Publié le 18 Mars 2012

 

Roman - Editions J'ai Lu - 158 pages - 5.60 €

 

 

Parution chez J'ai Lu en août 2011 ( sinon 2009)

 

 

 

L'histoire : Laura, 17 ans, arrive pour 6 mois dans un coin perdu d'Allemagne. Elle sera jeune fille au pair chez les Bregen. Ceci pour fuire une situation familiale délicate et / ou se retrouver elle même. Mais dans une autre langue, dans une famille dont on ne comprend pas les codes, comment faire pour exister, ne pas disparaitre, s'adapter, s'intégrer et justement, ne pas se perdre, quand on réalise qu'il se passe quelque chose d'anormal dans cette famille, quelque chose qui vous dépasse, mais que vous finirez sans doute par comprendre...

Bref, une année pendant laquelle Laura sera étrangère aux autres et à elle même.

   

 

Tentation : La blogo et la réputation de l'auteure

Fournisseur : Silvana des éditions J'ai Lu. Merci !

 

 

 

 

 

     

 

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Mon humble avis :Mes respects Madame Giraud ! Quelle plume, quel talent. J'étais prévenue par les multiples billets élogieux sur ce livre (et les autres de l'auteure) qui saluent à chaque fois la justesse de l'écriture, des mots. Mais à ce point, j'en suis encore sidérée.

Je suis entrée dans ce livre comme dans du beurre, sans réaliser à quel rythme mes pages se tournaient d'elles mêmes. Le style est fluide, délicieux, limpide, aucun mot ne freine. Et pourtant, Brigitte Giraud instaure un climat très lourd dans ce livre, limite du suspens. En fait, la description des décors, des personnages et de l'atmosphère pourrait presque annoncer un thriller psychologique. On sent le drame imminent, presque derrière chaque prochaine page. Et pourtant, la vie continue.

Dans cette année étrangère, il y a une grande part d'initiatique. Normal, ce genre d'expérience est en générale enrichissante, on apprend toujours beaucoup sur soit même et sur les autres. Brigitte Giraud fut jeune fille au pair en Allemagne, alors on peut imaginer qu'il y a une grande part d'autobiographie dans les ressentis. Néanmoins, l'analyse des faits et gestes de chacun me font demander si les auteurs ne sont pas quelquepart de grands ethnologues. Les difficultés à trouver sa place dans une famille, à se contenter des quelques mots que l'on comprend, les liens qui se nouent d'un regard et se dénouent d'une parole mal comprise, les mensonges qui arrangent tout le monde, la pudeur et l'impudeur, tout, tout ce qui se passe dans la tête d'une jeune fille au pair est décrit parfaitement, avec une vérité, une lucidité et un réalisme incroyable. Au point que j'en suis venue à me souvenir de ma propre expérience dans le domaine (très courte, 10 jours qui m'ont suffit chez des richissimes américains) et, avec du recul, à mieux la comprendre, à en saisir des subtilités qui m'avaient échappées à l'époque. Comme quoi, la littérature peut éclairer le passer de chacun.

Laura évolue énormément au fil du roman. Elle s'interroge, se découvre, se perd, s'affole, se surprend, se retrouve. La situation est d'autant plus intéressante qu'elle approche les dix huit ans et aussi... l'âge adulte. D'ailleurs, dans cette famille, sa place sera tantôt du côté des enfants, tantôt du côté des adultes.

Je n'ai pas lu la 4ème de couv, aussi, j'ai eu la surprise de découvrir les motivations réelles de Laura dans cet exil volontaire. Là aussi, ce roman m'a parlé de mon passé, moi qui, pour de multiples raisons (sauf fiscales), me suis exilée à plusieurs reprises. On fuit, on cherche, on trouve... ou pas. Mais on change.

J'en viens à mon petit bémol qui ampute une de mes étoiles.... Sur la fin, j'ai trouvé le temps un peu long et quelques redondances. Même si ces effets de longueurs sont justifié pour traduire la lenteur de la vie de Laura, j'avais envie que le livre se termine, sans doute aussi pour en avoir le coeur net sur l'issue de cette tension palpable. J'aurais aussi aimé en savoir plus sur l'étrange comportement de la petite Suzanne.

Je garde le meilleur pour la fin.... La langue, qui est finalement le personnage principal de cette histoire, celle qui fait tout, les non dits comme les incompris. Brigitte Giraud met en exergue l'importance de la langue que nous parlons et qui, sans que nous en nous en rendions forcément compte, nous façonne et nous libère. Cette histoire est très adéquat pour montrer qu'une langue que l'on ne maitrise pas nous rétrécit et peut nous rendre méconnaissable à nous même. C'est cet aspect de ce roman aussi intelligent que sensible que j'ai trouvé le plus brillant. On sait déjà qu'une langue peut nous rendre étranger face aux autres. Mais face à nous même, en sommes nous conscient ??

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 16 Mars 2012

Synopsis :

 

Cloclo, c’est le destin tragique d’une icône de la chanson française décédée à l’âge de 39 ans, qui plus de trente ans après sa disparition continue de fasciner. Star adulée et business man, bête de scène et pro du marketing avant l’heure, machine à tubes et patron de presse, mais aussi père de famille et homme à femmes…
Cloclo ou le portrait d’un homme complexe, multiple ; toujours pressé, profondément moderne et prêt à tout pour se faire aimer.

 

 

Avec Jérémie Regnier, Benoit Magimel, Monica Scattini, Ana Girardot

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  

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Mon humble avis : En résumé, pour moi, un mythe tombe et un acteur explose ! L'acteur, c'est Jérémie Régnier qui incarne à la perfection Claude François. En début de film, on devine encore l'acteur, en fin de film, on ne voit plus que le chanteur défunt. Un mimétisme parfait et bluffant. Il y a du César dans l'air, en tout cas, ce serait mérité car j'imagine l'investissement qu'a du représenter un tel rôle pour le comédien (entre autre, apprendre à danser, chanter...). Jérémie Régnier est vraiment l'atout de ce film, celui qui fait que c'est un film à voir ne serait-ce que pour la prouesse d'interprétation. Bluffante aussi est celle de Benoit Magimel dans le rôle de Paul Lederman. Je ne connais pas l'original alors je ne peux comparer... mais il a tout de même fallu que je rentre chez moi et visite Allociné pour me dire : Mais mon dieu, c'était Magimel, je ne l'ai pas reconnu !

Venons en au mythe.... je savais Claude François exigeant de réputation et stakanoviste du travail. Mais là, j'ai découvert un homme égoïste, égocentrique, capricieux, jaloux pathologique, méchant, tyrannique avec un ego sur dimensionné (à voir s'il ne doublerait pas M. Jackson). Bref, ce film m'a rendu notre cloclo national on ne peut plus antipathique car ses quelques moments de bonté et d'humanité sont absorbés par ses excès dans tous le reste. Les médias et notamment Michel Drucker qui participe à la promo du film évoquent la complexité du personnage. Certes, on voit Claude François douter de son avenir, on le voit ne pas oser s'avancer vers Sinatra qui chante SA chanson, donc oui, le chanteur n'est pas forcément sûr de lui comme il le montre tout le temps. Oui, Claude François maîtrise tout.... au point que très peu d'émotions transparaissent dans ce film (3 ou 4 moments m'ont émus, dont la naissance de la chanson Comme d'habitude et son enregistrement) pour le reste, j'étais plutôt offusquée et n'avaisqu'une envie : "baffer le mythe national". Même s'il est honnête de montrer l'homme tel qu'il était vraiment, j'aurais préféré que le film insiste plus sur son génie musical, sur sa créativité, son travail d'artiste que sur sa vie personnelle qui part régulièrement en vrille sans que le film ne nous l'explique clairement. Par exemple, quand Isabelle (mère des deux enfants de cloclo) le quitte, j'ai d'abord pensé qu'elle partait juste en vacances. Aucune réaction chez Cloclo, on passe à la suivante...

Et le film dans son ensemble ? Les reconstitutions de l'époque, de l'hystérie collective et du ryhtme infernal que vivait Claude François sont excellentes. Mais malgré ce rythme infernal du chanteur, j'ai trouvé quelques longueurs. J'espérais que ce film me donne envie de chanter en danser.... Et bien non, car comme je l'ai dit plus haut, on passe assez vite sur le musical pour retourner dans le caractériel.... Et même, j'espère qu'à l'avenir, quand je serai dans une soirée dansante et que viendra un de ses tubes qui décollerait un mort d'une chaise.... et bien j'espère que j'aurais encore envie de danser avec toujours autant d'enthousiasme et d'insouciance et que ne me viendra pas en tête l'odieux personnage qui m'occupe pour l'instant l'esprit.

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 14 Mars 2012

Roman - Editions Flammarion - 211 pages - 18 €

 

 

 

Parution en janvier 2012

 

 

 

L'histoire : Dans les années 80.  Daniel dine seul dans une brasserie. Trois hommes s'assoient à la table d'à côté, et parmi eux, François Mitterand, le président. Ce dernier, en partant, oublie son chapeau, un feutre noir. Lorsque Daniel réalise cette infortune, il est trop tard pour courir après le président. Alors, il garde le chapeau, et le revêt. Sa vie change alors brutalement... Hélas, le lendemain, il l'oublie lui même dans un train. Le chapeau est alors récupéré par une jeune fille, dont la vie va également changer et ainsi de suite.... Ce roman est les histoires d'une histoire : celle d'un chapeau !

 

 

Tentation : Le pitch

Fournisseur : La bib

 

 

 

 

 

 

 

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Mon humble avis :Le chapeau de Mitterand... Quel savoureux divertissement ! Ma pioche fut bien bonne le jour où je m'en saisis à la bibliothèque !

Ce chapeau qui passe de tête en tête et influence, de différentes manières, la vie de celui ou celle qui le porte. Oh, il n'y a guère de grands effets fantastiques, cela pourrait presque être vrai. Effectivement, on ignore souvent à quel point un objet peut modifier notre allure, donc le regard que les autres nous portent et ainsi, notre façon d'être, notre caractère, notre force. Par exemple, une nouvelle coupe de cheveux ne suffit elle pas à ce que les gens se retournent sur votre passage, et ainsi, à accroître votre confiance personnelle ? C'est donc plutôt comme cela que j'ai perçu les effets parfois dits magiques de ce chapeau.... Enfin, mon explication est valable pour les 3 premiers personnages qui arborent ce chapeau en sachant très bien qu'il ne leur appartient pas ! Le 4ème personnage m'a moins touchée t son histoire tire un peu en longueur.  Quand aux bouleversements dans la vie.... C'est plus dans l'attitude des personnages. Non, des petits hommes verts ne débarquent pas dans leur vie, pas plus que les plus jolies filles du monde. C'est plus le meilleur d'eux même qui ressort ou leur face cachée. Et comme le montre l'auteur, une fois que l'on a découvert cette face, une fois que l'on a regardé au delà des oeillères auxquelles nous sommes confortablement habituéssans s'interroger sur leur bien fondé, difficile de faire marche arrière et d'ignorer son moi profond. Dans ma manière de l'exprimer, cela peut paraitre limite philosophique, ça ne l'est pas, en tout cas, pas au premier abord. Tout dépend du degré que vous mettrez dans votre lecture. Mais de toute façon, derrière chaque diverstissement ou chaque comédie, se faufile une vérité profonde.

Ajoutez à tout ces arguments une savoureuse plongée dans l'atmosphère des années 80, à l'époque ou l'Arche de la  Défense et la Pyramide du Louvre n'étaient pas achevés et où les réseaux sociaux se limitaient au minitel, vous obtenez une lecture très originale, drôle, bien conçue, très agréable !

Et puis, j'oubliais, l'épilogue ! Quelle surprise ! Jubilatoire, un délice à lui seul !

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 12 Mars 2012

 BD - Editions l'Association - pages non numérotées -  19 €

 

 

 

Parution en 2000

 

 

L'histoire : Guy, qui travaille dans le dessin et l'animation, arrive à Shenzhen en Chine. Il y travaillera pendant 3 mois, remplaçant le directeur. Shenzhen, c'est au sud de la Chine, à quelques encablures de Hong Kong. Mais mes encablures peuvent être psychologiquement très longues !

Une fois de plus, Guy se heurte à un choc culturel qu'il nous détaille ici dans le menu, pour notre plus grand plaisir.

 

 

Tentation : c'est un trilogie, j'ai lu les 2 autres !!!

Fournisseur : La bib

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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 Mon humble avis : Shenzhen est le premier tome d'une trilogie que j'ai donc lu dans le désordre. Commençant par Pyong Yang (une révélation), j'ai poursuivi par Chroniques Birmanes pour enfin m'atteler à celui ci.... Et diable, depuis, cette trilogie est devenue quadrilogie, puisque les Chroniques de Jérusalem sont sorties il y a peu...

Mais revenont à Shenzhen, le premier tome... Et bien j'ai eu effectivement l'impression de lire un premier tome, moins bien organisé, moins maitrisé que les autres... Les anecdotes m'ont semblé partir un peu plus dans tous les sens, sans liens réelles entre elles, où sans mise en matière, sans introduction.

L'auteur ici nous conte son séjour à Shenzhen qui date de 1997. Alors peut-être que certaines données sont erronées, à moins que le temps ne les ait emplifiées !!!

La plus grosse barrière que Guy rencontre en Chine n'est pas la muraille, mais la langue. Aussi ces contacts sont assez limités et apportent donc moins de quiproquos. De même, l'auteur insiste moins sur l'absence de liberté politique et l'embrigadement, sans doute parce qu'il l'a aussi moins constaté qu'en Corée du Nord qui, de ce côté, détient la palme, comme en ont encore témoigné les récents événements...

Mais malgré ses réserves, je me suis bien sûr régalée de cette BD, j'ai ri, j'ai souri. J'aime l'humour de cet auteur et découvrir ses chocs culturels sans les subir moi même est toujours jubilatoire et enrichissant !

D'ailleurs, dans ce tome, Guy delisle évoque plusieurs fois son travail, le caractère, les méthodes et les tics professionnels qu'il comporte.... Comme celui de détailler les scènes anodines qui se déroule devant lui, avec le cerveau qui bouillonne : accentuer la chute, ne pas sauter une étape dans le mouvement d'un personnage qui se lève etc... C'est franchement intéressant car bien sûr, comme je n'y connais rien au domaine, j'ai eu des réponses à des questions que je ne me posais même pas !

 

Mon ordre de préférence dans la trilogie : Pyong Yang, Shenzhen, Chroniques Birmanes. Et vivement que ma bib acquiert les Chroniques de Jérusalem. Si vous ne vous êtes pas encore penchés sur ces albums, je ne peux, une fois de plus, que vous encourager à le faire très vite. Et pensez aussi.... Un ami fan de BD... Renseignez vous s'il possède déjà celles ci... Sinon, c'est un beau coffret cadeau, même si Noël est bien passé !

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #BD...

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Publié le 10 Mars 2012

Roman - Editions Gallimard - 370 pages - 21 €

 

 

Parution en août 2008. Existe aussi en Folio

 

 

L'histoire : La vie d'Elena la jeune roumaine, d'Helen l'américaine, de Lanoush pour ses intimes.

Elena est une jeune fille qui vient de Bessarabie. Le destin la mènera en Roumanie, en Israël et enfin, aux Etats Unis. C'est le portrait d'une femme décidée, de caractère, qui sait ce qu'elle veut et qui sait d'où elle vient. Une femme qui, exilée de la Roumanie de Causescu, connaît le prix de la liberté et les pièges de ses apparences.

Un portrait de femme qui traverse plus d'un demi siècle, en passant du communisme totalitaire à l'ultra libéralisme américain, d'une éducation très stricte à une époque où les moeurs la dépassent. Mais au cours des années, une constante : sa famille, son mari, son fils, qu'elle protège contre tout danger, contre toute invasion... notamment, celle de sa brue...

 

 

Tentation : L'occasion d'une lecture commune avec Tiphanie

Fournisseur : Ma PAL, où se livre hibernait depuis 3 ans...

 

 

 

 

 

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Mon humble avis : Et dire que ce roman dormait depuis 3 ans dans ma PAL, depuis le soir où, assistant à Rennes à la conférence "Rencontre des Goncourt", j'ai acheté et fait dédicacer ce livre. Pourquoi ne l'ai-je pas lu plus tôt ? (réponse : parce que j'ai lu d'autres livres ).

Un brillant Avenir est une histoire si riche qu'il sera impossible ici d'évoquer les multiples sujets qu'il traite ou qu'il effleure. Mais ce qui m'a surtout fascinée, c'est sa subtilité, ou celle de l'auteur, à dire les choses en silence. Catherine Cusset laisse une grande liberté au lecteur dans leur appréciation des personnages et des situations qu'ils vivent. Bien sûr, tout le monde se révoltera des ignominies infligées par le communisme totalitaire roumain de Nicolae Ceaușescu et chacun prendra la mesure de ce que représente l'absence de liberté et le rêve, parfois chimérique, de celle ci. Mais face à Elena, alias Helen, j'ai l'impression que l'auteur nous laisse le choix de l'aimer et de l'admirer pour son courage et sa tenacité ou de la trouver à son tour" tyranique" et capricieuse. A moins que, comme moi, vous oscilliez dans vos sentiments à son égard.  Je n'ai pas su la cerner vraiment car, à l'image du roman entier, Helen est un exemple de la complexité humaine, et mondiale... Il y a dans ce livre ce dont l'Homme est capable de meilleur, comme de pire. Attention, ce que je viens de dire n'évoque pas de violence physique et insupportable. Il s'agit plus de la domination et de la manipulation, que cela soit au niveau d'un Etat ou au sein d'une famille. Comme des contradictions humaines. Elena veut devenir américaine, mais ne fait pas grand chose pour se créer des liens amicaux...

L'écriture est soignée, agréable et très fluide.(Seule une phrase d'un dialogue semble très inapropos, elle a sans doute échappée à la correction). Pas d'aphorisme à droite et à gauche, mais une rivière qui coule des jours heureux sans heurts. Le livre commence en 2003, puis à chaque chapitre, change d'époque. On remonte jusqu'à 1958 au fin fond de l'Europe de l'Est pour terminer en 2006, dans le Metropolitan Muséum à New York. J'avoue qu'au tout début, ces voyages dans le temps m'ont un peu perturbée et puis... Catherine Cusset a su m'emmener avec elle dans la vie d'Elena en Roumanie, pour me ramener régulièrement dans celle d'Helen sur sa terrasse à Manhattan ! Deux histoires d'un même personnage qui se rejoignent. Et Jacob qui épouse Eléna, vient ensuite leur fils Alexandru. Puis débarque Marie, prétendante d'Alexandru. Et là, une tension monte, devient palpable à chaque page au point de mettre dans ce roman un agréable suspens... La situation va forcément exploser...

Mais attachons nous tout de même aux sujets qui m'ont bien plu et qui m'ont amenée à méditer...

L'égocentrisme qui prend au autre visage, une autre identité suivant le prisme de celui qui l'observe et l'étudie.

Les difficultés de communication au sein même d'une famille, l'effet devastateur des non-dits

L'antinomie d'une femme qui a toujours rêvé d'émigrer (donc d'être acceptée ailleurs) et qui refuse à Marie, la fiancée de son fils, la bienvenue dans sa famille...

Les sacrifices parentaux pour l'avenir (rêvé) de leurs enfants leur donnent ils le droit  de s'immiscer dans les choix de ces derniers concernant leur vie (professionnelle ou personnelle) ?

Un homme doit il obligatoirement porter sur ses épaules le poids des sacrifices effectués par ses parents pour qu'il parvienne à la meilleur éducation possible (Havard, dans le cas présent)...

Finalement, chaque génération ne reproduit elle pas les erreurs des générations précédentes, sous prétexte que c'est pour le bien de sa progéniture...

Comment refuser une différence en 1990 que l'on a eu tant de mal à faire accepter en 1960 par ses propres parents ?

Comment vit on dans sous un régime totalitaire, communiste, sans connaître avec certitude l'identité de ses parents ?

Suffit il de devenir Américain civiquement pour le devenir dans l'âme ? Comment effacer de ses habitudes des années de dictatures ?

La vie des émigrés et des émigrants, les difficultés à s'intégrer, l'énergie de "Tout recommencer".

La différence de mentalité entre les exilés (plus ou moins volontaires, voire pas volontaires du tout, par rapports aux habitants des pays occidentaux... Ces familles peuvent rester des années sans se voir, ne pas assister aux événements essentiels de la vie des siens (genre les funérailles), pour cause de visa et de frontières fermées. La relation à la famille est tout autre que dans notre douce France où, lorsque j'étais adolescente, un dimanche n'était pas envisageable sans la présence de mes grand-mères, où l'on s'envoie des texto pour un oui pour un non etc...

 

Une histoire, des personnages, une écriture, un livre qui m'ont portée et m'ont procuré une très brillante lecture ! Une Elena mystérieuse, souvent insaisissable. Que je n'ai pas particulièrement aimé mais dont j'ai suivi le destin avec passion. Une femme qui, à son insu,  me fait dire qu'avant de juger, il faut s'interroger...

 

 

Lecture commune avec Tiphanie, allons donc lire son avis ! Et celui d'Enna aussi !

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 8 Mars 2012

Synopsis : Oskar Schell, 11 ans, est un jeune New-Yorkais à l'imagination débordante. Un an après la mort de son père dans les attentats du World Trade Center, le "jour le plus noir", selon l'adolescent, il découvre une clé dans les affaires du défunt. Déterminé à maintenir un lien avec l'homme qui lui a appris à surmonter ses plus grandes angoisses, il se met en tête de trouver la serrure qui correspond à la mystérieuse clé. Tandis qu'il sillonne la ville pour résoudre l'énigme, il croise toutes sortes d'individus qui, chacun à leur façon, sont des survivants. Chemin faisant, il découvre aussi des liens insoupçonnés avec son père qui lui manque terriblement et avec sa mère qui semble si loin de lui, mais aussi avec le monde déconcertant et périlleux qui l'entoure...

 

 

Drame avec Tom Hanks, Sandra Bullock, Thomas Horn, Max Von Sydow

 

 

 

 

 

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Mon humble avis : Ah, le voilà enfin mon premier vrai coup de coeur ciné de 2012 ! Il était temps !

Bon, l'enthousiasme débordant et les points d'exclamations s'arrêtent ici car un tel ton ne convient pas vraiment à un tel film qui se regarde avec les trippes, en apnée, avec la gorge nouée lors des moments très intenses, voire avec la larme à l'oeil, suivant votre résistance à l'émotion.

Je n'ai pas lu le livre éponyme dont ce film est la libre adaptation, aussi, je ne pourrai comparer les deux supports. Mais ce film m'a bouleversée. Oskar est déjà un enfant différent, très intelligent mais peureux des petites choses de la vie, lorsque son père meurt dans le World Trade Center le 11 septembre. Un an après, aucune reconstruction ne s'est entamée dans la vie de l'enfant et de sa mère. Le traumatisme et l'obsession occupent tout. Oskar vit dans son monde, duquel il rejettte sa mère. Et puis, il trouve dans les affaires de son père un clé. Comme au bon vieux temps où son père lui donnait des tas d'énigmes et de missions à résoudre et remplir, Oskar prend cette clé comme une dernière mission de son père, histoire de rester encore avec lui. Alors, selon une technique et une logique imparable pour un enfant 10 ans, il va silloner New York à la recherche de la serrure qui correspond. Tout pour rester près de son père.

Alors, bien sûr, comme on suit les périgrination d'un enfant, même si celui est enfermé dans ses névroses, ses traumatismes, et ses phobies, il y a des petits instants qui nous amènent le sourire voir le rire et qui font du bien. 

Le jeune Thomas Horn est plus que convaincant dans le rôle du jeune Oskar, chapeau. Il nous emmène avec lui dans cette quête à l'épilogue on ne peut plus intattendue dans tous les sens du terme. Qui a -t-il au bout de cette clé ? Incroyablement fort, l'amour du fils pour son père disparu, incroyablement près.... je vous laisse découvrir pourquoi. Et c'est un coup de théâtre supplémentaire qui, quelques minutes avant la fin, vous fait voir le film avec un autre oeil, et explique certaines choses que l'on aurait pu prendre pour des invraissemblances( même s'il y en a tout de même quelques unes).

Des moments très forts : lorsque l'enfant fait la liste de toutes les phobies qui l'habitent depuis le 11 septembre. Des sujets très peu abordés finalement au cinéma. Lorsqu'Oskar se libère de son secret, car Oskar a un secret, un secret qui l'emprisonne. La confrontation très violente entre la mère et le fils.Et la liste est longue.

Ce qui est le plus magnifique dans ce film, c'est les relations, l'attachement, l'amour qui relient les êtres.... Oskar et son père, Oskar et sa grand mère, Oskar et le locataire, Oskar et sa mère, bien plus présente qu'il n'y parait. D'ailleurs, mention spéciale à Sandra Bullock qui, tout en pudeur et en non dit et à l'apposé des rôles plutôt déjantés auxquelles elle m'a habituée. Admirable. Un film / livre qui donne la parole aux enfants traumatisés par le 11 septembre et qui nous emmènent dans leur monde jusqu'à ce que...

Dommage que mon avis aille plutôt à contre courrant de celui de la presse en général.

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma d'ailleurs

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Publié le 7 Mars 2012

C'est le weekend dernier que c'est tenu, à Rennes, le 4ème festival de la Rue des Livres à Rennes. Salon qui balbutie de moins en moins pour se faire de plus en plus entendre. Le cru 2012 s'approche des 10 000 visiteurs !

 

Comme chaque année, il est l'occasion, pour les blogueurs de l'Ouest, d'une joyeuse, mais bien trop courte, journée de retrouvailles et de rencontres. Chaque année, il y a des têtes connues, d'autres passent leur tour et d'autres viennent pour la première fois et certainement pas la dernière. Il en vient de partout, du fin fond du Finistère à la Normandie en passant par Angers. Certains, comme moi, sont favorisés et n'ont que quelques km a faire pour arriver Rue des Livres.

 

Comme chaque année, notre petit (et de plus en plus grand groupe) se retrouve grâce à l'imparable organisation de Gambadou !

 

 

 

 

 

 Cet année, il y avait dans le désordre Il y avait ConstanceGambadouEnna, SylireCanelJoelle et FlorianYvon , GwenaelleSandrineMidola, Emilie, Mireille (une lectrice de blog) et moi !

 

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Midola et Florian tiennent les appareils photos... Mais vous remarquerez bien qu'il manque Yvon, perdu on ne sait où... Du coup, pour doubler la photo, nous avons bénéficier d'un invité de marque, en la personne de Monsieur Sorj Chalandon, qui c'est prêté au jeu avec plaisir pour notre joie à toutes !

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Non, je ne suis pas groupie !!!! Constance s'est offert une p'tite interview                                                                                                                                                                                                                                   de Sorj Chalandon, comme ça, en direct sans réelle préméditation. Chapeau ! 

                                                                                                                                              

Mais reprenons dans la journée dans l'ordre chronologique... Arrivée pour moi à 11h... Que vois-je, Sorj Chalandon presque seul.... Je fonce... Sorj Chalandon est l'auteur de Retour à Killybegs, grand prix du Roman de l'Académie Française... Mais surtout roman bouleversant que je vous présentais ICI il y a quelques jours.

100_0295.JPGImmédiatement, il se passe quelque chose. Nous partageons une émotion de même calibre. Nous discutons du roman, dont Sorj Chalandon n'est pas encore sorti et dont il parle encore avec une émotion à fleur de peau. Nous parlons de l'attachement Celtes... Que je ne ressent pas n'étant pas Bretonne de naissance ni de sang. "A bon, mais de où êtes vous" ? "De Lille, enfin, Marcq en Baroeul". Et là, Sorj Chalandon me montre un de ses livres qui se passe exactement dans mon coin, près de Bondues ect... Je venais acheter "Mon traitre' (la 1ère partie de Retour à Killybegs ), me voici avec "La légende de mon père", en plus dans les mains... Deux livres et deux dédicaces. Je recroiserais Sorj Chalandon plusieurs fois dans la journée, il m'exhorte de le tutoyer et nous fait promettre de passer lui dire au revoir avant de quitter le salon. Et moi, je me redis, quand on aime lire, on a vraiment de la chance d'admirer des personnes aussi accessibles, simples, sans lunettes de soleil et bodyguards !

 

Je retrouve mon promis de l'an dernier : Mabrouck Rachedi et sa soeur, Habiba Mahani.  Mabrouck avait accepté l'an dernier ma demande en mariage. Un an après, les fiancailles ne sont toujours pas célébrées ! Mais, photos de famille !100_0300.JPG (livre chroniqué l'an dernier : La petite Malika et Interview des auteurs)

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Petite balade, je retrouve des blogueuses, petite balade encore qui est plus l'occasion de papoter que de regarder vraiment la multitude de livres proposés que j'ai décidé d'ignorer par sagesse, car je connais ma faiblesse. Puis vient l'heure de nous regrouper pour aller déjeuner à la cantine des auteurs. Pour un prix modique, nous dégustons un délicieux couscous préparé par une assocation aussi locale que chaleureuse !

100 0321L'après midi, c'est la pause photo puis une conférence à laquelle participaient 3 auteurs dont notre ami Sorj  et Patricia Reznikov. Après cette conférence, je papote avec celle ci et forcément, en quelques mots, je suis sous le charme d'une promesse d'une belle lecture... Me voilà propriétaire de "La nuit n'éclaire pas tout"...

 

 

Un petit passage au Stand d'Hervé Commère pour le saluer. Son prochain roman sort en octobre. En attendant, il y a toujours "Des Ronds dans l'eau", l'excellent polar dont j'ai fait un de mes coups de coeur 2011. Et puis l'interview de l'auteur.

 

 

Il est l'heure de partir... Et de passer dire au revoir à Sorj Chalandon, comme promis. Il ne reste plus que Constance et moi. Constance me résume un autre livre de Chalandon, le petit Bonzi. Pour des raisons perso qui deviendront publiques ici, je ne peux que l'acheter. Et me voici avec une dédicace qui n'est plus pour vous mais pour toi, une dédicace très personnelle qui me touche beaucoup. Sorj Chalandon me fait promettre de lui donner très vite des nouvelles. Je sens un lien entre nous, un lien indéfinissable mais qui est là quand deux personnes se reconnaissent ans s'être jamais vues.  Mais quelle rencontre forte ! J'aime les auteurs !

 

Alors, comme je me prépare toujours pour tenir à 3 sièges succéssifs de Rennes, je suis repartie avec, dans mon sac....

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Spectacles concerts théâtre salons

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Publié le 6 Mars 2012

Roman - Editions Don Quichotte - 248 pages - 18 €

 

 

Parution en janvier 2012 - Nouveauté !

 

 

L'histoire : Simon a 9 ans et habite le beau Paris. Il lui semble que sa maman ne l'aime pas très fort. En plus, pour son travail, elle est toujours en voyage au pays des Kangourous et son retour est sans cesse reporté. Heureusement, Simon a son papa. Sauf qu'un matin, il le trouve dans le lave vaisselle. Paul est tombé en pleine dépression... Arrive alors Lola, la grand mère fantasque, qui gère le tout, en avouant comme elle peutce qu'elle peut. Et puis, à l'hôpital, Simon rencontre Lily. Elle est mystérieuse, a des yeux violets et deviendra la confidente de confidente.

 

  

étoile3etdemiTentation : L'auteur, qui est aussi attaché de presse très connu sur ce blog !

Fournisseur : Gilles Paris, merci pour la dédicace !

 

 

 

 

 

 

 

Mon humble avis :Gilles Paris réussit le difficile exercice de s'exprimer à travers le corps, l'esprit, les joies, les angoisses, l'imagination et les mots d'un petit garçon de 9 ans : Simon. Le livre bénéficie alors de la légèreté de l'enfance. Mais que l'on ne se leurre pas, l'histoire est tout de même tragique, même si quelques personnages hors du commun la colorent sacrément. Et puis un enfant, ça pose des questions tout le temps non ? Cela n'a pas échappé à Gilles Paris qui ainsi, dans le fond plus que dans la forme, n'hésite pas à questionner l'adulte que nous sommes sur mille et un sujets : des graves et des futiles, mais tout aussi mystérieux ou délicats. Toute réponse, toute vérité est elle bonne à dire, notamment à un enfant ? N'oublions pas que les enfants sont loins d'être idiots, qu'ils développent une certaine intuition même s'ils semblent ne pas vraiment saisir ce qui ce passe autour d'eux. Et surtout.... surtout... la vérité sort de la bouche des enfants. Alors "Au pays des kangourous" est empli de petites et de grandes vérités. On s'amuse des étonnements de Simon, on s'émeut lorsque celui ci se demande si sa Maman l'aime tout de même et on opine du chef lorsqu'il trouve les adultes vraiment trop bizarres. Et surtout, quand Simon ferme les yeux et part dans des rêveries sans limite, on s'envole avec lui. Car Simon se crée son monde intérieur en quelque sorte. En cela et pour bien d'autres choses aussi, Au Pays des Kangourous m'a fait penser à Oscar et la Dame Rose, d'E.E. Schmitt. La maladie, mais pas de pathos.

Car la maladie est bien présente dans ces pages. C'est en général une maladie dont on ne dit pas le nom. Ici, elle est nommée, mais pas tout de suite : la dépression. Cette maladie qui ronge de l'intérieur, qui apporte d'atroces souffrances qu'aucune échelle ne peut quantifier, cette maladie qui peut tuer, on en parle pas ou très peu... Et pourtant, un récente conférence m'a appris que les dépressifs sont  (logiquement) prédisposés au suicide, qu'il y a 180 000 tentatives de suicide par an en France et 12 000 morts par suicide, soit 3 fois plus que par accidents de la route. Et on en parle pas. Le budget du gouvernement pour lutter contre cela flirte avec le zéro.... Alors que la France a le sixième taux de suicide le plus elévé des 27 pays d'Europe...

Alors Au Pays des Kagourous est là pour en parler, de l'intérieur, de l'extérieur, à travers les yeux d'enfants, à travers les yeux de parents ou de grands parents. Ce livre montre que cette maladie n'est pas systématiquement une fatalité mais que chacun peut la cotoyer de près ou de loin. Elle me fréquente depuis 4 ans, avec des hauts et des bas, depuis mon AVC. Alors, je sais le mal que ça fait, même si je suis bien plus dans le stress et les angoisses que dans la déprime réelle. Gilles Paris crée alors le personnage de Lily, cette fillette aux yeux violets, que Simon rencontre à chaque fois qu'il rend visite à son père dans les cliniques et les hôpitaux psy. Lily connait bien les malades, elle même n'est pas comme les autres. Elle perçoit quand on ne la voit pas. Et avec ses mots, que l'on peut comprendre de 7 à 99 ans, elle explique la maladie à Simon, elle lui dit ce que vit son Papa, ce dont il a besoin pour guerir...

Gilles Paris a aussi eu l'intelligence d'écrire un livre qui s'adresse autant aux adultes qu'aux adolescents et qui, je trouve devrait être élevé au rang d'utilité publique. Que chacun n'hésite pas à s'en servir pour comprendre cette maladie, ou pour converser avec son entourage sur ce sujet trop souvent tabou : en famille, entre ami, à l'école, au collège, au lycée, au travail, ce livre a sa place.

Mon seul bémol se porte sur une question dont je n'ai pas trouvé la réponse, et cette réponse me manque... Pourquoi Carole a-t-elle cessé d'aimer son petit garçon "normalement, comme toutes les mamans"... Très indélicat de ma part de placer ce bémol en fin de billet, mais j'ai beau me relire, je ne lui vois pas d'autre place. Alors, je vous propose pour conclure de relire le paragraphe précédent, de vous procurer le livre, et d'en parler autour de vous !

 

 

-"Ton Papa souffre d'une maladie difficile à comprendre pour les grandes personnes"?

- " Pourquoi Lily ?"

- "Par ce que c'est un peu comme miroir devant lequel personne n'a envie de s'arrêter. Tous les gens ont leurs petites faiblesses, leurs moments de fatigue, de stress et n'importe qui pêut en arriver par là. Souvent, les gens pensent que quand que celle ou celui qui en vient à se rendre à l'hôpital pour se faire soigner à baisser les bras.Or c'est tout le contraire. Le malade qui se fait soigner sait au moins qu'il est malade".

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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Publié le 4 Mars 2012

Synopsis :

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

L’infidélité masculine et ses nombreuses variations, vues par 7 réalisateurs.

 

 

Réalisateurs : Jean Dujardin, Gilles Lellouches, Emmanuelle Bercot, Fred Cavayé, Michel Hazanavicius, Alexandre Courtès, Eric Lartigau

 

 

Acteurs : Jean Dujardin, Gilles Lellouches, Alexandra Lamy, Géraldine Nakache, Guillaume Canet, Sandrine Kiberlain....

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

étoile2.5

 

Mon humble avis : Ces derniers temps, Jean Dujardin nous a habitué au charme désuet du noir et blanc et au glamour des multiples tapis rouges.... Alors là, autant vous dire tout de suite, la chute est violente. On est les deux pieds dans notre époque, dans un film de mecs plutôt lourding qui se moquent d'eux même avec un talent insconstant.

La bande annonce donne le meilleur du film et bien entendu tait les quelques longueurs ressenties. L'idée est originale, un film fait de plus ou moins longs sketchs filmés par des réalisateurs différents. Dommage qu'en début de sketch, le réalisateur et le titre du skech ne soient pas mentionnés. Car je ne suis pas assez cinéfile pour distinguer là dedans la patte d'un réalisateur au profit d'un autre. Et cela aurait été intéressant comme exercice justement.

Bon revenons en au film. Bien sûr, c'est bien joué, décousu et déconcertant. On rit parfois de bon coeur mais plus souvent par offuscation. Car bien sûr l'ensemble est plutôt complètement irrévérencieux, tendance graveleuse franchement exagérée (quoique, j'espère !), un peu plus de finesse aurait été appréciée. Mais en même temps, bon nombre de réparties font mouches et des passages méritent le statut d'anthologique, notamment ceux où figurent Sandrine Kiberlain, celui où le chien est jeté par la fenêtre... Les Infidèles, un film qui va du grinçant au drame en passant par le potache plutôt lourd, qui n'oublie surtout pas d'être impertinent et outrageant et qui et finalement très moral. Car dans tous ces infidèles, pas l'ombre d'une personne heureuse. Ce film ne fait donc pas l'apologie de l'adultère, loin de là, il le tourne en ridicule. Par contre, mon cinéma Gaumont a eu la délicatesse, avant le film, de diffuser une publicité pour un site internet spécialisé dans les relations extraconjugales... Hum hum.

Si on passe sous silence la fin grotesque où seul les acteurs ont du s'amuser, ce film peut donc plaire ou déplaire....  A vous de voir !

 

 

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Cinéma Français

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Publié le 2 Mars 2012

Roman - Editions Grasset - 334 pages - 20 €

 

 

Parution en août 2011

 

Rentrée littéraire sept 2011

 

 

GRAND PRIX DU ROMAN DE L'ACADEMIE  FRANCAISE 2011

 

L'histoire : Tyrone Meehan est un vieil homme quand il revient dans la maison de son enfance, à Killybegs. Il s'y enferme, il semble qu'il soit en danger. Et il écrit. Tout. Pour ne pas laisser aux autres et aux médias la chance de raconter n'importe quoi. Tyrone écrit les violence de son père républicain et catholique dans une Irlande déjà en Guerre. Puis son engagement personnel dans l'IRA pendant 50 ans, alternant combat et années de prisons. Puis la trahison. La sienne. Pourquoi, comment... Et au final ?

 

 

Tentation ; La blogo et la réputation du livre

Fournisseur : La bib'

 

 

 

 

 

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Mon humble avis : Quel livre ! Quel claque !

Première page... "Lorsqu'il entrait dans ma chambre, la nuit sursautait".... Déjà, je réalise que je pénètre dans un livre qui sera merveilleusement bien écrit, où chaque mot ne sera pas un hasard. Des mots caressent, d'autres griffent, d'autres encore assomment ou répugnent et révoltent. Il y en a même qui tuent.  Mais chaque mot, chaque phrase dans ce livre agit sur le lecteur.

Très vite, j'ai regretté mon inculture, ma méconnaissance de l'Histoire et du conflit Irlandais. J'ai été partagée entre la raison : faire quelques recherches sur le net pour comprendre l'entièreté de ce qui se passe dans le livre. Et l'envie, celui de dévorer ce livre et de ne le prendre que pour un roman, ce qu'il est d'ailleurs, même si, au final, je trouve, malgré mon inculture, qu'il est beaucoup plus que cela. J'ai opté pour l'envie, l'émotion, l'humain, le ventre et ma conscience aussi malmenée que mon inconscience, au dépend de mon instruction qui s'est néanmoins bien développée lors de cette lecture.

Retour à Killybegs parle d'un pays en guerre contre une partie de lui même, et contre un envahisseur. Un pays coupé en deux. L'histoire commence dans les années 1920 pour s'achever en 2006. En 1920, je n'étais pas née, mais en dans les années 90, j'étais bien vivante, relativement adulte. Je suis même allée dans le pays sans rien savoir, sans prêter attention à la véritable situation. De la guerre en Irlande, globalement, je ne connais que la chanson de U2 "Sunday bloody sunday", que l'on scande avec un noeud au ventre sans comprendre tout à fait le pourquoi de cette chanson. Avec retour à Killybegs, j'ai pris conscience de ce qu'était un réel attachement à une terre, à un pays, à une liberté. Moi, j'aime la France parce que j'y suis née, parce qu'elle est belle et parce que je sais, pour avoir pas mal voyagé, que la France est tout de même très très confortable malgré tout ce qu'on lui reproche. Et puis j'aime beaucoup nos artistes. C'est aussi une raison d'aimer son pays.  Maintenant, mon année de naissance fait que je n'ai pas du faire face à un envahisseur, ni à un réel danger. Peut-être alors réagirais-je et aimerais-je mon pays autrement. Mais tout de même, l'attachement de ces femmes et ces hommes à leur terre irlandaise m'a bouleversée. Comme l'engagement de ceux qui prennent les armes, de ceux qui les soutiennent dans la logistique, de ce combat... Bouleversant aussi le destin de ces hommes qui se retrouvent prisonniers et qui, au prix de leur vie réclament le statut de prisonniers politiques et non prisonniers de droits communs. Des conditions d'emprisonnement bien pires que celles décrites par exemple par Khadra dans "l'équation africaine". Et pourtant, tout cela se passait en Europe, il n'y a pas si longtemps. Dans une Europe qui se révolte et qui intervient au bout du monde dès que les droits de l'homme et surtout l'accès au pétrole n'est pas garanti et qui, je pense (terme choisi pour cause de méconnaissance profonde du sujet), n'a pas bougé beaucoup de doigts pour les Irlandais envahis, torturés, que Margaret Tatcher a laissé mourir lors des grèves de la faim dans les geôles irlandaises.

Et puis, il y a le coeur du roman.... La bavure, l'erreur, le mensonge qui s'installe et sur lequel il est difficile de revenir.... Et quand celui ci vous rattrape, il vous oblige à la trahison. Tyrone devient un traite, un agent au service de la couronne, malgré lui, parce que, quelque part, il n'a pas le choix. Tout ceci est extrêmement bien expliqué et détaillé dans le livre, chacun est libre ensuite de se faire sa propre opinion. Ici, Sorj Chalandon ne juge pas son personnage et d'ailleurs, mon humble avis de lectrice me fait dire que, effectivement, tant que l'on a pas été dans son ventre à lui, le traitre, tant que l'on n'a pas vécu un quart de sa vie, il est assez déplacé de porter un jugement.

Par contre, une question que je me suis posée et que je me pose encore et que je vous pose : d'un grand homme qui a consacré sa vie entière à la cause, d'un grand soldat aux multiples faits d'armes,pourquoi ou faut il retenir la trahison plutôt que l'héroisme ? Le mal que l'on fait annule-t-il tout le bien de notre vie ?

 

Un très grand livre qui donne la parole au traitre. Dans un autre livre, il y a quelques années, Sorj Chalandon donnait la parole au trahi dans son roman "Mon traitre". Livre dont je ne manquerais pas de vous parler très vite, puisqu'une rencontre est prévue avec l'auteur dans deux jours, au Festival de la Rue des Livres à Rennes.

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Rédigé par Géraldine

Publié dans #Littérature française

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