FBI était plutôt fragile et discrète, elle n'est plus remise en cause à notre époque. Nous suivons donc J.Edgar, tout juste 20 ans, qui fait ses premiers pas dans une police timide et désorganisée, en pleine époque de la chasse aux sorcières. L'ennemi de l'époque était à l'intérieur des USA : le communisme... Au fil des années, le danger a changé de visage et la menace pour la souveraineté américaine est venue d'ailleurs...
J.Edgar est un homme déconcertant, intriguant, capable du pire comme du meilleur. ON ne doute pas de son patriotisme exacerbé, de son obsession à protéger son pays et ses concitoyens. Mais il a aussi un égo sur-dimensionné, attribut sans doute nécessaire pour parvenir et se maintenir à une telle position. Adorable, bon n'exagérons rien non plus, disons pas désagréable, humain un instant, il devient ignoble et caractériel la minute suivante. Il était corruptible, n'hésitait pas à recourir au chantage mais restait intransigeant envers son entourage. Il avait ses faiblesses, cachait des TOC. Et cet homme sur qui reposait la sécurité intérieure du pays vivait encore chez "moman" à 40 ans... On hésite entre le trouver visionnaire et paranoïaque... Bref, une personnalité vraiment ambiguë, antagonique, aussi fascinante que insaisissable. Même si pas franchement sympathique, J.Edgar Hoover est un excellent sujet de cinéma. Première étoile pour ce film.
La deuxième étoile est méritée pour l'intérêt historique, culturel, instructif de J.Edgar. En effet, nous parcourrons tout de même un demi siècle d'Histoire Américaine... La chasse aux communistes, puis la crise économique, l'apparition des brigands, la prohibition et les trafics menés par des certains AL Capone, les enlèvements d'enfants.... La 2ème Guerre Mondiale, Roosevelt, La mort de Kennedy, l'arrivée de Nixon... Hoover a connu 8 présidents !
La 3ème étoile revient bien sûr aux comédiens, qui jouent leurs personnages qu'ils soient âgés de 25 ans ou de 70 ans... Au passage, bravo tout de même aux maquilleurs ! Di Caprio est bluffant, et limite méconnaissable. Tant mieux, ce film prouve que Léo trouvera toujours des rôles à sa démesure même à l'âge de la retraite ! Il se murmure dans les couloirs que ce rôle pourrait lui valoir un Oscar.... Ce serait bien mérité. Léo est sans conteste un immense acteur qui ne s'est pas contenté de son physique de jeune premier. Harmie Hammer et Naomi Watts ne sont pas en reste. Leurs personnages sont restés fidèles, dévoués, (soumis ?), admiratifs de leur patron toute leur vie durant. Ils sont parfaitement incarnés même si, curieusement, côté make up, Clyde semble vieillir bien plus vite qu'Edgar ! Mais tous les trois nous offrent une réelle et admirable performance d'acteurs !
Ensuite, il y a la mise en scène... Et là, je dirais une demi étoile. En fait, mon reproche irait plus au montage. Car le film oscille sans cesse dans des flashs back dans différentes époques que l'on a parfois du mal à distinguer.... Un découpage et des dialogues peut-être plus destiné au public Américain. A un moment, Hoover parle de King (un ennemi !)... Franchement, il m'a fallu du temps pour comprendre qu'il s'agissait de Luther King. En France, on ne dit jamais King comme cela. En général, on dit même Martin Luther king... Bon, mise à part ces petites confusions, quelques longueurs (ressenties par mes copines) le reste de la mise en scène, plans, éclairage, lumière.... Rien à redire. Eastwood est un maître ! Une réalisation sans fioriture, qui reste fixée sur son objectif et son sujet.
Rendons à César... Même si Hoover est plutôt détestable, c'est tout de même lui qui a créé la police scientifique et le F.B.I. Alors, sans lui, nous vivrions sans Les experts, sans FBI portés disparus, sans Esprits Criminels, sans FBI disparu sans laissés de trace, toutes ses séries américaines et leurs dérivés internationaux... Autant dire que nos programmes TV seraient à moitié vide. Donc pour tout le plaisir et la fascination que j'ai eu à regarder ces séries, Edgar, merci !
Résumé : J.Edgar est un excellent film, que l'on va voir si l'on est cinéphile (Eastwood derrière la caméra et Di Caprio métamorphosé devant), si l'on veut se payer une bonne tranche d'Histoire américaine et le portrait du patron du FBI. Pour le talent exceptionnel des comédiens aussi. Mais si l'on veut un film distrayant pour passer une bonne soirée cinoche, ce n'est pas le film que je vous conseillerais. Vous risqueriez de trouver le temps long : 2h15, plutôt austères et pas drôles. On rit deux fois, le reste du temps, on assiste au portrait d'un des hommes les plus influents aux USA du siècle dernier...
Le saviez vous ? extrait allociné :
Dicaprio baisse son salaire
Le portefeuille de Clint Eastwood peut remercier Leonardo DiCaprio ! Ce dernier a en effet fait un effort conséquent sur son salaire pour jouer dans J. Edgar. Alors que son cachet est généralement de 20 millions de dollars par film, l'acteur a accepté de n'être payé que 2 millions de dollars pour interpréter Hoover.